Budget fédéral : la FCCQ fait de l’aide aux PME sa priorité
Dominique Talbot|Publié le 12 janvier 2024Ses demandes d’aide aux PME incluent également des mesures pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. (Photo: Jason Hafso pour Unsplash)
La rentrée parlementaire à Ottawa n’est prévue qu’à la fin du mois de janvier, mais déjà, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) compte faire de l’aide aux PME son principal cheval de bataille pour le prochain budget. Et elle réitère sa demande de reporter d’un an l’échéance de remboursement des prêts du Compte d’urgence pour entreprises canadiennes.
Dans ses recommandations prébudgétaires publiées vendredi matin, la FCCQ «urge» ainsi Ottawa «de ne pas contribuer à alourdir l’endettement des entreprises, pour celles qui ne sont pas en mesure de rembourser leur prêt actuellement.»
Rappelons que la date butoir pour le remboursement de ces prêts est fixée au 18 janvier. En respectant cette date, les entreprises qui en ont bénéficié reçoivent une radiation partielle de leur dette. Par exemple, une entreprise qui a contracté un prêt de 60 000 $ devra payer 40 000 $, pour ainsi recevoir les 20 000 $ restants sous forme de subvention.
Mais dans les faits, sur les plus de 180 000 entreprises québécoises qui ont obtenu l’aide d’urgence du gouvernement fédéral durant la pandémie, 165 000 n’ont toujours pas retourné l’argent.
«On urge parce que la décision doit se prendre rapidement. J’ai beaucoup d’appels des chambres de commerce et des entreprises à ce sujet. J’en viens à la conclusion que c’est la plus grande priorité des PME», dit Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ, en entrevue avec Les Affaires.
Et parmi les plus fragiles, les restaurants. «80% des entreprises qui n’ont pas encore remboursé sont dans le secteur de la restauration. C’est important de donner un visage à ça», ajoute Charles Milliard.
«Autant la pandémie a été la raison de créer le compte d’urgence, autant le contexte économique actuel est la raison pour le maintenir. On ne demande pas un report de cinq ans. Mais c’est comme si dans un marathon, on enlevait les bouteilles d’eau dans les 400 derniers mètres aux coureurs alors qu’ils sont presque rendus. On est rendu au point où on va minimiser les risques de faillite et de détresse», dit le président de la FCCQ, qui dit s’inquiéter notamment pour la vitalité des centres-villes des régions et des artères commerciales dans les villages.
Retour à l’équilibre budgétaire
En plus de ses demandes d’aide aux PME, qui incluent également des mesures pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, comme des allègements fiscaux pour les travailleurs plus âgés qui souhaitent demeurer sur le marché du travail, incluant une augmentation du seuil de revenu ne diminuant pas les prestations du Supplément de revenu garanti et l’instauration d’un crédit d’impôt pour la prolongation de carrière, la FCCQ enjoint le gouvernement fédéral à se doter le plus rapidement possible d’une «feuille de route» pour revenir le plus rapidement possible à l’équilibre budgétaire.
«On ne demande pas un retour à l’équilibre après-demain. On a besoin d’une feuille de route. Pour des raisons économiques, de financement sur les marchés internationaux, mais pour des raisons politiques aussi. On voit bien les pressions politiques qui s’exercent actuellement. On a besoin d’un plan de match. C’est aussi un signe de respect de l’argent des contribuables. Il faut que les payeurs de taxes se sentent écoutés sur le fait que dans la vie, idéalement, tu dois faire plus d’argent que ce que ça te coûte.»