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Poutine veut reparler de l’accord sur les céréales avec Erdogan

AFP|Publié le 09 septembre 2022

Poutine veut reparler de l’accord sur les céréales avec Erdogan

Le président russe a dénoncé une attitude «colonialiste» de la part des pays occidentaux, et notamment de l'UE, qui «pensent d'abord à (leur) propre peau, à (leurs) propres intérêts». «Ils s'en fichent!», a-t-il lâché. (Photo: Getty Images)

Moscou — Le président russe Vladimir Poutine prévoit de parler avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan d’un accord de plus en plus contesté par Moscou permettant à l’Ukraine d’exporter ses céréales, a indiqué vendredi le Kremlin.

Rediscuter de l’accord d’Istanbul «est possible, nécessaire et une conversation entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan est déjà en train d’être préparée», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«Cette discussion n’a que trop tardé», a-t-il poursuivi, ajoutant qu’elle était prévue en marge d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai les 15 et 16 septembre à Samarcande, en Ouzbékistan.

Cet accord, conclu le 22 juillet à Istanbul, a permis de débloquer les exportations de blé et de maïs ukrainiens qui étaient jusque-là entravées par l’offensive militaire russe, suscitant l’inquiétude des pays importateurs et la peur d’une crise alimentaire.

Mais la Russie affirme que ses propres exportations de denrées alimentaires et d’engrais continuent de pâtir des sanctions occidentales visant Moscou pour son intervention militaire. Elle accuse en outre les pays européens d’accaparer la majorité des céréales exportées d’Ukraine.

Ces critiques du Kremlin jettent un voile d’incertitude sur l’avenir de ce pacte conclu pour une durée reconductible de quatre mois.

Mercredi, Vladimir Poutine avait affirmé que les exportations ukrainiennes allaient majoritairement vers l’Europe et non pas vers les pays pauvres. «Des mensonges», selon Kyiv.

Surtout, Moscou accuse les Occidentaux de faire entrave à ses propres exportations à cause des sanctions qui, même si elles ne visent pas directement les produits agricoles russes, perturbent les chaînes financières et logistiques.

Il faut «débloquer la situation concernant l’accès des produits russes aux marchés internationaux (…). Cette question n’a toujours pas été réglée», a dénoncé vendredi M. Peskov.

«Il faut que cette situation change et nous la ferons changer, en prenant en compte que la date de fin de (l’accord), en novembre, approche», a déclaré pour sa part un vice ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Roudenko.

«Notre décision sur son extension dépendra également de la façon dont toutes ses composantes sont appliquées (…). Malheureusement, sa mise en œuvre ne se déroule pas exactement comme prévu», a-t-il ajouté, cité vendredi par l’agence de presse russe Ria-Novosti.