L'AFP a vu des bus transportant des militaires ukrainiens se diriger vers Kramatorsk, la capitale du Donbass, tandis que les autorités locales appelaient la population civile à évacuer. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 18 avril. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
16h00 | Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le Canada va envoyer de l’artillerie lourde pour soutenir l’Ukraine qui se défend contre l’invasion russe.
Justin Trudeau affirme avoir eu des discussions avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et que le Canada sera très attentif aux besoins de l’Ukraine.
Il a ajouté que davantage de détails seraient dévoilés au cours des prochains jours au sujet de cette promesse d’approvisionnement en armes létales.
Les Ukrainiens «se sont battus en héros», a souligné Justin Trudeau mardi lors de son passage à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, où il a fait cette annonce en marge d’une conférence de presse portant sur le financement de services de soins de longue durée.
Nouvelles sanctions
Plus tôt mardi, le gouvernement canadien a annoncé l’imposition de nouvelles sanctions à 14 autres citoyens russes, dont les deux filles adultes de Vladimir Poutine, à cause de leurs liens étroits avec le président.
Maria Vorontsova, 36 ans, et sa sœur, Katerina Tikhonova, 35 ans, figurent sur la liste publiée mardi par Affaires mondiales Canada.
Le gouvernement fédéral affirme que les deux femmes, ainsi que 12 autres citoyens russes, font face à des sanctions parce qu’ils sont de proches collaborateurs du président Poutine et qu’ils sont complices de l’invasion injustifiable de l’Ukraine par la Russie.
«Nous veillerons sans cesse à ce que les complices des attaques de la Russie contre l’Ukraine répondent de leurs actes», a écrit le premier ministre Justin Trudeau sur Twitter.
Justin Trudeau s’est entretenu mardi avec les dirigeants de l’OTAN et de l’Union européenne lors d’une réunion virtuelle organisée par le président américain, Joe Biden.
Affaires mondiales Canada a indiqué dans un communiqué qu’un rapport présenté par des experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe la semaine dernière « a confirmé que les forces russes commettent de graves atrocités et violations des droits de la personne en Ukraine, notamment des crimes de guerre et probablement des crimes contre l’humanité ».
Les États-Unis et l’Union européenne ont ciblé les sœurs de Vladimir Poutine et d’autres membres de sa famille, parce qu’ils soupçonnent que le président russe s’est servi d’eux pour cacher des actifs.
Discret sur sa vie privée
Vladimir Poutine est extrêmement discret sur sa vie privée, évoquant rarement ses enfants en public. Il a souligné les vertus de la discrétion dans l’une de ses rares mentions publiques de ses filles. «Je ne parle jamais de ma famille avec qui que ce soit», disait-il aux journalistes lors d’une conférence de presse en 2015, selon la BBC.
Vladimir Poutine a épousé Lioudmila Chkrebneva dans les années 1980, alors qu’il était agent du KGB et qu’elle était hôtesse de l’air d’Aeroflot. Ils ont divorcé trente ans plus tard.
Leur fille aînée, Maria, est chercheuse médicale et serait aussi femme d’affaires. La cadette, Katerina, était danseuse professionnelle avant de devenir développeuse technologique.
Jusqu’à présent, aucune sanction n’a été imposée à la femme que les médias présentent comme celle qui partage sa vie depuis longtemps avec Vladimir Poutine. Sur des photos d’activités publiques, on voit Vladimir Poutine rayonnant aux côtés d’Alina Kabaeva, une ancienne gymnaste olympique.
Alina Kabaeva est devenue députée à la Douma et plus tard membre du conseil d’administration d’une entreprise de presse nationale russe, dont les médias ont promu l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Comme l’ont noté les tabloïds britanniques, la photo et le nom de Alina Kabaeva ont récemment disparu du site internet du National Media Group, alors que les sanctions contre les intimes de M. Poutine approchaient.
À la suite de l’attaque russe en Ukraine, qui a débuté le 24 février, le Canada a imposé des sanctions à plus de 700 personnes et entités de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie.
La semaine dernière, des sanctions ont ciblé des organisations qui ont fourni un soutien à l’armée russe, directement ou indirectement, notamment l’Institut de physique et de technologie de Moscou, Integral SPB et Shipyard Vympel JSC.
L’Union européenne a également imposé une série de sanctions, ciblant l’industrie énergétique lucrative de la Russie avec un embargo sur les importations de charbon, ainsi qu’une interdiction de transaction sur quatre banques russes clés représentant 23% de parts de marché dans le secteur bancaire russe.
L’UE a également interdit les navires battant pavillon russe dans les ports des 27 pays membres, à l’exception des produits agricoles et alimentaires, de l’aide humanitaire et de l’énergie.
Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, le Canada a imposé des sanctions à plus de 1100 personnes et entités.
10h50 | Kramatorsk — La Russie a déclaré mardi avoir mené une dizaine de frappes sur l’est de l’Ukraine qu’elle entend «libérer», le chef de la diplomatie russe évoquant le début d’une «nouvelle phase» de la guerre qui dure depuis bientôt deux mois.
Au lendemain de l’annonce par Kyiv d’une nouvelle offensive d’ampleur de Moscou dans l’est de l’Ukraine, les forces armées ukrainiennes ont confirmé que les Russes avaient «intensifié leur offensive» tout le long de la ligne de front dans l’est du pays.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu’une «nouvelle phase de l’opération» militaire russe avait commencé. «Je suis convaincu que cela sera un moment très important pour cette opération spéciale», a-t-il déclaré à la presse indienne.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a dit suivre le «plan de libération» des «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk (est de l’Ukraine), établi par le président russe Vladimir Poutine qui a reconnu leur indépendance.
Les forces aériennes russes ont tiré des «missiles de haute précision» et neutralisé 13 places fortes de l’armée ukrainienne, a affirmé son ministère, appelant les Ukrainiens à la reddition.
Les autorités locales ukrainiennes ont appelé les habitants à fuir cet «enfer», malgré l’absence de couloirs humanitaires.
Ces dernières semaines, après avoir échoué à prendre le contrôle de la région de Kyiv, la campagne militaire russe s’est réorientée sur le bassin du Donbass, partiellement contrôlé par les forces prorusses depuis 2014.
La «bataille pour le Donbass» a commencé, a affirmé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive.»
Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté sa présence militaire dans l’est et le sud de l’Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.
«L’enfer»
L’AFP a vu des bus transportant des militaires ukrainiens se diriger vers Kramatorsk, la capitale du Donbass, tandis que les autorités locales appelaient la population civile à évacuer.
«C’est l’enfer», s’est ému lundi soir sur Facebook le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. Les combats «sont incessants» dans plusieurs villes.
«Partez!», a-t-il ordonné mardi à ses concitoyens. «Des milliers d’habitants de Kreminna n’ont pas eu le temps de partir et maintenant, ils sont otages des Russes.»
Kreminna, qui comptait environ 18 000 habitants avant la guerre et est située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, est tombée aux mains des Russes, selon lui.
Des combats ont lieu également à Roubijné (15 km à l’est de Kreminna) et à Popasna (75 km au sud), selon M. Gaïdaï, qui a évoqué un bilan de 200 morts.
L’armée russe «concentre ses efforts» pour s’emparer de Marioupol (sud-est), Popasna, Roubijné, Severodonetsk — tout près de Lyssytchansk, dont le maire Oleksandr Zaïka a qualifié sur Telegram la situation de «très, très tendue».
«Je vous en supplie: partez tant qu’il existe cette possibilité», a-t-il lancé.
Dans la région voisine de Donetsk, celle de Lougansk, les Russes bombardent «en direction de Mariïnka, Otcheretyne et Avdiïvka», a signalé mardi son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram.
Lundi, huit civils sont morts dans ces régions — dont une famille voulant fuir Kreminna — et une personne au moins mardi, selon les autorités locales.
Faute d’accord avec les Russes, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé mardi dans le pays, et ce pour la troisième journée consécutive, avait indiqué mardi matin la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
La Russie a cependant annoncé peu après avoir ouvert un couloir censé permettre aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre de sortir de Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov, assiégé depuis début mars par les troupes russes.
Nouvel ultimatum
Dans cette ville où les autorités craignent la mort de 20 000 à 22 000 civils, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d’Azovstal.
Des combattants ukrainiens y sont retranchés, mais aussi «au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans les abris souterrains» de l’usine, a affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol sur Telegram.
«Il y a des combats en cours, des combats de rue (…), mais aussi des combats de chars», a affirmé M. Kyrylenko sur la chaîne américaine CNN, assurant que les forces ukrainiennes résistaient toujours.
La Russie, qui a appelé mardi les défenseurs de Marioupol à cesser «leur résistance insensée» après un premier ultimatum dimanche, est déterminée à s’emparer de ce port.
Sa prise lui permettrait de consolider ses gains territoriaux le long des côtes de la mer d’Azov, en reliant le Donbass à la Crimée, et de libérer des troupes pour d’autres opérations.
Combats sur tous les fronts
Dans l’est toujours, des divisions de missiles antiaériens Tor ont été transférées dans la région de Kharkiv et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod près de la frontière avec l’Ukraine, selon l’état-major ukrainien.
À Kharkiv même, deuxième ville d’Ukraine, de nouveaux bombardements ont fait mardi trois morts et 16 blessés.
La Russie a aussi fait état de dizaines d’autres frappes de missiles dans le sud de l’Ukraine, autre ligne de front.
Moscou, qui occupe déjà la ville de Kherson, «concentre ses forces» pour avancer vers la région de Mykolaïv, plus à l’ouest, où les bombardements se sont intensifiés, a indiqué mardi Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement sud des forces armées ukrainiennes. «La situation est tendue.»
«Tout le monde s’attendait à une offensive comme le 24 février avec une grande force terrible», a cependant souligné mardi le conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiy Arestovytch à la télévision ukrainienne. «Or, elle se déroule prudemment. Ce sont des unités russes qui tentent d’avancer. Dans le sud, ils tentent de nous encercler, cela a commencé avant-hier.»
La ville occidentale de Lviv, proche de la frontière polonaise et longtemps épargnée, a aussi subi de «puissantes» frappes lundi qui ont fait sept morts, d’après les autorités locales.
Non loin de Lviv, un important dépôt d’«armements étrangers», provenant des États-Unis et de l’Union européenne, a été détruit, selon Moscou.
Prisonniers libérés, diplomates expulsés
Soixante-seize Ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kyiv mardi, sans révéler le nombre de Russes libérés. Moscou n’a pas confirmé cet échange.
La Russie a en revanche indiqué avoir expulsé 36 diplomates belges et néerlandais, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles et La Haye.
Alors que les États-Unis ont annoncé lundi l’arrivée aux frontières ukrainiennes des premières cargaisons de leur nouvelle tranche d’aide militaire (d’un montant de 741 millions d’euros), le ministre russe Choïgou a accusé les États-Unis et les Occidentaux de «tout faire pour faire durer au maximum» la guerre, poussant Kyiv à «se battre jusqu’au dernier des Ukrainiens».
Le président américain Joe Biden devait participer mardi à une réunion virtuelle consacrée à l’Ukraine avec ses «alliés et partenaires», dont la liste n’a pas été dévoilée, selon un responsable de la Maison-Blanche.
«Ondes sismiques» économiques
La guerre en Ukraine, qui a poussé près de cinq millions d’Ukrainiens à fuir leur pays, a déclenché des «ondes sismiques» pour l’économie mondiale, a prévenu Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du Fonds monétaire international (FMI).
La croissance de l’UE devrait notamment ralentir à 2,8% cette année, celle des États unis à 3,7% (-0,3 point). L’économie russe, soumise à des sanctions occidentales inédites, devrait elle se contracter de 8,5%, et le PIB ukrainien chuter de 35%.
Le président ukrainien espère néanmoins obtenir pour son pays «dans les semaines à venir» le statut de candidat à l’adhésion à l’UE.
Après les ambassades italienne et française qui se sont réinstallées à Kyiv ces derniers jours, l’Espagne devrait bientôt les rejoindre et son premier ministre, Pedro Sánchez, se rendra «bientôt» en Ukraine, ont indiqué des sources gouvernementales espagnoles à l’AFP.
À la page suivante, le résumé des événements à 8h19.
8h19 | Kramatorsk — La Russie a déclaré mardi avoir mené une dizaine de frappes sur l’est de l’Ukraine qu’elle entend «libérer», au lendemain de l’annonce par Kyiv d’une nouvelle offensive de l’armée russe dans cette région.
Près de deux mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les forces aériennes russes ont tiré des «missiles de haute précision» et neutralisé 13 places fortes de l’armée ukrainienne, a affirmé le ministère russe de la Défense, appelant les militaires ukrainiens à la reddition.
Le ministre Serguï Choïgou a déclaré suivre le «plan de libération» des «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk (est de l’Ukraine), établi par le président russe Vladimir Poutine qui a reconnu leur indépendance.
Les autorités locales ont de leur côté appelé les habitants à fuir cet «enfer», malgré l’absence de couloirs humanitaires.
Ces dernières semaines, après avoir échoué à prendre le contrôle de la région de Kyiv, la campagne militaire russe s’est réorientée sur le bassin du Donbass, partiellement contrôlé par les forces prorusses depuis 2014.
«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a déclaré lundi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu’ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il clamé.
Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «11 bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l’est et le sud de l’Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.
«L’enfer»
L’AFP a vu des bus transportant des militaires ukrainiens se diriger vers Kramatorsk, la capitale du Donbass, tandis que les autorités locales appelaient la population civile à évacuer.
«C’est l’enfer», s’est ému lundi soir sur Facebook le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. Les combats «sont incessants» dans plusieurs villes.
«Partez!», a-t-il ordonné mardi à ses concitoyens. «Des milliers d’habitants de Kreminna n’ont pas eu le temps de partir et maintenant, ils sont otages des Russes.»
Kreminna, qui comptait environ 18 000 habitants avant la guerre et est située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, est tombée aux mains des Russes, a-t-il indiqué, même si le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a affirmé que d’«intenses combats de rue» s’y déroulent encore.
Des combats ont lieu également à Roubijné (15 km à l’est de Kreminna) et à Popasna (75 km au sud), selon M. Gaïdaï.
«Il est impossible de compter le nombre de civils tués», a-t-il dit, évoquant néanmoins un bilan de 200 morts dans ces villes.
Dans la région voisine de Donetsk, les Russes bombardent «en direction de Mariïnka, Otcheretyne et Avdiïvka», a signalé mardi son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram. «La situation sur le front est difficile, mais contrôlée,» a-t-il assuré.
L’offensive de Moscou a tué au moins huit civils lundi et un autre mardi dans les régions de Lougansk et de Donetsk, selon les autorités locales.
Quatre d’entre eux — une famille — ont été tués par des tirs russes alors qu’ils tentaient de fuir Kreminna, selon M. Gaïdaï.
Faute d’accord avec les Russes, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé mardi à travers le pays, et ce pour la troisième journée consécutive, avait indiqué mardi matin la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Mais quelques heures plus tard, la Russie a dit avoir ouvert un couloir permettant aux forces ukrainiennes de sortir de Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov, assiégé depuis début mars par les troupes russes.
Nouvel ultimatum
Dans cette ville du Sud-Est ukrainien, où les autorités craignent la mort de 20 000 à 22 000 civils, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d’Azovstal.
Des combattants ukrainiens y sont retranchés, mais aussi «au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans les abris souterrains» de l’usine, a affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol sur Telegram.
La Russie, qui a appelé mardi les défenseurs de Marioupol à cesser «leur résistance insensée» après un premier ultimatum dimanche, est déterminée à s’emparer de Marioupol.
Sa prise permettrait aux forces russes de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov en reliant le Donbass à la Crimée, que Moscou a annexée en 2014, et de libérer des troupes pour d’autres opérations.
Combats sur tous les fronts
Dans l’Est toujours, des divisions de missiles antiaériens Tor ont été transférées dans la région de Kharkiv et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod près de la frontière avec l’Ukraine, selon l’état-major ukrainien.
À Kharkiv même, deuxième ville d’Ukraine, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements.
La Russie a aussi fait état de dizaines d’autres frappes de missiles dans le sud de l’Ukraine, autre ligne de front.
«La situation est tendue», a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement sud des forces armées ukrainiennes, lors d’un point de presse. Moscou, qui occupe déjà la ville de Kherson, «concentre ses forces» et «rêve d’avancer» vers la région de Mykolaïv», plus à l’ouest, où les bombardements se sont intensifiés, selon elle.
«Tout le monde s’attendait à une offensive comme le 24 février avec une grande force terrible», a indiqué mardi le conseiller Oleksyi Arestovytch à la télévision ukrainienne. «Or, elle se déroule prudemment. Ce sont des unités russes qui tentent d’avancer. Dans le sud, ils tentent de nous encercler, cela a commencé avant-hier».
La ville occidentale de Lviv, proche de la frontière polonaise, n’est plus épargnée. De «puissantes» frappes russes y ont fait lundi sept morts, d’après les autorités locales.
Non loin de là, un important dépôt d’«armements étrangers», provenant des États-Unis et de l’Union européenne, a été détruit, selon Moscou.
Sanchez «bientôt» en Ukraine
Dans ce contexte, les États-Unis ont annoncé lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d’aide militaire (d’un montant de 741 millions d’euros) venaient d’arriver la veille aux frontières pour être remises à l’armée ukrainienne.
«Les États-Unis, et les États occidentaux qu’ils contrôlent font tout pour faire durer au maximum» la guerre et espèrent que «le régime de Kyiv se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens», a accusé le ministre russe Sergueï Choïgou.
Le président américain Joe Biden devait participer mardi à une réunion virtuelle consacrée à l’offensive russe en Ukraine. Il devait évoquer, «avec les alliés et partenaires» des États-Unis dont la liste n’a pas été dévoilée, le «soutien continu à l’Ukraine et les efforts visant à s’assurer que la Russie rende des comptes», selon un responsable de la Maison-Blanche.
Des décennies seront sans doute nécessaires pour «restaurer la confiance» entre les pays occidentaux et la Russie, a estimé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Ankara essaie de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, qui a déjà poussé hors d’Ukraine près de cinq millions d’Ukrainiens, selon les derniers chiffres de l’ONU.
Le président Zelensky a dit lundi espérer obtenir pour son pays «dans les semaines à venir» le statut de candidat à l’adhésion à l’UE. Il s’est entretenu lundi avec le président lituanien Gitanas Nauseda et les premiers ministres croate Andrej Plenkovic et bulgare Kiril Petkov.
Alors que les ambassades italienne et française se sont réinstallées à Kyiv ces derniers jours, l’Espagne doit bientôt faire de même et son premier ministre, Pedro Sánchez, se rendra «bientôt» en Ukraine, ont indiqué des sources gouvernementales espagnoles à l’AFP.