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Ukraine: la situation sur le terrain au 153e jour

AFP|Publié le 26 juillet 2022

Ukraine: la situation sur le terrain au 153e jour

La Russie avait précédemment attaqué le port d’Odessa ce week-end. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 26 juillet 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.      

Paris —Des vidéos diffusées par les autorités ukrainiennes montraient mardi les destructions subies par une station balnéaire du sud de l’Ukraine, tandis que les pays de l’Union européenne se sont accordés pour réduire leur consommation de gaz, après une nouvelle baisse des livraisons russes.

Voici un point sur la situation en Ukraine, au 153e jour de la guerre, à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.

 

Au sud du pays

Des images rendues publiques par les services d’urgence de l’État ukrainien ont montré les dégâts infligés à Zatoka, une station balnéaire de la mer Noire, à l’ouest d’Odessa, après un bombardement nocturne russe.

Maisons éventrées, toits arrachés, gravats jonchant le sol… Tôt dans la matinée, des pompiers s’affairaient à éteindre les flammes dans un petit pâté de maisons complètement anéanti. «C’est le matin. Un village ordinaire, Zatoka. Les gens se reposaient et vivaient», a réagi le président Volodymyr Zelensky sur Instagram.

«Pas de bases [militaires], pas de troupes. Les terroristes russes voulaient juste tirer. Ils devront répondre de tout cela», a-t-il lancé.

Les autorités ukrainiennes n’ont pour l’instant fait état que d’un blessé dans cette attaque.

Les infrastructures portuaires ont par ailleurs été bombardées dans la région de Mykolaïv, selon l’armée ukrainienne, qui a fait état de destructions en banlieue de cette ville commises par des missiles russes tirés de la région de Kherson, sous contrôle de Moscou.

Le port d’Odessa avait également été frappé samedi par l’armée russe, qui affirme y avoir pris pour cible des infrastructures militaires. Mais «il n’y a aucune indication que de telles cibles se trouvaient à l’endroit où les missiles se sont écrasés», a commenté mardi le ministère britannique de la Défense.

Les missiles antinavires que la Russie affirme avoir visés, fournis à l’Ukraine par les Occidentaux, limitent énormément «l’efficacité» de la flotte russe en mer Noire, a expliqué Londres.

«Cela a considérablement compromis le plan d’invasion global de la Russie, qui ne peut pas tenter de manière réaliste un assaut amphibie pour s’emparer d’Odessa» et tentera donc encore de frapper les missiles antinavires dont Kiev est doté, a encore tweeté le ministère britannique.

 

À l’est

Selon Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de la région du Lougansk, entièrement sous contrôle russe depuis début juillet, 12 Russes ont péri dans des bombardements ukrainiens sur Lyssytchansk, la dernière ville de ce territoire tombée aux mains de Moscou.

Trois civils ont été tués au cours des dernières 24 heures dans la région de Donetsk (est), qui avec celle de Lougansk compose le Donbass, a annoncé mardi le gouverneur de Donetsk Pavlo Kyrylenko.

«Il ne reste plus une seule localité dans la région de Donetsk qui n’ait pas été frappée et soit relativement sûre», a déclaré M. Kyrylenko dans un entretien avec la télévision nationale ukrainienne.

Dans la région de Donetsk, les localités de «Toretsk, Avdiïvka, Mariïnka, Krasnogorivka ont été frappées dans la nuit de lundi à mardi», selon le gouverneur. Bakhmout «a été l’objet de tirs d’artillerie et de frappes aériennes. On a observé des tirs d’artillerie aux abords de Sloviansk».

L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) a de son côté mis en exergue les «limites tactiques et opérationnelles» auxquelles les troupes russes sont «continuellement confrontées sur le champ de bataille», en prenant l’exemple de la ville de Novolougansk, qu’elles «attaquent sans succès depuis deux mois».

Novolougansk, près de Bakhmout, «n’est ni une grande agglomération ni un terrain particulièrement difficile, mais les forces russes s’y fracassent depuis des semaines» et sa conquête définitive ne créera même pas un «saillant avantageux grâce auquel elles pourront progresser» vers Bakhmout, affirme l’ISW.

 

Accord européen sur le gaz

Les ministres de l’Énergie de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, se sont accordés mardi pour que leurs pays réduisent leur consommation de gaz de façon coordonnée, volant ainsi au secours de l’Allemagne, après l’annonce d’une nouvelle baisse drastique des livraisons russes.

«L’Union européenne a confirmé aujourd’hui (mardi) qu’elle était unie et solidaire. Nous avons fait un immense pas en avant pour sécuriser la fourniture de gaz cet hiver», a déclaré le ministre tchèque, Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE.

La Hongrie a cependant dénoncé mardi un accord «injustifiable, inutile, inapplicable et nuisible». Parmi les vingt-Sept, seul ce pays s’est opposé au texte, qui est donc adopté à la majorité qualifiée.

 

Des dizaines de milliers de morts

Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), les autorités ukrainiennes évoquent quelque 20 000 morts.

Sur le plan militaire, environ 15 000 soldats russes ont perdu la vie en Ukraine depuis le début de la guerre, estiment les agences de renseignement américaine et britannique. Le chef d’état-major des armées britanniques, l’amiral Tony Radakin, avait évalué dimanche à 50 000 le nombre des militaires russes tués ou blessés.

L’Ukraine a fait état pour sa part de 10 000 morts dans les rangs de ses troupes.

Aucune statistique indépendante n’est disponible.

 

Ukrainiens déplacés ou réfugiés

Plus de six millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR).

Ils s’ajoutent aux quelque 5,5 millions d’Ukrainiens enregistrés en tant que réfugiés dans d’autres États européens depuis le début de l’invasion.