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Ukraine: accord vendredi sur l’exportation des céréales

AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

Ukraine: accord vendredi sur l’exportation des céréales

Le gazoduc Nord Stream 1 sous la mer Baltique vers l’Allemagne était fermé depuis le 11 juillet pour des travaux de maintenance annuels. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les dernières réactions au niveau international à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 19 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire. 

11h18 | Kyiv —La Russie, dont l’armée a à nouveau bombardé Kharkiv, la deuxième plus grande ville ukrainienne, y faisant trois morts, va signer vendredi avec l’Ukraine un accord sur les exportations de céréales très attendu par la communauté internationale face aux risques de famines dans le monde.

Le document aux termes duquel une sortie par la mer Noire du blé ukrainien bloqué par la guerre et un allégement des entraves au transport de grains et d’engrais russes deviendront possibles sera paraphé à Istanbul, a annoncé la Turquie jeudi, le jour où les livraisons de gaz russe à l’Europe ont partiellement repris.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, ainsi que des représentants des deux belligérants, participeront à la cérémonie de signature qui aura lieu à 9h30 heure du Québec au palais de Dolmabahçe.

«Nous saluons l’annonce de cet accord sur le principe, mais ce qui nous importe maintenant c’est […] de permettre aux céréales ukrainiennes d’atteindre les marchés mondiaux», a commenté la diplomatie américaine.

«La délégation ukrainienne ne soutiendra que les solutions qui garantissent la sécurité des régions méridionales de l’Ukraine, une position forte des forces armées ukrainiennes en mer Noire et l’exportation sûre des produits agricoles ukrainiens», a également très prudemment réagi auprès de l’AFP le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères Oleg Nikolenko.

 

La guerre doit s’arrêter pour éviter le précipice «nucléaire»

Minsk — La guerre en Ukraine doit cesser pour éviter le «précipice» d’un conflit «nucléaire», a estimé jeudi dans un entretien exclusif à l’AFP le président biélorusse, tout en jugeant que c’était à Kyiv et aux Occidentaux de céder au Kremlin.

Principal allié de Moscou, Alexandre Loukachenko a prêté le territoire de son pays à l’armée russe pour qu’elle puisse lancer son offensive sur l’Ukraine le 24 février dernier. 

«Allez, arrêtons-nous. Il ne faut pas aller plus loin. Plus loin, c’est le précipice. Plus loin, c’est la guerre nucléaire. Ça ne doit pas aller jusque-là», a-t-il dit, lors d’une rencontre avec l’AFP dans le Palais de l’indépendance de Minsk.

«Il faut arrêter, s’entendre, arrêter ce chaos, l’opération et la guerre en Ukraine», a ajouté M. Loukachenko, presque cinq mois jour pour jour après que Vladimir Poutine a attaqué son voisin, l’accusant de «génocide» contre les populations russophones et de servir de tête de pont à l’OTAN contre la Russie.

Des pourparlers qui avaient débuté dans les premiers jours de la guerre ont échoué, chaque camp s’en rejetant la responsabilité. Pour le président biélorusse, ce sont les Européens et les Américains qui encouragent Kyiv au combat.

«Tout dépend de l’Ukraine, actuellement, la particularité du moment est que la guerre peut se finir dans des conditions plus préférables pour l’Ukraine», a jugé M. Loukachenko.

 

Territoires occupés, territoires perdus

Elle doit être d’accord pour «ne jamais avoir sur (son) territoire (…) des armes menaçant la Russie», a-t-il relevé.

Selon lui, l’objectif de «dénazification» proclamé par le Kremlin au sujet de ses objectifs militaires en Ukraine, «c’est de la philosophie».

«Le plus important, c’est la sécurité de la Russie».

Et au président biélorusse de rappeler que Vladimir Poutine avait averti que son armée ne s’employait pas encore totalement en Ukraine.

«La guerre qui est cours là-bas n’est pas encore celle que la Russie pourrait mener», a-t-il dit, évoquant les armes «effrayantes» dont dispose Moscou.

Selon M. Loukachenko, l’Ukraine doit désormais aussi accepter que les régions occupées par la Russie dans l’Est et le Sud sont perdues.

«Cela ne se discute plus, on aurait pu en discuter aux mois de février, mars», a-t-il jugé.

Il a aussi rejeté sur l’Occident la responsabilité de cette guerre, estimant qu’il avait projeté une attaque contre la Russie.

«Nous avons vu les causes de cette guerre. La cause est que si la Russie n’avait pas devancé l’OTAN, vous (les Occidentaux) vous seriez organisés et l’auriez frappée», a-t-il martelé. «Vous en êtes à l’origine et vous prolongez cette guerre», a-t-il accusé.

Selon le dirigeant biélorusse, le conflit aurait été évité si les pays occidentaux avaient donné à M. Poutine «les garanties de sécurité qu’il réclamait» fin 2021 et début 2022, à savoir le retrait de l’Alliance sur les frontières de 1997 — avant l’élargissement aux pays d’Europe de l’Est — et la cessation du rapprochement avec l’Ukraine que la Russie perçoit comme une menace. 

«Pourquoi n’avez-vous pas donné ces garanties? Cela veut dire que vous vouliez la guerre», a-t-il déclaré.

Quant à la Biélorussie, M. Loukachenko a expliqué que son armée était là pour empêcher un «coup dans le dos» de la Russie, et qu’elle n’irait pas sur le champ de bataille. 

«Nous participons à l’opération, oui. Mais comment? On a verrouillé l’ouest et le sud-ouest de la Biélorussie pour qu’on ne puisse pas frapper la Russie dans le dos», a-t-il assuré. «Nous ne tuons personne». 

«Nous avons les mêmes armes que la Russie, ils ont assez de soldats pour combattre, on n’a pas besoin de nous là-bas. Alors pourquoi (l’armée biélorusse) irait en Ukraine pour mener des actions militaires?», a dit M. Loukachenko.

 

Sanctions «débiles»

De la même manière, il a indiqué ne pas avoir prévu de reconnaître les territoires séparatistes d’Ukraine reconnus par Moscou pour justifier son intervention militaire ni l’annexion russe de la Crimée en 2014.

«Que cela apporterait-il?», a demandé le dirigeant biélorusse. 

Bien que très dépendant économiquement de la Russie, qui lui fournit crédits et énergie bon marché, le président biélorusse s’est défendu d’être une marionnette de la Russie.

«Ne croyez pas que je suis une marionnette qu’on manipule du matin au soir. Rien de tel», a-t-il lâché, insistant sur sa relation «fraternelle» avec M. Poutine. 

«Les crédits, on serait prêt à les prendre en France (…), mais vous nous avez craché dessus, essayé de vous essuyer les pieds sur nous, sur moi, sur mon pays».

Et M. Loukachenko de renvoyer la pareille, dénonçant les sanctions «débiles» imposées à la Russie et pointant l’énorme dépendance européenne vis-à-vis des hydrocarbures russes qui menace de dégénérer en récession économique si les livraisons de gaz devaient être coupées.

«La situation avec vos sanctions débiles, sauvages et incompréhensibles a montré combien vous dépendez des ressources énergétiques russes», a insisté le président biélorusse.

«La Russie (…) a besoin de paix, de calme pour commercer, elle doit vendre du gaz et vous avez besoin de l’acheter», a-t-il noté. 

 

À la page suivante, Invasion de la Russie: l’Ukraine dévalue sa monnaie de 25%.

4h56 | Kyiv — La banque centrale d’Ukraine a annoncé jeudi la dévaluation de 25% de la monnaie nationale, la hryvnia, face au dollar américain en raison de l’impact de l’invasion russe sur l’économie nationale.

«Une telle mesure renforcera la compétitivité des producteurs ukrainiens» et «soutiendra la stabilité de l’économie dans les conditions de guerre», a déclaré dans un communiqué la banque centrale.

Celle-ci a établi jeudi le taux d’échange à 36,57 hryvnias pour un dollar américain contre 29,25 hryvnias pour un dollar auparavant, soit le cours qui était en vigueur dès le début de l’invasion russe fin février.

Ce taux restera fixe jusqu’à la nouvelle décision de la banque centrale qui a préservé la plupart des restrictions sur le marché des changes introduites depuis le début de l’invasion russe pour empêcher un effondrement de la devise nationale.

«La Banque nationale d’Ukraine (BNU) continue de veiller à la stabilité du taux de change et prend les mesures nécessaires pour équilibrer la situation sur le marché des changes», a déclaré le président de la BNU Kyrylo Chevtchenko dans le communiqué.

«Toutes les restrictions introduites depuis le début de la guerre sont des mesures temporaires» qui permettront «à l’économie de survivre à la guerre et contribueront à sa reprise plus rapide après notre victoire», a-t-il ajouté.

L’économie ukrainienne s’est effondrée depuis le début de la guerre et pourrait voir son PIB plonger de 45% cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale de juin.

Dans ce contexte de crise exceptionnelle, Kyiv a demandé mercredi à ses créanciers de consentir à des accords permettant le report du paiement d’intérêts sur sa dette.

Un groupe de créanciers occidentaux dont la France, les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni, a donné son accord à un tel report exhortant les autres détenteurs d’obligations ukrainiennes à en faire de même.

Cette mesure devrait permettre à Kyiv d’économiser cinq milliards de dollars sur deux ans, a estimé jeudi dans un communiqué le ministre ukrainien des Finances Serguiï Martchenko.

Après un arrêt de 10 jours, le gaz naturel russe s’écoule de nouveau vers l’Allemagne

4h00 | Berlin — Le gaz naturel provenant de Russie a recommencé à circuler jeudi vers l’Europe dans un important gazoduc mis à l’arrêt pendant 10 jours pour maintenance.

Le flux de gaz devait toutefois être bien en deçà de sa pleine capacité et les perspectives en parallèle au conflit armé en Ukraine restent incertaines, ce qui laisse l’Europe toujours confrontée à la possibilité d’un hiver rigoureux.

Le gazoduc Nord Stream 1 sous la mer Baltique vers l’Allemagne était fermé depuis le 11 juillet pour des travaux de maintenance annuels. 

Lorsque Gazprom a réduit le débit le mois dernier, il a cité des problèmes techniques présumés impliquant des équipements que le partenaire Siemens Energy a envoyés à Montréal, au Canada, pour des réparations et qui n’ont pas pu être renvoyés en raison des sanctions imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

Plus tôt en juillet, le gouvernement du Canada a autorisé la livraison en Allemagne de la turbine qui alimente une station de compression à l’extrémité russe du pipeline.

Le gouvernement allemand a rejeté l’explication technique de Gazprom pour la réduction du gaz, accusant qu’il ne s’agissait que d’un prétexte pour une décision politique visant à semer l’incertitude et à faire grimper davantage les prix de l’énergie. Il a déclaré que la turbine était un remplacement qui ne devait être installé qu’en septembre, mais qu’il faisait tout pour priver la Russie du prétexte pour réduire les approvisionnements.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi que Gazprom n’avait toujours pas reçu les documents pertinents pour le retour de la turbine et s’est interrogé mercredi sur la qualité des travaux de réparation. Il a ajouté que Gazprom devait fermer une autre turbine pour réparation à la fin de juillet, et si celle qui a été envoyée à Montréal n’était pas renvoyée d’ici là, le flux de gaz diminuerait encore plus.

La chef de la Commission exécutive de l’Union européenne (UE), Ursula von der Leyen, a déclaré mercredi que la turbine était en transit et qu’il n’y avait aucun prétexte pour ne pas livrer de gaz. La Commission a proposé que les pays membres réduisent leur consommation de gaz de 15% au cours des prochains mois alors que le bloc se prépare à une éventuelle coupure totale de l’approvisionnement en gaz de la Russie.

L’Allemagne et le reste de l’Europe tentent de remplir le stockage de gaz à temps pour l’hiver et réduire leur dépendance vis-à-vis des importations énergétiques russes. L’Allemagne a la plus grande économie d’Europe ; le gaz est important pour alimenter ses industries, fournir du chauffage et, dans une certaine mesure, produire de l’électricité.

Le gouvernement allemand a donné le feu vert aux entreprises de services publics pour allumer 10 centrales électriques au charbon inactives et six autres au mazout. Onze autres centrales électriques au charbon qui devaient être fermées en novembre seront autorisées à continuer de fonctionner.