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Reconstruire l’Ukraine coûtera au moins 750G$US

AFP|Publié le 04 juillet 2022

Reconstruire l’Ukraine coûtera au moins 750G$US

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 04 juillet 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.      

10h29 | Lugano — Reconstruire l’Ukraine coûtera au moins 750 milliards de dollars américains et ce sera «la tâche commune de tout le monde démocratique», ont estimé lundi le président et le premier ministre du pays, où l’armée russe mène une guerre destructrice depuis plus de 4 mois.

Volodymyr Zelensky, par visioconférence et Denys Chmygal en présentiel, se sont exprimés à l’ouverture de la Conférence de Lugano, qui doit dessiner les contours de la future reconstruction du pays envahi le 24 février sur ordre de Vladimir Poutine.

«La reconstruction de l’Ukraine est la tâche commune de tout le monde démocratique» et «la contribution la plus importante à la paix dans le monde», a lancé M. Zelensky, en t-shirt noir devant les responsables des pays alliés de Kiev ou de nombreuses institutions internationales ainsi que des représentants du secteur privé.

«Qui doit payer pour le plan de reconstruction, qui est d’ores et déjà estimé à 750 G$US?», s’est demandé M. Chmygal, avant d’apporter lui-même la réponse: une «source clé» de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou, pour tenter de faire stopper les combats. 

Les estimations du montant des avoirs gelés vont de 300 à 500 G$US selon M. Chmygal, qui a aussi exposé le plan de reconstruction de son gouvernement en trois étapes.

L’urgence est d’aider la population touchée par la guerre avant dans un deuxième temps de financer des milliers de projets de reconstruction et à long terme, il faut préparer une Ukraine européenne, verte et numérique, a expliqué le premier ministre.

 

Reconstruction et réformes

Le président de la Confédération helvétique Ignazio Cassis a estimé que reconstruction et réformes n’étaient «pas en concurrence». 

«Elles se renforcent», a ajouté M. Cassis qui a appelé à poursuivre, malgré la guerre, les efforts contre la corruption et pour garantir le fonctionnement de la justice.

La réunion de Lugano doit aboutir à «un processus politique efficace», a ajouté le président suisse. 

Ce dispositif doit passer par des principes de gouvernance et des critères pour garantir l’assistance à l’Ukraine et la répartition des rôles entre ce pays, les autres États, les institutions internationales, le secteur privé et la société civile.

 

«Slava Ukraïni !»

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a lancé un vigoureux «Slava Ukraïni» (Gloire à l’Ukraine!) en conclusion d’un discours dans lequel elle a insisté sur la reconstruction d’une Ukraine meilleure.

Si l’UE aide l’Ukraine à gagner la guerre «nous devons aussi nous assurer que l’Ukraine gagnera la paix qui va venir sans aucun doute», a-t-elle souligné.

Le premier ministre tchèque, Petr Fiala, dont le pays vient de prendre la présidence de l’UE, ainsi que son homologue Mateusz Morawiecki, de Pologne, pays qui accueille de loin le plus de réfugiés ukrainiens, étaient aussi présents pour dessiner l’ébauche d’une sorte de «Plan Marshall», du nom du programme économique américain qui avait permis de relever l’Europe occidentale des ruines de la Deuxième Guerre mondiale.

La conférence avait été planifiée bien avant la guerre et devait initialement se concentrer sur les réformes en Ukraine et notamment la lutte contre une corruption endémique. 

Dans son rapport 2021, l’ONG Transparency International classe ce pays 122e sur 180. C’est mieux qu’en 2014 (142e), et mieux que la Russie (136e), mais encore très loin derrière ses voisins membres de l’UE (le moins bien placé, la Bulgarie, est au 78e rang).

Si on doit surtout parler reconstruction à Lugano, le sujet de la corruption a été mis en avant par les intervenants dès le départ en raison des sommes en jeu et des risques de détournement.

Lugano n’a pas vocation à être une conférence de donateurs — où chacun annonce le montant de son «chèque» — mais doit plutôt définir les principes et les priorités d’un processus de reconstruction. 

La Conférence doit s’achever mardi avec l’adoption des principes de Lugano destinés à guider un effort colossal qui pourrait durer plusieurs décennies, selon un diplomate suisse.