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Trudeau prolonge la mission canadienne en Europe

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 08 mars 2022

Trudeau prolonge la mission canadienne en Europe

Justin Trudeau a fait ces remarques après une rencontre avec le premier ministre letton Krišjānis Kariņš. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe les réactions et les sanctions canadiennes dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en date du 3 mars. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.

 

13h00 | La mission canadienne en Europe centrale et en Europe de l’Est qui vise à dissuader la Russie de déclencher un conflit armé sera prolongée, a révélé mardi le premier ministre Justin Trudeau, de passage à Riga, en Lettonie, au deuxième jour d’une tournée européenne.

Le Canada dirige l’opération REASSURANCE qui fait partie des efforts de dissuasion de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) contre la Russie, une mission qui a pris une nouvelle signification à la lumière de l’invasion russe de l’Ukraine.

L’opération devait prendre fin l’an prochain, mais Justin Trudeau a expliqué que la situation actuelle commande ce «renouvellement anticipé pluriannuel».

Le Canada a annoncé le mois dernier qu’il déploiera jusqu’à 460 membres des Forces armées canadiennes supplémentaires pour participer à l’opération en plus d’une frégate supplémentaire et d’un avion de patrouille maritime. Ils s’ajoutaient aux 500 militaires déjà présents.

Justin Trudeau a indiqué mardi que le Canada enverra 130 autres militaires dans les prochaines semaines.

«Les troupes ici ne défendent pas que la Lettonie ou l’Europe de l’Est, elles défendent tous les alliés de l’OTAN, y compris le Canada. Ils défendent notre liberté et notre sécurité», a dit le premier ministre sur la base militaire d’Adazi, où les troupes de l’OTAN sont postées.

La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a soutenu à ses côtés que l’annonce illustre le «profond engagement» du Canada envers « la sécurité, la stabilité et l’interopérabilité à long terme de l’alliance de l’OTAN ».

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a soutenu, lors de cette conférence de presse en début de soirée à laquelle prenaient également part les premiers ministres de la Lettonie et de l’Espagne, que Vladimir «Poutine a largement sous-estimé l’Ukraine et a largement sous-estimé la force et l’unité de l’OTAN».

Le premier ministre Trudeau a plus tard renchéri que le président russe a fait «une grave erreur en pensant que les Ukrainiens étaient faibles et que l’OTAN était divisée».

Questionné à savoir si le Canada entrerait en guerre si la Russie met le pied dans un pays de l’OTAN, il a assuré que tous les membres de l’alliance allaient «suivre l’article cinq». Cet article précise que si l’un des pays est victime d’une attaque armée, chacun des autres membres considérera cela comme une attaque contre lui et agira en conséquence pour aider le pays attaqué.

Le président russe Vladimir Poutine est très offensé par le renforcement de l’OTAN aux frontières de son pays. Il s’est opposé à l’expansion de l’OTAN dans des pays qui appartenaient autrefois à l’ex-Union soviétique.

L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN, mais cherchait à adhérer à l’alliance transatlantique des 30 pays ainsi qu’à se rapprocher de l’Union européenne. La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 après le renversement de l’administration soutenue par le Kremlin à Kiev.

Aux premières lignes

Justin Trudeau a déclaré aux dirigeants de trois pays baltes limitrophes de la Russie que le Canada se tiendrait à leurs côtés pour combattre non seulement la guerre du Kremlin contre l’Ukraine, mais aussi ses cyberattaques contre leur pays.

«Vous êtes littéralement aux premières lignes de ce conflit avec la Russie», a-t-il déclaré, en marge de réunions avec les dirigeants de trois alliés baltes de l’OTAN, au moment où l’invasion russe de l’Ukraine entrait dans son 13e jour.

«Très franchement, vous avez vécu non seulement avec la menace militaire, non seulement avec l’histoire de l’occupation (…), mais aussi, avec l’utilisation quotidienne de la propagande et de la désinformation pour tenter de saper la démocratie et les valeurs que vous avez», a-t-il ajouté.

«(C’est) quelque chose qui est actuellement utilisé comme arme contre l’Ukraine, mais également utilisé très activement dans toutes les démocraties occidentales.»

Justin Trudeau a fait ces remarques après une rencontre avec le premier ministre letton Krišjānis Kariņš lors d’une session élargie par téléconférence avec leurs homologues de Lituanie et d’Estonie.

La ministre Anand s’est jointe à Justin Trudeau pour la réunion alors qu’un groupe de ministres du cabinet se déploie à travers l’Europe pendant la visite éclair du premier ministre dans quatre pays.

Justin Trudeau affirme que la démonstration continue d’unité entre les alliés de l’OTAN et d’autres démocraties pour soutenir l’Ukraine est un élément essentiel pour mettre fin à la crise.

Son arrivée à Riga tôt mardi est intervenue après une visite d’une journée au Royaume-Uni pour des entretiens avec le premier ministre Boris Johnson et le premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Le monument letton de la liberté et le bâtiment du ministère des Affaires étrangères du pays ont tous deux été illuminés de lumière bleue et jaune en soutien à l’Ukraine à l’arrivée de Justin Trudeau. L’entrée du bureau du premier ministre letton était encadrée par deux énormes bannières bleues et jaunes qui s’étendaient sur plusieurs étages.

Arturs Krišjānis Kariņš a déclaré à Justin Trudeau que l’invasion russe n’avait pas réussi à «creuser un fossé entre l’Europe et l’Amérique du Nord, à creuser un fossé entre les partenaires de l’OTAN». Au lieu de cela, a-t-il dit, le contraire s’est produit et il y a eu un «rapprochement des esprits».

Justin Trudeau a déclaré aux dirigeants baltes que le Canada avait la troisième plus grande population d’Ukrainiens au monde, après l’Ukraine et la Russie. «Nous sommes donc profondément, profondément troublés (…) par ce conflit en Ukraine.»

Mais il a ajouté que l’impact des actions de la Russie est extraordinairement difficile pour leurs citoyens, car ils sont si proches de la Russie.