À la fin avril, plus d'un million d'Ukrainiens étaient ainsi retournés dans leur pays, selon l'OCDE. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 06 mai 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.
13h00 | Stockholm — Les sociaux-démocrates au pouvoir en Suède vont décider dimanche s’ils soutiennent une candidature historique de leur pays à l’OTAN pour se protéger de la Russie, ont-ils annoncé.
«Le parti va annoncer sa position le 15 mai», a déclaré à l’AFP Julia Grabe, porte-parole des sociaux-démocrates.
Un soutien à une adhésion, qui serait un revirement majeur de la ligne passée du parti de la première ministre Magdalena Andersson, ouvrirait grand la voie à une candidature de la Suède, selon les analystes.
Avec l’appui des députés sociaux-démocrates, une large majorité serait assurée au Parlement suédois pour candidater, a fortiori en cas d’officialisation de la candidature de la Finlande voisine, attendue dans les jours qui viennent.
La Suède et la Finlande ont été hors des alliances militaires depuis des décennies. Et les sociaux-démocrates suédois ont été, depuis la création de l’OTAN en 1949, la principale force politique d’opposition à une adhésion, une ligne encore réaffirmée lors de leur dernier congrès en novembre.
Mais l’opinion publique et de nombreux responsables politiques ont basculé en faveur d’une adhésion, du fait de l’inquiétude provoquée par l’attaque russe contre l’Ukraine.
Le gouvernement et les partis représentés au Parlement doivent présenter vendredi une nouvelle revue stratégique visant à éclairer le choix sur l’OTAN.
Le président finlandais Sauli Niinistö doit, lui, faire connaître sa position personnelle sur une candidature jeudi, tandis que la prise de position des sociaux-démocrates finlandais, eux aussi au pouvoir, est attendue samedi.
Officiellement neutres durant la Guerre froide, la Suède et la Finlande sont restées en dehors de l’OTAN après la chute de l’URSS, mais se sont rapprochées de l’alliance menée par les États-Unis depuis les années 1990.
Les deux pays sont membres du «Partenariat pour la paix» de l’OTAN et participent régulièrement à des exercices communs.
Le secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, a affirmé que les deux pays étaient les deux nations non membres les plus proches de l’alliance et qu’ils seraient accueillis selon lui « à bras ouverts » en cas de candidature.
La Russie a, elle, mis en garde à de nombreuses reprises ces dernières semaines contre les «conséquences politiques et militaires» d’une candidature finlandaise et/ou suédoise.
12h00 | Washington — Les États-Unis ont décidé de suspendre pendant un an les droits de douane sur l’acier en provenance d’Ukraine pour soutenir les exportations du pays ravagé par la guerre menée par la Russie depuis le 24 février, a annoncé lundi le département au Commerce.
«L’industrie sidérurgique ukrainienne est particulièrement importante pour la force économique du pays, employant 1 Ukrainien sur 13 avec des emplois bien rémunérés», a souligné le ministère dans un communiqué.
«Certaines des plus grandes communautés sidérurgiques d’Ukraine ont été parmi les plus durement touchées par la barbarie de (Vladimir) Poutine, et l’aciérie de Marioupol est devenue un symbole de la détermination de l’Ukraine à résister à l’agression de la Russie», a-t-il ajouté.
Le ministère souligne que de nombreuses aciéries ukrainiennes «ont continué à payer, nourrir et même abriter leurs employés pendant les combats».
Alors que certaines usines ukrainiennes ont repris leur production, il est essentiel de soutenir leurs exportations afin de maintenir l’une des industries les plus importantes d’Ukraine, estime l’administration Biden.
«Nous ne pouvons pas nous contenter d’admirer le courage et l’esprit du peuple ukrainien», a commenté la secrétaire américaine au commerce Gina Raimondo citée dans le communiqué.
«Nous devons le soutenir et soutenir l’une des industries les plus importantes pour le bien-être économique de l’Ukraine».
«L’annonce d’aujourd’hui est un signal au peuple ukrainien que nous sommes déterminés à l’aider à prospérer face à l’agression de (Vladimir) Poutine», a-t-elle également déclaré.
Deux mois et demi après le début de la guerre en Ukraine, les forces russes poursuivaient lundi une offensive meurtrière dans l’est et le sud du pays.
À Marioupol, port du sud-est de l’Ukraine presque entièrement sous contrôle russe, les militaires ukrainiens résistaient toujours dans l’immense aciérie Azovstal, excluant de se rendre.
11h32 | Paris — Poursuivre l’intégration des réfugiés ukrainiens ou faciliter leur éventuel retour au pays: dans le choix de leurs dispositifs d’accueil, les États membres de l’OCDE ont plutôt opté pour une intégration «temporaire», selon un rapport de l’Organisation publié lundi.
«La majorité des pays a plutôt mis sur pied des mesures spécifiques pour assister les Ukrainiens dans leurs besoins les plus immédiats, considérant ainsi que leur durée de séjour est de fait temporaire», écrit l’OCDE dans son rapport, en dépit de «l’évolution incertaine de la guerre».
«Les pays sont tiraillés entre deux choses: faut-il tout de suite offrir un paquet d’offres complètes qui vise à intégrer sur la durée? Ou bien faut-il partir du principe que les Ukrainiens vont retourner dans leur pays?», a fait valoir à l’AFP Jean-Christophe Dumont, à la tête de la division migrations de l’organisme international.
À la fin avril, plus d’un million d’Ukrainiens étaient ainsi retournés dans leur pays, selon l’OCDE, sur les plus de cinq millions qui ont fui le pays depuis l’invasion russe fin février.
Dans tous les pays de l’Union européenne, la protection temporaire des réfugiés ukrainiens est prévue pour durer au moins un an, renouvelable dans la plupart des cas. Seule la Hongrie a prévu une durée de protection temporaire «aussi longtemps que la situation la rendra nécessaire».
Autre point commun entre membres de l’UE, les Ukrainiens ont accès aux systèmes de santé, aux écoles, à des cours de langue ainsi qu’à des possibilités d’hébergement dans leur pays d’accueil.
Mais dans les détails, le modèle d’intégration des États varie, que ce soit dans l’accès à un emploi ou à des études.
Par exemple, la Finlande et la Slovénie n’autorisent pas les réfugiés à suivre une formation professionnelle, alors que le Danemark propose un cursus de deux ans pour, notamment, apprendre le danois et travailler en entreprise.
Des différences apparaissent également dans les conditions pour accéder au marché du travail, perçu par l’OCDE comme une «mesure d’intégration».
Des États comme le Danemark ou le Canada proposent des offres d’emploi dédiées aux réfugiés, quand la France ou la Suède autorisent une inscription à leur service public pour l’emploi.
L’OCDE souligne en tout cas une mobilisation «exceptionnelle» de ses pays membres pour l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Embargo pétrolier: von der Leyen en Hongrie ce lundi pour rencontrer Orban
11h20 | Bruxelles — La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rend ce lundi en Hongrie pour discuter avec Viktor Orban de «la sécurité d’approvisionnement énergétique de l’Europe», a annoncé son porte-parole, alors que Budapest bloque un projet d’embargo sur le pétrole russe.
L’entretien se déroulera pendant un dîner de travail au monastère des Carmélites à Budapest où Viktor Orban a ses bureaux, a précisé Bertalan Havasi, chef du bureau de presse du premier ministre.
Pays enclavé et dépendant de ses achats de pétrole à la Russie, la Hongrie demande à ses partenaires de l’UE des garanties sur ses approvisionnements pour donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre la Russie comprenant un arrêt des achats de pétrole à ce pays.
«La Hongrie ne donnera pas son accord à la proposition de la Commission pour les sanctions contre la Russie parce qu’elle lui pose un problème et n’offre pas de solution», a déclaré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, cité lundi par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs.
La proposition de la Commission aurait l’effet d’une «bombe atomique pour l’économie de la Hongrie et détruirait notre approvisionnement énergétique stable», a-t-il expliqué.
L’unanimité des Vingt-Sept est requise pour l’adoption des sanctions.
Il y a une «nécessité de garantir des sources alternatives d’approvisionnement aux pays enclavés dépendant du pétrole russe par oléoduc. Et ce n’est pas chose facile», a souligné dimanche un diplomate européen interrogé par l’AFP à l’issue d’une réunion entre les représentants des 27 à Bruxelles.
«Il s’agit de nouvelles infrastructures et de changements de technologies, qui supposent non seulement des financements européens, mais aussi des accords entre plusieurs États membres. On avance, mais ça prend mécaniquement un peu de temps», a-t-il ajouté.
La proposition soumise mercredi dernier aux Vingt-Sept prévoit un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés, notamment le diesel, d’ici à fin 2022.
Une dérogation d’une année jusqu’à la fin 2023 était prévue pour la Hongrie et la Slovaquie, mais elle a été jugée insuffisante. Elle a été portée jusqu’à la fin 2024 dans une nouvelle mouture du projet discuté vendredi et la République tchèque se voit également accorder une prolongation, selon des sources concordantes.
Mais Budapest souhaite un délai de cinq ans. Pour assurer son approvisionnement en pétrole, la Hongrie aura besoin d’un nouvel oléoduc la reliant à la Croatie, qui dispose d’un accès à la mer. Elle réclame des garanties sur l’engagement de Zagreb pour construire cette infrastructure et sur des financements européens, a expliqué un autre diplomate à l’AFP.
En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’UE.
La Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie, qui demandent une dérogation, représentent «un faible pourcentage» des achats européens de pétrole, a souligné la Commission.
Mais l’objectif est de conserver l’unité des 27 dans les sanctions contre Moscou.
Le sixième paquet vise aussi le secteur financier avec l’exclusion de la plus importante banque russe, Sberkank (37% du marché russe), et de deux autres établissements bancaires du système financier international Swift. Et trois canaux télévisés russes, dont Russia 24 et Russia RTR, seraient interdits de diffusion dans l’UE, selon un document consulté par l’AFP.
La proposition en discussion prévoit en outre d’ajouter plusieurs personnalités, dont le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, soutien affiché à l’offensive russe, à la liste noire de l’UE.