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Ukraine, Géorgie, Moldavie: l’UE lance l’examen des candidatures

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 07 mars 2022

Ukraine, Géorgie, Moldavie: l’UE lance l’examen des candidatures

e président américain Joe Biden s'entretiendra de la situation en Ukraine à 10h30, heure du Québec. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 1er mars 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. 

11h15 | Bruxelles — L’Union européenne a lancé lundi la procédure pour l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, a annoncé la présidence française du Conseil de l’UE.

Les 3 pays ont déposé leur demande à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. La Commission européenne va devoir exprimer un avis officiel et les 27 devront ensuite décider s’ils accordent le statut de candidat aux demandeurs, avant des négociations longues et complexes. 

9h11 | Berlin — Les importations d’énergie fossile en provenance de Russie sont «essentielles» pour la «vie quotidienne des citoyens» en Europe et l’approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade, a affirmé lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.

Alors que des sanctions sur l’énergie russe en représailles à l’invasion de l’Ukraine sont discutées par les États-Unis et l’Union européenne, «l’approvisionnement de l’Europe en énergie pour la production de chaleur, la mobilité, l’électricité et l’industrie ne peut pas être assuré autrement pour le moment», selon une déclaration écrite du chancelier.

La crainte d’un embargo occidental sur le pétrole russe a de nouveau fait flamber les prix de l’or noir lundi.

C’est «délibérément», rappelle Olaf Scholz, que l’Europe a exclu les livraisons d’énergie de la Russie des premières salves de sanctions contre Moscou, car la mesure déstabiliserait les marchés et aurait un trop fort impact sur les économies européennes.

L’Allemagne fait partie des pays de l’UE particulièrement dépendants des importations de gaz, pétrole et charbon russes et le gouvernement «travaille d’arrache-pied avec ses partenaires au sein de l’Union européenne, et au-delà, pour développer des alternatives à l’énergie russe», observe M. Scholz.

«Mais cela ne peut pas se faire du jour au lendemain», souligne-t-il.

L’UE importe 40% de son gaz de Russie et de nombreux pays ne sont pas favorables à un embargo, dont l’intérêt serait de priver Moscou de revenus essentiels.

Plusieurs ministres du gouvernement allemand s’étaient déjà prononcés contre des mesures visant le gaz russe.

«Il faut pouvoir tenir (les sanctions) sur la durée», avait expliqué dimanche la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, à la chaîne ARD. 

«Ça ne sert à rien si dans trois semaines on découvre que nous n’avons plus que quelques jours d’électricité en Allemagne et qu’il faut donc revenir sur ces sanctions», avait-elle relevé.

Selon un sondage publié lundi par le quotidien Handelsblatt, la majorité des Allemands soutiennent cependant cette sanction drastique: 54% des personnes interrogées s’y disent favorables, d’après ce sondage de l’institut Yougov, avec 30% «tout à fait» favorables et 24% «plutôt favorables».

L’économiste Veronika Grimm, l’une des plus réputées du pays, a estimé dans le quotidien Bild qu’un arrêt des importations de gaz russe «serait un défi, mais pas une catastrophe».

Les réservoirs de gaz sont actuellement remplis à près de 30%, a-t-elle rappelé. «C’est suffisant pour les mois à venir. Mais pour l’hiver prochain, nous devrions prendre des dispositions immédiates, ce qui pourrait être organisé», selon Mme Grimm.

 

Ukraine: l’AIEA espère une réponse à son offre «dans les prochaines heures»

9h04 | Vienne — Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui a proposé de se rendre en Ukraine pour établir un cadre garantissant la sécurité des sites nucléaires pendant le conflit, a déclaré lundi attendre une réponse sous peu, appelant à «ne pas perdre de temps».

«J’espère que mes consultations aboutiront dans les prochaines heures», a déclaré Rafael Grossi à la presse, au premier jour d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, siège de l’instance onusienne.

«Il ne faut pas perdre de temps. Chaque jour ou presque, nous assistons à un nouvel épisode».

Le directeur général de l’AIEA avait dit vendredi être prêt à se rendre à Tchernobyl, théâtre d’un accident nucléaire majeur en 1986 et premier site ukrainien à être tombé aux mains des soldats russes le 24 février.

«Nous avons entendu que la Fédération russe préférait que la rencontre se tienne ailleurs», a-t-il indiqué, précisant que le lieu et les autres modalités sont en cours de discussion. 

Cela «va être très compliqué» à organiser «mais nous devons le faire (…) Nous devons nous entendre sur un cadre commun clair» pour empêcher un accident nucléaire, a insisté M. Grossi.

Le chef de l’agence a par exemple évoqué la nécessité «de mesures concrètes pour faciliter le transport de matériel» indispensable à la maintenance des centrales. Il n’a pas non plus exclu le possible envoi «d’observateurs ou d’inspecteurs» sur les lieux.

L’Ukraine dispose de 15 réacteurs dans quatre centrales en activité, ainsi que de plusieurs dépôts de déchets nucléaires.

Vendredi, les forces russes ont pris le contrôle de la centrale de Zaporojie, la plus grande d’Europe, à la suite de combats avec les troupes ukrainiennes, qui ont provoqué un incendie, détruisant notamment un laboratoire scientifique.

«On a échappé de justesse» à un accident nucléaire, a souligné Rafael Grossi en s’adressant au Conseil. «Une telle situation ne doit jamais, en aucun cas, se répéter».

Désormais, le personnel sur place doit répondre aux ordres des militaires russes. Or «un opérateur doit être laissé en paix», a expliqué M. Grossi, qui s’est également inquiété de l’interruption de la plupart des communications et d’une nourriture qui vient à manquer.

Pour l’instant, les opérations se déroulent de manière «sûre, mais pour combien de temps encore?», a-t-il lancé.

Des problèmes ont également été constatés à Tchernobyl, où les contacts ne sont possibles actuellement que par courrier électronique.

Ses plus de 200 employés ne seraient pas non plus en mesure d’effectuer des rotations, ce qui a conduit M. Grossi à insister sur «l’importance pour le personnel d’exploitation de pouvoir se reposer afin d’effectuer ses tâches importantes en toute sécurité». 

 

Ukraine: Charles Michel a appelé Poutine à garantir le passage de l’aide humanitaire

8h57 | Bruxelles — Le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé lundi avoir demandé au président russe Vladimir Poutine de «cesser immédiatement les hostilités» en Ukraine et de «garantir un passage sûr de l’aide humanitaire», lors d’une conversation téléphonique.

«L’UE condamne avec la plus grande fermeté l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine», a indiqué sur Twitter le chef de l’institution qui représente les 27 États membres de l’Union.

Lors de cet échange avec Vladimir Poutine, il dit aussi avoir «souligné la nécessité d’assurer la sûreté et la sécurité des installations nucléaires».

La Russie s’est emparée vendredi de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie, la plus grande d’Europe. Vladimir Poutine a assuré dimanche à son homologue français Emmanuel Macron que «la sécurité physique et nucléaire» de la centrale était assurée, selon le Kremlin.

Le président du Conseil européen a dit par ailleurs maintenir des «contacts étroits» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à qui il a réaffirmé «la solidarité et l’assistance sans précédent et inébranlables» de l’UE.

«Nous discuterons dans les prochains jours de la demande de candidature de l’Ukraine» pour rejoindre l’UE, a ajouté Charles Michel sur Twitter.

Les Vingt-Sept sont divisés sur cette question qui devrait être évoquée lors d’un sommet des dirigeants européens prévu jeudi et vendredi à Versailles, près de Paris.

 

Rencontre entre Biden, Scholz, Macron et Johnson

Washington — Le président américain Joe Biden s’entretiendra de la situation en Ukraine à 10h30, heure du Québec, avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre britannique Boris Johnson, a annoncé lundi la Maison-Blanche.

Cet appel téléphonique aura lieu après une nouvelle nuit de violents bombardements de l’Ukraine par la Russie, et alors que les Occidentaux peinent à s’entendre sur de prochaines mesures à prendre contre Moscou.

Après plusieurs volées de sanctions coordonnées contre la finance et l’économie russe, les interrogations se concentrent désormais sur une éventuelle interdiction par les Occidentaux des importations d’hydrocarbures, principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine.

Si les États-Unis achètent peu d’hydrocarbures russes, ce n’est pas le cas de tous les Européens, et en particulier des Allemands, très dépendants du gaz venu de Russie.

Olaf Scholz a d’ailleurs déclaré lundi que les importations d’énergie russe étaient «essentielles» pour l’approvisionnement de l’Europe.

La perspective d’un embargo occidental a d’ores et déjà fait flamber les cours du pétrole, et faisait flancher également lundi les grandes places boursières mondiales.

 

À la page suivante, rencontre les chefs de la diplomatie de l’Ukraine, la Russie et la Turquie jeudi.

Rencontre diplomatique

7h53 | Istanbul — Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a annoncé la tenue d’une réunion trilatérale jeudi à Antalya (sud) avec ses homologues russe et ukrainien, première rencontre entre les deux hommes depuis le début de la guerre. 

La Turquie organise trois jours de Forum diplomatique auquel elle avait convié Sergueï Lavrov, qui a confirmé sa venue ce week-end, selon le gouvernement turc qui espérait aussi convaincre Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien.

La rencontre a été aussitôt confirmée par Moscou, tandis que le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a simplement indiqué à l’AFP que «la possibilité d’une telle rencontre est envisagée».

«À la suite des initiatives de notre président et de nos intenses efforts diplomatiques, les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l’Ukraine ont décidé de se réunir avec ma participation en marge» du Forum diplomatique d’Antalya, le 10 mars, a précisé M. Cavusoglu dans un message sur Twitter.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a pour sa part indiqué sur la messagerie Telegram que «conformément à un accord au téléphone entre les présidents russe et turc, (…) un contact est prévu en marge du Forum diplomatique d’Antalya entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et celui de l’Ukraine Dmytro Kouleba».

Ce sera la première sortie de M. Lavrov depuis le début des hostilités hors de Russie, visée par de nombreuses sanctions des Occidentaux qui l’isolent du reste du monde.

Membre de l’OTAN et alliée de l’Ukraine, la Turquie entretient également des liens proches avec la Russie et a veillé depuis le début du conflit à maintenir la ligne ouverte avec les deux capitales. 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue russe auquel il a réclamé un «cessez-le-feu général urgent» en Ukraine, mais Vladimir Poutine en retour a exigé d’abord que les conditions de la Russie soient remplies.

«Un cessez-le-feu urgent et général permettra de rechercher une solution politique et de répondre aux inquiétudes humanitaires», a affirmé le chef de l’État turc.

Il a également réclamé l’ouverture «urgente» de couloirs humanitaires en Ukraine.

Depuis le début du conflit, Ankara s’essaie à un périlleux exercice d’équilibre: «N’abandonner ni Kyiv ni Moscou» et «ne pas céder sur les intérêts de la Turquie», a résumé le président Erdogan au premier jour de la guerre le 24 février, alors qu’il s’est beaucoup investi pour promouvoir une médiation entre les deux pays.

Il s’est ainsi rendu à Kyiv le mois dernier pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky — auquel la Turquie livre les drones de combat qui ont déjà visé les colonnes russes sur le terrain.

Et il a à plusieurs reprises réitéré son invitation au président russe Vladimir Poutine à le rencontrer — une offre poliment accueillie par l’intéressé qui n’a pas donné suite.

La Turquie dépend de Moscou pour maintenir à flot son économie déjà minée par une inflation à près de 55% sur un an. Moscou a assuré en 2021 44% des importations turques de gaz et les 4,7 millions de touristes russes ont représenté 19% des visiteurs étrangers en Turquie.

Mais pour sa part la Turquie est le seul pays de l’OTAN à ne pas avoir fermé son espace aérien aux avions russes, et de nombreux ressortissants russes fuyant le régime affluent à Istanbul.

 

Moscou adopte une liste de pays «hostiles» qui seront remboursés en roubles

7h11 | Moscou — Les autorités russes ont établi une liste de pays «hostiles» à la Russie, auxquels les particuliers et les entreprises russes pourront rembourser leurs dettes en roubles, monnaie dont la valeur a perdu 45% depuis janvier, a indiqué lundi le gouvernement.

Cette liste de pays comprend entre autres les pays de l’Union européenne, l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, Monaco, la Corée du Sud, les États-Unis, la Suisse et Japon.

Ce texte a été préparé à la suite d’un décret présidentiel de vendredi, qui établissait en termes vagues une «procédure provisoire» de remboursement des dettes «envers certains créanciers étrangers». 

Pour ce faire, un débiteur pourra désormais demander à une banque russe de créer un compte spécial en roubles au nom du créancier étranger et de lui envoyer un paiement en équivalent rouble, au taux de change du jour de la Banque centrale.

Cette nouvelle procédure temporaire s’applique aux paiements supérieurs à 10 millions de roubles par mois en équivalent à la devise étrangère.

Il s’agit d’une des premières réponses russes aux sanctions sans précédent imposées à la Russie par de nombreux pays occidentaux suite à son intervention militaire en Ukraine. 

Les sanctions ont provoqué une dépréciation historique du rouble et s’accompagnent du gel d’une partie des fonds des autorités à l’étranger, empêchant la Banque centrale de soutenir la devise russe.

Lundi, l’inquiétude des marchés se focalisait sur la possibilité de sanctions économiques qui viseraient directement le pétrole russe.

Première victime sur le marché des changes, la monnaie russe fondait de 10% lundi vers 11h00 GMT, à 137,70 roubles pour un dollar, après avoir touché 142,18 roubles, un nouveau plus bas historique. Depuis le 1er janvier, le rouble a dégringolé de 45%.