Un volontaire Canadien blessé en Ukraine
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 15 mars 2022Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky (Photo: La Presse Canadienne)
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14h40 | Un volontaire du Nouveau-Brunswick qui a été blessé lorsqu’une base militaire près de la frontière ouest de l’Ukraine a été touchée par des missiles russes, dimanche, a déclaré qu’il n’y avait eu aucun avertissement avant l’attaque.
Hunter Francis, de la communauté mi’kmaq d’Eel Ground, dans le nord-est du Nouveau-Brunswick, affirme qu’il n’y a pas eu de sirènes d’avertissement de raid aérien avant que les missiles ne frappent la base.
Dans des textos à La Presse Canadienne, mardi, Hunter Francis raconte que les missiles ont d’abord frappé un dépôt de ravitaillement, puis la caserne où il se trouvait.
L’ancien militaire des Forces armées canadiennes, arrivé en Ukraine la semaine dernière pour se porter volontaire dans la défense contre l’agression russe, raconte que le bombardement a duré une trentaine de minutes. Il dit avoir reçu des éclats de verre et de métal dans la main droite et le nez.
Hunter Francis se trouve maintenant dans un pays non identifié à la frontière de l’Ukraine, et l’organisme « Fight for Ukraine », établi à Hamilton, en Ontario, prépare le retour du volontaire au Canada.
Des responsables ukrainiens ont déclaré qu’au moins 35 personnes avaient été tuées et 134 blessées dans l’attaque de dimanche. Cette base d’entraînement militaire est située à une vingtaine de kilomètres des frontières avec la Pologne, près de Lviv.
Une porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Sabrina Williams, a affirmé dans une communication écrite que le ministère a été informé qu’un Canadien avait été blessé lors de l’attaque de la fin de semaine et que de l’aide lui était offerte. Mais le ministère ne pouvait en dire plus, pour des raisons de confidentialité.
La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a déjà déclaré que la décision de Canadiens de prendre part au conflit en Ukraine leur appartenait. Le gouvernement ukrainien affirme qu’environ 20 000 étrangers ont décidé de se porter volontaires, la plupart provenant de pays occidentaux.
13h20 | Le premier ministre Justin Trudeau, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et la ministre de la Défense Anita Anand font partie des Canadiens qui ont été bannis de Russie.
Ils figurent sur une liste d’étrangers interdits sur le site internet du ministère russe des Affaires étrangères.
Le Canada a ajouté 15 noms, mardi, à sa propre liste de sanctions contre le régime de Vladimir Poutine et ses alliés dans l’invasion meurtrière en Ukraine, qui inclut plus de 900 politiciens, officiers militaires et chefs d’entreprise influents russes, ukrainiens et biélorusses.
La Russie réagit maintenant à ces sanctions en interdisant à plus de 300 Canadiens d’entrer en Russie, dont Justin Trudeau, Mélanie Joly, le chef d’état-major de la Défense Wayne Eyre et presque tous les députés fédéraux canadiens.
Zelensky s’adresse au Parlement: «Nous voulons vivre, nous voulons gagner»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi les parlementaires canadiens à «en faire plus pour arrêter la Russie, protéger l’Ukraine et ainsi protéger l’Europe de la menace russe».
«Nous n’en demandons pas tant: de la justice, du vrai soutien qui nous aidera à l’emporter et à sauver des vies», a-t-il dit en Ukrainien lors d’une allocution virtuelle devant une Chambre des communes remplie à pleine capacité pour la première fois depuis le début de la pandémie.
Le premier ministre Justin Trudeau a salué en ouverture «un dirigeant courageux et exceptionnel». «Je vous ai toujours considéré comme un champion de la démocratie», a-t-il dit.
«Vous pouvez compter sur nous comme amis, comme alliés indéfectibles», a terminé Justin Trudeau, avant de passer la parole à Volodymyr Zelensky.
Un tonnerre d’applaudissements s’en est suivi.
«Pouvez-vous imaginer qu’à 4h du matin, vous entendez des explosions, des pilonnages, vous et vos enfants? Pouvez-vous imaginer le bombardement d’Ottawa? Et vos enfants vous demandent: « Que se passe-t-il? »» a dit Volodymyr Zelensky en introduction. Il a continué d’illustrer ce que nous voyons depuis 20 jours, au début de l’invasion russe.
Les Russes «détruisent tout», y compris des écoles, des hôpitaux et des édifices résidentiels, a résumé Volodymyr Zelensky, notant qu’«ils ont déjà tué 97 enfants ukrainiens».
«Imaginez que vous recevez des statistiques sur le nombre de victimes, cher Justin, chers parlementaires. Imaginez la tour du CN bombardée par les forces russes. Je ne souhaite pas que cela arrive, mais c’est notre réalité.»
«Chaque nuit est une nuit horrible, a-t-il poursuivi. Nous voulons vivre, nous voulons gagner.»
«Nos partenaires nous disent de tenir bon, de tenir bon encore un peu […] Or, nous n’avons pas de réponses claires.»
«Notre pays a toujours été pacifique, mais maintenant il est pilonné.»
«On demande un soutien qui nous aidera à vaincre et à sauver des vies», a-t-il imploré.
«Nous remercions les amis de l’Ukraine et les amis de la vérité.»
Volodymyr Zelensky a demandé une fois de plus à ce que le ciel de son pays soit fermé, une demande qui est refusée depuis 20 jours par l’OTAN.
«Rappelez-vous que c’est l’histoire de l’Ukraine qui s’écrit: nous souhaitons vivre en paix.»
«Je remercie les Canadiens: ensemble, nous pourrons vaincre. Gloire à l’Ukraine et au Canada», a-t-il conclu.
Une ovation de plusieurs minutes a salué la fin de son discours.
Jaune et bleu
Le Parlement ne devait pas siéger avant le 21 mars, mais le président de la Chambre, Anthony Rota, a approuvé une demande spéciale pour tenir le discours et permettre aux invités d’y assister.
Tous les parlementaires arboraient pour cette allocution spéciale un ruban jaune et bleu, aux couleurs du drapeau ukrainien.
Rappelons que selon le recensement réalisé en 2016, 1 359 655 Canadiens et Canadiennes (soit 3,8% de la population canadienne) sont d’origine ukrainienne, dont la majorité est née au Canada. Il s’agit de la 2e diaspora ukrainienne au monde, a rappelé Justin Trudeau.
La ministre des Finance, Christina Freeland, est également d’origine ukrainienne du côté de sa mère et parle très bien l’ukrainien.
L’Ukraine dans l’OTAN, c’est non
«Il faut reconnaître» que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’OTAN, a déclaré mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que ce dossier est un des motifs avancés par la Russie pour justifier son invasion du pays.
«Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C’est la vérité et il faut le reconnaître», a déclaré le président ukrainien pendant une visioconférence avec des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition militaire menée par le Royaume-Uni.
«Je suis content que notre peuple commence à le comprendre et à ne compter que sur ses forces», a-t-il ajouté.
Il a toutefois regretté que l’OTAN, «qui semble hypnotisée par l’agression russe», refuse de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.