Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu dans l’un des principaux ports ukrainiens de la mer Noire une semaine après la conclusion d’un accord avec la Russie, la Turquie et les Nations Unies pour créer des couloirs sûrs. (Photo: La Presse Canadienne)
Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 28 juillet 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.
Kyiv — La Russie et l’Ukraine se sont mutuellement accusées vendredi d’avoir bombardé une prison dans une région séparatiste de l’est de l’Ukraine, une attaque qui aurait tué des dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens capturés après la chute d’une ville portuaire du sud en mai.
La Russie a déclaré que l’armée ukrainienne avait utilisé plusieurs lance-roquettes fournis par les États-Unis pour frapper la prison d’Olenivka, qui est contrôlée par la République populaire de Donetsk soutenue par Moscou. Les autorités séparatistes et les responsables russes ont indiqué que l’attaque avait tué 53 prisonniers de guerre ukrainiens et en avait blessé 75.
L’armée ukrainienne a nié avoir effectué des tirs de roquettes ou d’artillerie à Olenivka et a assuré qu’elle ne visait que des cibles militaires russes. Elle a accusé les Russes d’avoir bombardé la prison pour dissimuler les allégations de torture et d’exécution d’Ukrainiens.
Aucune des deux allégations n’a pu être vérifiée de manière indépendante.
Les affirmations russes font partie d’une «guerre de l’information visant à accuser les forces armées ukrainiennes de bombarder les infrastructures civiles et la population pour dissimuler leur propre action perfide», a dénoncé l’armée ukrainienne.
Denis Pushilin, le chef de la république internationalement non reconnue de Donetsk, a dit que la prison comptait 193 détenus. Il n’a pas précisé combien d’entre eux étaient des prisonniers de guerre ukrainiens.
Un porte-parole du ministère russe de la Défense, le lieutenant-général Igor Konashenkov, a décrit la frappe comme une «provocation sanglante» visant à décourager les soldats ukrainiens de se rendre. Il a ajouté que l’Ukraine avait utilisé un système de roquettes d’artillerie à haute mobilité de précision pour frapper la prison et que huit gardiens avaient été blessés.
Les forces ukrainiennes se battent pour conserver le territoire restant sous leur contrôle à Donetsk, qui, avec la province voisine de Louhansk, constitue la région ukrainienne du Donbass, majoritairement russophone.
Pendant plusieurs mois de la guerre en Ukraine, Moscou s’est concentrée sur la tentative de saisir des parties du Donbass qui n’étaient pas encore détenues par les séparatistes. Les autorités ukrainiennes de la région de Donetsk ont accusé vendredi la Russie de bombarder des cibles civiles dans les zones tenues par les Ukrainiens.
«Les combats dans la région s’intensifient de jour en jour, et les civils doivent évacuer pendant que c’est encore possible, a déclaré le gouverneur de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. L’armée russe ne s’inquiète pas des pertes civiles. Elle martèle les villes et les villages de la région.»
M. Kyrylenko a ajouté plus tard qu’une personne avait été tuée et cinq blessées lors d’une frappe russe sur la ville de Kramatorsk vendredi.
Les prisonniers de guerre de la prison de Donetsk comprenaient des troupes capturées lors de la chute de Marioupol. Ces combattants ont passé des mois enfermés avec des civils dans une aciérie géante de la ville portuaire du sud. Leur résistance lors d’un bombardement russe incessant est devenue un symbole du défi ukrainien contre l’agression russe.
Plus de 2400 soldats du régiment Azov de la garde nationale ukrainienne et d’autres unités militaires ont abandonné leur combat et se sont rendus sous les ordres de l’armée ukrainienne en mai.
Des dizaines de soldats ukrainiens ont été emmenés dans des prisons dans des zones contrôlées par la Russie, telles que la région de Donetsk, une zone séparatiste de l’est de l’Ukraine dirigée par des autorités séparatistes soutenues par la Russie. Certains sont retournés en Ukraine dans le cadre d’échanges de prisonniers avec la Russie, mais les familles des autres ne savent pas si leurs proches sont vivants ou s’ils rentreront un jour chez eux.
Dans d’autres développements vendredi
— Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu dans l’un des principaux ports ukrainiens de la mer Noire une semaine après la conclusion d’un accord avec la Russie, la Turquie et les Nations Unies pour créer des couloirs sûrs permettant aux navires d’exporter des céréales bloquées dans le pays depuis le début de la guerre il y a cinq mois. Des travailleurs ont été vus en train de préparer des terminaux pour l’exportation de céréales, sur lesquels comptent des millions de personnes pauvres dans le monde confrontées à la faim. M. Zelensky a déclaré que les expéditions commenceraient avec le départ de plusieurs navires qui étaient chargés, mais ne pouvaient pas quitter depuis que la Russie qui a envahi l’Ukraine le 24 février.
— Le bureau présidentiel ukrainien a annoncé qu’au moins 13 civils avaient été tués et 36 autres blessés dans les bombardements russes en 24 heures. Dans la ville méridionale de Mykolaïv, au moins quatre personnes ont été tuées et sept autres blessées lorsque des bombardements russes ont touché un arrêt de bus. Le barrage russe a également touché une installation de distribution d’aide humanitaire, où trois personnes ont été blessées, ont indiqué des responsables. Des responsables ukrainiens ont également indiqué qu’au moins quatre civils avaient été tués et cinq autres blessés dans la ville orientale de Bakhmout, dans la région de Donetsk.
— Une cour d’appel de Kyiv a réduit vendredi à 15 ans la peine d’emprisonnement à perpétuité d’un soldat russe condamné lors du premier procès pour crimes de guerre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les critiques avaient déclaré que la condamnation de Vadim Shishimarin, 21 ans, était excessivement sévère étant donné qu’il avait avoué le crime et exprimé des remords. Il a plaidé coupable d’avoir tué un civil et a été reconnu coupable en mai. Son avocat a soutenu que Shishimarin avait tiré sur un Ukrainien sur ordre de ses supérieurs.