Ottawa étend jusqu’à trois ans la durée de séjour permise
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 17 mars 2022(Photo: La Presse Canadienne)
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13h40 | Le nouveau programme d’Immigration Canada visant à accueillir rapidement des Ukrainiens ayant fui la guerre permettra finalement aux personnes dont le dossier sera accepté de rester jusqu’à trois ans au pays.
Lorsque le gouvernement a annoncé son intention de mettre en place ce programme, l’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU), la période maximale de la mesure était plutôt fixée à deux ans.
Les demandes pour l’obtention de cette résidence temporaire peuvent être formulées par « les Ukrainiens et les membres de leur famille immédiate de toute nationalité », a-t-on précisé par communiqué.
Le ministère a aussi fait savoir qu’il renonce aux frais qui auraient normalement été associés à ces demandes.
Les demandeurs n’ayant pas en main un passeport valide ont aussi l’option de faire une demande et que le ministère de l’Immigration leur délivre « un document de voyage d’aller simple au cas par cas, s’il y a lieu ».
«Le Canada offrira un refuge sûr à vos familles pendant que vous combattez au front dans une guerre pour défendre votre liberté dans l’intérêt du monde entier», a déclaré le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, dans le même communiqué.
Ottawa invite, par ailleurs, les demandeurs à présenter une demande de permis de travail ouvert en même temps que leur demande de visa.
«Dans le cadre de ce programme spécial, les demandeurs sont dispensés de plusieurs des exigences normales associées à un visa de visiteur ou à un permis de travail» a aussi indiqué le ministère jeudi.
Des voix s’élèvent depuis des semaines pour demander une levée complète des obligations de visas pour les Ukrainiens, mais le Canada n’a pour l’heure pas accédé à cette demande.
Ottawa — Les fournisseurs de services de télévision canadiens ne sont plus autorisés à distribuer la chaîne d’État de la Russie, RT, après que l’organisme de réglementation fédéral a découvert que la programmation prenait à partie les Ukrainiens depuis le début de l’invasion russe.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) retire RT, anciennement connu sous le nom de Russia Today, et RT France de sa liste «de services de programmation et de stations non canadiens autorisés pour distribution».
Le CRTC peut annuler l’autorisation d’un service de télévision s’il estime que le contenu viole les règlements qui s’appliquent aux diffuseurs canadiens titulaires d’une licence.
Le Conseil a précisé que si RT et RT France étaient canadiennes, il «leur aurait demandé de rendre compte de leur contenu».
Le CRTC a mentionné dans sa décision que le contenu de la chaîne constitue «un commentaire abusif puisqu’il tend ou est susceptible d’exposer le peuple ukrainien à la haine ou au mépris en raison de sa race, de son origine nationale ou ethnique».
Le gouvernement fédéral avait officiellement demandé au CRTC de revoir la présence du télédiffuseur soutenu par le Kremlin sur les ondes canadiennes le 2 mars.
Le premier ministre Justin Trudeau avait alors déclaré qu’il fallait agir pour lutter contre les mensonges et la désinformation de la Russie sur l’invasion de l’Ukraine, y compris sur les réseaux sociaux.
Le CRTC a conclu que les actions du gouvernement russe visant à limiter l’indépendance journalistique des agences de presse et à orienter le contenu de RT et d’autres services de radiodiffusion publics vont à l’encontre de la liberté d’expression et de l’indépendance journalistique, un principe clé de la radiodiffusion canadienne.
Rogers, Bell, Telus et Shaw ont déjà retiré RT de leurs listes de chaînes, ce qui signifie qu’à la connaissance du CRTC, aucun diffuseur canadien ne la distribuait au moment de l’analyse.
L’Union européenne a interdit RT ce mois-ci et le régulateur britannique sur la radiodiffusion a lancé plusieurs enquêtes sur l’impartialité de la chaîne.
Le Canada a également imposé des sanctions à la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, qui a été décrite par l’UE comme une figure centrale de la propagande du gouvernement russe.
La chaîne d’information soutenue par l’État russe a été fondée en 2005 et diffuse dans plus de 100 pays et de nombreuses langues.
Le CRTC a demandé des mémoires aux radiodiffuseurs et au public avant de prendre sa décision. Seules 16 des 373 interventions étaient contre l’interdiction de RT.
Le Conseil a indiqué que «plusieurs d’entre elles condamnaient fortement l’agression de la Russie en Ukraine» et l’incidence de ces médias d’État russes sur la perception des Ukrainiens.
Aucun des intervenants n’a contesté le fait que RT est contrôlée par le gouvernement russe et contient au moins une partie de la propagande gouvernementale.
Bien que certains aient soulevé des inquiétudes au sujet de la liberté d’expression et de la censure, le CRTC a affirmé que les Canadiens peuvent toujours accéder à RT en ligne s’ils le souhaitent.