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Ukraine: la Pologne prête à remettre ses avions de chasse aux É-U

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 08 mars 2022

Ukraine: la Pologne prête à remettre ses avions de chasse aux É-U

(Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 8 mars 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. 

15h30 | Starbucks a annoncé mardi que les 130 cafés portant son nom en Russie allaient fermer et qu’il allait cesser d’envoyer ses produits dans le pays, devenant ainsi le dernier grand groupe en date aux États-Unis à couper les ponts avec Moscou après l’invasion de l’Ukraine.

Le groupe koweïtien qui possède la licence pour opérer dans le pays « a accepté de suspendre immédiatement les opérations dans les magasins et fournira un soutien aux près de 2 000 employés qui dépendent de Starbucks pour vivre », a indiqué le directeur général de la chaîne de cafés, Kevin Johnson, dans un message.

 

15h08 | Varsovie — La Pologne s’est dite prête mardi soir à «remettre sans délai et gratuitement» tous ses avions Mig-29 à la disposition des États-Unis, qui cherchent à fournir des avions de chasse à l’Ukraine.

«Les autorités de la République de Pologne, après des consultations du président et du gouvernement, sont prêtes à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions Mig-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne, NDLR) et de les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis», a annoncé le ministère polonais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère précise que cette déclaration est faite «suite à une déclaration du secrétaire d’État des États-Unis concernant la remise d’avions à l’Ukraine».

Les Mig-29, de conception soviétique, pourraient être pilotés par des pilotes ukrainiens.

«En même temps, la Pologne demande aux États-Unis de lui fournir des avions d’occasion ayant les mêmes capacités opérationnelles. La Pologne est prête à fixer immédiatement les conditions de l’acquisition de ces machines», poursuit le communiqué.

Le gouvernement polonais invite également les autres États membres de l’OTAN — propriétaires d’appareils Mig-29 — à suivre son exemple.

Dimanche, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré, lors d’une visite en Moldavie, que les États-Unis «travaillaient activement» sur un accord avec la Pologne pour l’envoi d’avions de chasse à l’Ukraine afin de combattre l’invasion russe.

 

McDonald’s ferme temporairement ses 850 restaurants en Russie

14h01 | New York — La chaîne américaine de restaurant-minute McDonald’s a annoncé mardi avoir décidé de fermer temporairement ses 850 restaurants en Russie et de suspendre toutes ses opérations dans le pays, emboîtant ainsi le pas à de nombreuses multinationales ayant décidé de prendre leurs distances avec Moscou.

Le groupe continuera toutefois à payer ses 62 000 salariés dans le pays, a affirmé dans un message le directeur général de l’entreprise Chris Kempczinski.

McDonald’s était un peu devenu aux États-Unis le symbole des grandes entreprises ayant choisi jusqu’à présent de ne pas quitter la Russie, près de deux semaines après l’invasion de l’Ukraine. Le mot-clé #BoycottMcDonalds était récemment apparu sur les réseaux sociaux.

«La situation est extraordinairement difficile pour une marque mondiale comme la nôtre et il y a de nombreuses considérations à prendre en compte», a souligné M. Kempczinski dans son message en évoquant les salariés, mais aussi les fournisseurs et les clients.

La Russie, où McDonald’s gère directement plus de 80% des restaurants portant son nom, représente 9% du chiffre d’affaires du groupe et 3% de son bénéfice opérationnel. 

«Dans le même temps, respecter nos valeurs signifie que nous ne pouvons pas ignorer les souffrances humaines inutiles qui se déroulent en Ukraine», a-t-il ajouté.

McDonald’s «continuera d’évaluer la situation et de déterminer si des mesures supplémentaires sont nécessaires», a souligné le responsable. 

Il est actuellement «impossible de prédire» quand les restaurants pourront rouvrir, a aussi indiqué M. Kempczinski: en plus de la situation humanitaire, le groupe doit gérer les perturbations dans sa chaîne d’approvisionnement et d’autres problèmes opérationnels.

Les autres grandes chaînes américaines Starbucks, KFC et Pizza Hut en Russie sont pour leur part gérées entièrement ou presque par des propriétaires indépendants sous franchise ou licence. 

Yum! Brands, la maison mère de KFC et Pizza Hut, avait quand même annoncé lundi soir la suspension de tous ses investissements dans le pays et s’était engagé, comme Starbucks, à reverser tous les profits tirés de ses activités en Russie à des opérations humanitaires.

 

Embargo sur les importations de pétrole et gaz russe

11h37 | Washington — Le président Joe Biden a annoncé mardi avoir ordonné un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russe, afin d’alourdir les sanctions imposées à la Russie et «porter un nouveau coup puissant à Poutine».

Cette décision a été prise «en coordination étroite» avec les alliés des États-Unis, a-t-il précisé.

Le Royaume-Uni va également arrêter d’ici fin 2022 les importations de brut et produits pétroliers russes en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a annoncé mardi Kwasi Kwarteng, le ministre britannique des Entreprises et de l’Énergie sur Twitter.

 

9h28 | Washington — Sous pression des élus américains, le président Joe Biden va annoncer mardi un embargo sur les importations de pétrole russe aux États-Unis, en réponse à l’invasion de l’Ukraine, ont rapporté mardi plusieurs médias.

Le chef de l’État doit s’exprimer à 10h45, heure du Québec pour «annoncer des actions visant à sanctionner la Russie pour sa guerre injustifiée et non provoquée» contre l’Ukraine, a indiqué mardi la Maison Blanche.

Joe Biden se démarque ainsi de ses homologues européens, qui se sont pour l’instant refusés à un embargo. L’Europe est, dans son ensemble, nettement plus dépendante des approvisionnements russes, qui représentent 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% environ pour le pétrole.

En revanche, seulement 8% des importations américaines de brut et produits pétroliers venaient de Russie en 2021. Par ailleurs, les États-Unis n’importent pas de gaz russe.

Initialement réticent à l’idée d’un embargo, qui risque d’accélérer encore l’inflation aux États-Unis, Joe Biden a été mis sous pression par le Congrès, où un consensus avait été trouvé lundi en vue de soumettre au vote une proposition de loi en ce sens.

«C’est la bonne décision à prendre», a commenté, sur la chaîne CNBC, le sénateur républicain du Texas Ted Cruz. «L’étape suivante, c’est de travailler avec l’Europe pour qu’elle fasse la même chose, se sèvre du pétrole et du gaz russes.»

Pour M. Cruz, l’embargo est «un moyen de stopper (le président russe Vladimir) Poutine là où il est vulnérable. (…) Tous ses revenus proviennent de la vente de pétrole et de gaz. Si vous l’en privez, c’est comme ça que vous arrêtez la guerre en Europe.»

«Nous allons voir une augmentation des prix du carburant ici aux États-Unis», a prévenu, sur la chaîne CNN, le sénateur démocrate du Delaware Chris Coons, et «en Europe, ils vont voir des hausses spectaculaires. C’est le prix de la défense de la liberté et du soutien au peuple ukrainien».

 

À la page suivante, l’UE dévoile des mesures pour amortir le choc énergétique.

Ukraine: l’UE dévoile des mesures pour amortir le choc énergétique

7h49 | Bruxelles — Bruxelles présente mardi aux Vingt-Sept des solutions pour amortir l’impact de la flambée des prix énergétiques et diversifier les approvisionnements en gaz de l’UE, avant un sommet où les États membres devraient s’engager à «sortir» de la dépendance aux hydrocarbures russes.

La Commission européenne veut notamment établir un niveau moyen de stockage d’au moins 80% d’ici fin septembre pour préparer le continent à affronter le prochain hiver, avec des objectifs contraignants pour chaque pays, selon un projet vu par l’AFP.

Dans l’immédiat, Bruxelles veut modérer l’impact sur les factures des ménages et des entreprises en élargissant la «boîte à outils» dévoilée à l’automne: une panoplie de mesures (aides directes, abattements fiscaux, suppression de la TVA…) que les États peuvent adopter face à la crise de l’énergie.

Au-delà de conditions déjà assouplies pour les aides publiques, la Commission permettra aux États de taxer les bénéfices des entreprises énergétiques générés par la flambée des cours afin de les redistribuer, mais à condition de «ne pas générer de distorsion inutile du marché».

Outre une accélération dans les énergies renouvelables et l’hydrogène, Bruxelles veut diversifier tous azimuts les approvisionnements gaziers de l’UE, en préparant avec les principaux pays producteurs (États-Unis, Qatar…) et de transit (Japon, Égypte, Azerbaïdjan, Turquie…) «une réorientation de leurs cargaisons de GNL (gaz naturel liquéfié)», tout en coordonnant mieux l’utilisation des terminaux et gazoducs en Europe.

Ce plan «va réduire considérablement notre dépendance au gaz russe dès cette année, et nous en rendra indépendants dans les années qui viennent. Ce n’est pas facile, mais c’est faisable, ce sera un effort collectif», a déclaré lundi devant les eurodéputés le vice-président de la Commission, Frans Timmermans.

Les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept, réunis jeudi et vendredi à Versailles (France), devraient s’engager à «sortir de (leur) dépendance aux importations de gaz, pétrole et charbon russe», mais sans préciser de calendrier, selon un projet de conclusions consulté par l’AFP.

Un défi pour des pays comme la Finlande, la Slovaquie, la Hongrie ou la République tchèque qui importent l’essentiel de leur gaz de Russie, ou encore l’Allemagne, dépendante à 55% de la Russie pour ses approvisionnements. Berlin a rappelé qu’il n’existait aucune alternative pour s’en affranchir «pour le moment».

«Ne nous faisons pas davantage de mal à nous-même qu’on en fait à Poutine. C’est juste du bon sens: il ne faut pas déstabiliser nos sociétés à un moment où nous devons rester unis», a averti M. Timmermans.

L’UE importe de Russie plus de 40% de son gaz et 25% de son pétrole, selon Eurostat.

 

Ukraine: Shell veut «se retirer du pétrole et du gaz russe»

7h45 | Londres — Le géant pétrolier britannique Shell a annoncé mardi son intention de se retirer du pétrole et du gaz russe «graduellement, pour s’aligner avec les nouvelles directives du gouvernement» britannique, en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine.

Dans un communiqué, Shell a précisé que, «comme premier pas immédiat, le groupe va arrêter tous les achats au comptant sur le marché de pétrole brut russe» et va «fermer ses stations-service, ainsi que ses activités de carburants pour l’aviation et lubrifiants en Russie».

«Nos actions à ce jour ont été guidées par des discussions continues avec les gouvernements sur le besoin de détacher la société des flux d’énergie russe, tout en maintenant l’approvisionnement en énergie», a commenté le directeur général de Shell Ben van Beurden.

Le géant des hydrocarbures est en train de «changer (sa) chaîne d’approvisionnement en pétrole brut pour retirer les volumes russes», a-t-il ajouté.

Le patron de Shell avertit toutefois qu’au regard de «l’emplacement physique et de la disponibilité d’alternatives», cet effort «pourrait prendre des semaines».

«C’est un défi complexe» qui va «nécessiter des actions concertées entre les gouvernements, les fournisseurs d’énergie et les consommateurs» affirme-t-il.

«Ces changements sociétaux mettent en lumière le dilemme de mettre la pression sur le gouvernement russe pour ses atrocités en Ukraine et d’assurer un approvisionnement stable et sûr d’énergie à travers l’Europe», poursuit M. van Beurden. 

 

«La bonne chose à faire»

Malgré une série de sanctions massive et sans précédent contre Moscou, le secteur énergétique a pour le moment été épargné, notamment parce que l’Europe est très dépendante du gaz russe, l’Allemagne en particulier. 

Lundi lors d’une conférence de presse, le premier ministre britannique Boris Johnson a notamment affirmé que sortir du pétrole et du gaz russe était «la bonne chose à faire», mais devait se faire «pas à pas».

«Nous devons nous assurer que nous avons des approvisionnements de substitution. L’une des choses que nous étudions est la possibilité d’utiliser davantage de nos propres hydrocarbures», a ajouté M. Johnson.

Le premier ministre néerlandais Mark Rutte avait pourtant fait valoir à son côté lors de la même conférence de presse que la transformation du secteur de l’énergie «prendrait du temps».

«La triste réalité est que nous sommes très dépendants du gaz et du pétrole russes» et de couper cet approvisionnement sans alternatives «générerait des risques non gérables» pour les économies européennes, avait-il jugé.

Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a pour sa part déclaré mardi que l’Europe a «des solutions pour devenir indépendante du gaz russe», ajoutant souhaiter les «accélérer» pour être en mesure de «relever le défi de l’hiver 2022-2023».

Les États-Unis, moins dépendants des hydrocarbures russes, font pression sur leurs partenaires européens pour lancer des sanctions contre le secteur énergétique russe qui toucheraient au cœur les revenus de la Russie, espérant faire plier Moscou et l’inciter à cesser son offensive en Ukraine.

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la perspective que les pays occidentaux n’aient plus accès aux hydrocarbures russes a enflammé les marchés de l’énergie, poussant le prix du gaz naturel européen à des records tandis que les cours du brut s’approchent de leurs sommets historiques.