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Sephora cède ses boutiques en Russie

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 11 juillet 2022

Sephora cède ses boutiques en Russie

Les turbines en question, de l’oléoduc Nord Stream de Gazprom, se trouvent dans une usine de l’entreprise allemande Siemens à Montréal «pour être remises à neuf», a confirmé plus tôt cette semaine le ministre Wilkinson. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 11 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire. 

11h00 | Paris — L’enseigne de beauté française Sephora (LVMH) va céder l’ensemble de ses 88 boutiques en Russie à son directeur général local qui reprendra l’activité sous le nom «Île de Beauté», selon un communiqué diffusé lundi.

Sephora annonce «la signature d’un accord pour la cession de 100% des actions de sa filiale en Russie à son directeur général local, visant à favoriser la continuité pour les salariés», selon le communiqué. 

Le montant de la transaction, «soumise à l’approbation des autorités compétentes (locales), notamment des autorités de la concurrence», n’est pas communiqué.

Les boutiques Sephora en Russie, comme l’ensemble des 124 boutiques du groupe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Céline ou Moët & Chandon…) du pays, sont «temporairement fermées» depuis début mars suite à l’invasion de l’Ukraine et aux sanctions européennes.

L’enseigne Sephora est entrée en Russie en 2016 en achetant la marque «Île de Beauté». En 2022, elle y employait 1 200 salariés dans 88 boutiques. 

LVMH, qui a affiché un chiffre d’affaires de plus 64 milliards d’euros en 2021, ne communique pas sur les ventes de ses marques, mais des analystes estiment le chiffre d’affaires de Sephora à 8 milliards d’euros. La Russie représente moins de 3% des ventes de l’enseigne.

 

L’Ukraine critique l’envoi de turbines pour un pipeline russe

Ottawa — Le gouvernement ukrainien demande au Canada de réviser sa décision de permettre la livraison de turbines en Allemagne devant servir à équiper un pipeline de gaz naturel russe entre la Russie et l’Europe.

Pour l’Ukraine, la décision d’Ottawa de permettre l’envoi d’équipement de ce genre constitue «un dangereux précédent» qui risque de compromettre les sanctions économiques imposées à la Russie par l’Occident.

Dans un communiqué publié tard samedi soir, le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a indiqué que «le Canada accordera à Siemens Canada un permis révocable et d’une durée limitée pour permettre le retour en Allemagne des turbines Nord Stream 1 réparées, ce qui soutiendra la capacité de l’Europe à accéder à une énergie fiable et abordable alors qu’elle poursuit sa transition en s’éloignant du pétrole et du gaz russes».

Les turbines en question, de l’oléoduc Nord Stream de Gazprom, se trouvent dans une usine de l’entreprise allemande Siemens à Montréal «pour être remises à neuf», a confirmé plus tôt cette semaine le ministre Wilkinson.

Le mois dernier, Siemens Energy avait fait savoir que les sanctions canadiennes imposées à la Russie en réaction à l’invasion de l’Ukraine l’empêchaient de renvoyer les turbines en Allemagne.

Le gouvernement canadien va finalement autoriser la livraison des pièces d’équipement parce qu’elles sont jugées essentielles à la société russe Gazprom pour l’approvisionnement de gaz en Allemagne.

«En l’absence d’un approvisionnement nécessaire en gaz naturel, l’économie allemande subira des difficultés très importantes et les Allemands eux-mêmes risquent de ne pas pouvoir chauffer leurs maisons à l’approche de l’hiver», précise la déclaration écrite.

Dimanche, les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de l’Énergie ont exprimé leur «profonde déception» en qualifiant la décision canadienne de «dangereux précédent qui viole la solidarité internationale» et qui «va à l’encontre de la règle de droit».

Pour les ministres ukrainiens, la décision du Canada aura pour seule conséquence de «renforcer le sentiment d’impunité de la Russie».

Siemens Energy avait déclaré à l’agence Associated Press, à la mi-juin, que Gazprom avait commencé à réduire les flux de gaz parce qu’elle n’avait pas été en mesure de retourner une turbine qui alimente une station de compression sur le pipeline, dont la maintenance était planifiée après plus de 10 ans de service.

Les politiciens allemands ont rejeté l’explication russe de la réduction de 60% des flux de gaz à travers Nord Stream 1, affirmant que l’équipement n’aurait pas dû être un problème majeur jusqu’à l’automne et que la décision russe était un stratagème politique pour semer l’incertitude et augmenter les prix.

Le vice-chancelier allemand et ministre de l’Économie et du Climat Robert Habeck dit soupçonner que la Russie pourrait évoquer «quelques petits détails techniques» comme raison pour ne pas reprendre les livraisons de gaz.

La réduction de l’approvisionnement en gaz survient alors que l’Allemagne et le reste de l’Europe tentent de réduire leur dépendance vis-à-vis des importations d’énergie russes. L’Allemagne, qui a la plus grande économie d’Europe, obtient environ 35% de son gaz pour alimenter l’industrie et produire de l’électricité à partir de la Russie.

Le mois dernier, le ministre Habeck est allé de l’avant avec la deuxième phase du plan d’urgence en trois étapes dans son pays pour l’approvisionnement en gaz naturel, avertissant que la plus grande économie d’Europe était confrontée à une «crise» et que les objectifs de stockage pour l’hiver étaient menacés.

Vendredi, la société énergétique Uniper, le plus grand importateur de gaz russe en Allemagne, a demandé au gouvernement de l’aide financière pour faire face à la hausse des prix de l’essence.