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Ce texte regroupe toutes les dernières réactions au niveau international à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 19 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
Kyiv — L’Ukraine a dit lundi s’attendre à reprendre ses exportations de céréales «dès cette semaine», pour la première fois depuis le début de la guerre, après la signature d’un accord avec Moscou et malgré le bombardement samedi par l’armée russe du grand port d’Odessa, vital pour ce commerce.
«Nous nous attendons à ce que l’accord commence à fonctionner dans les prochains jours et nous prévoyons qu’un centre de coordination sera mis en place à Istanbul dans les prochains jours. Nous préparons tout pour commencer dès cette semaine», a déclaré le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov, lors d’une conférence de presse.
Selon lui, l’entrave principale à la reprise des exportations est le risque de bombardements russes, comme l’illustre la frappe ayant visé samedi le port d’Odessa sur la mer Noire, dans le sud de l’Ukraine.
La Russie a défendu pour sa part lundi ses frappes sur Odessa, affirmant qu’elles visaient des cibles militaires et n’entravaient pas la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.
Moscou a assuré avoir détruit dans ce port un bâtiment de guerre ainsi que des missiles fournis par les États-Unis.
Les bombardements sur Odessa «visent uniquement l’infrastructure militaire. Ce n’est pas du tout lié à l’infrastructure utilisée pour la mise en œuvre de l’accord sur les exportations de céréales», a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«C’est pourquoi cela ne peut ni ne doit gêner le début du processus de chargement», a-t-il ajouté lors de son breffage téléphonique quotidien à la presse.
Garantir la sécurité
Oleksandre Koubrakov a pour sa part appelé les garants de l’accord, la Turquie et l’ONU, à garantir la sécurité des convois ukrainiens. «Si les parties ne garantissent pas la sécurité, cela ne marchera pas», a-t-il prévenu.
Le vice-ministre de l’Infrastructure, Iouri Vaskov, a précisé que le port de Tchornomorsk (sud-ouest) sera le premier à fonctionner pour les exportations, suivi par celui d’Odessa, puis par celui de Pivdenny (sud-ouest).
L’accord signé vendredi à Istanbul entre Moscou et Kyiv, sous l’égide de l’ONU, prévoit des «couloirs sécurisés» pour la circulation en mer Noire des navires marchands.
Il doit permettre d’exporter 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine et de faciliter les exportations agricoles russes, réduisant ainsi le risque d’une crise alimentaire dans le monde où, selon l’ONU, 345 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.
L’Ukraine et la Russie assurent environ 30% des exportations mondiales de blé et la guerre a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, qui a en particulier durement frappé le continent africain.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, mène justement une tournée africaine pour rassurer les pays lourdement dépendant des céréales ukrainiennes. Il se trouvait lundi au Congo, après avoir rencontré dimanche ses partenaires de la Ligue arabe au Caire.
Pas de répit sur le front
Sur le terrain, la guerre entrée dimanche dans son sixième mois ne connaît pas de répit sur les fronts de Mykolaïv (sud), dans la région de Kharkiv (nord-est), la deuxième plus grande ville d’Ukraine, dans celle de Kherson (sud) et dans les deux territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, dans l’est.
Les bombardements se sont poursuivis dans la nuit de dimanche à lundi, selon l’état-major ukrainien.
Dans la région de Kherson, largement occupée par les troupes russes, les Ukrainiens affirment amplifier leur contre-attaque.
«Nous pouvons parler de retournement de situation sur le terrain. Au cours des récentes opérations, ce sont les forces armées ukrainiennes qui ont eu l’avantage», a assuré dimanche le conseiller du chef de l’administration militaire régionale fidèle à Kyiv, Sergiy Khlan.
«Notre armée avance franchement, nous passons d’une phase défensive à une contre-offensive», a-t-il ajouté, promettant que la région «sera définitivement libérée d’ici à septembre et que tous les plans des occupants échoueront».
Les Russes se sont emparés le 3 mars de Kherson, la première grande ville ukrainienne à être tombée entre leurs mains depuis le déclenchement de leur offensive le 24 février.
Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé dimanche soir ses compatriotes à «être unis et à travailler ensemble pour la victoire», avant de «célébrer pour la première fois le Jour de la souveraineté de l’Ukraine, le 28 juillet».
Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a quant à lui estimé que la guerre russe en Ukraine était aussi «une guerre contre l’unité de l’Europe».
«Nous ne devons pas nous laisser diviser, nous ne devons pas laisser détruire la grande œuvre d’une Europe unie que nous avons entamée de manière si prometteuse», a-t-il lancé.