Contre-proposition: la FIQ prête à négocier durant les Fêtes
La Presse Canadienne|Publié le 11 Décembre 2023La FIQ représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques dans la grande majorité des établissements de santé du Québec. (Photo: La Presse Canadienne)
La FIQ, qui est de nouveau en grève depuis lundi, a révélé avoir fait une contre-proposition salariale au gouvernement. Elle attendait toujours la réponse lundi matin. Et elle se dit prête à négocier durant les Fêtes s’il le faut.
La FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, tient quatre jours de grève de lundi à jeudi.
La grande majorité des établissements de santé du Québec sont donc touchés, bien que les services essentiels soient assurés, dans des proportions variables selon les unités de soins.
Au cours d’une rencontre avec la presse lundi matin, la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, a dit croire encore possible d’en arriver à une entente d’ici la fin de l’année pour le renouvellement des conventions collectives.
«Contre-proposition salariale vendredi soir. On est encore en attente ce matin de la partie patronale. Alors pourquoi faire perdurer ces décisions-là quand on pourrait être très, très, très rapide et dire ‘nous voulons une entente de principe rapidement’? » a lancé la dirigeante syndicale.
«Pour nous, il n’y a pas de date. S’il faut négocier pendant la période des Fêtes , nous le ferons 24 heures sur 24, sept jours sur sept», a prévenu Mme Bouchard.
«Et si on n’y arrive pas, il n’y a rien qui est écarté, que ce soit une quatrième séquence de grève, une grève générale illimitée ou encore la demande d’un conciliateur dans le dossier.»
La FIQ n’a pas encore sollicité la nomination d’un conciliateur, contrairement au front commun intersyndical, qui affirme que sa nomination, à sa demande, a créé «un momentum» dans les discussions avec Québec.
Pourtant, la FIQ avoue qu’il reste «encore beaucoup d’embûches» dans les négociations avec Québec.
Elle a cité quelques-unes de ces «embûches», comme l’aménagement du temps de travail et les heures supplémentaires qui pourraient être payées au taux simple lorsqu’une infirmière travaille durant 16 heures consécutives.
La FIQ reproche aussi à Québec de vouloir déplacer les infirmières d’unité de soins, d’établissement, voire de quart de travail, selon ses besoins — ce qui équivaut selon la FIQ à nier l’expertise des infirmières et à les traiter comme des pions. Mais Québec rappelle qu’il doit répondre aux besoins de la population en termes de soins, même pour les quarts de travail défavorables.
Le comité de négociations de la FIQ était à la table de négociations lundi, a précisé Mme Bouchard.
Autres grèves
Cette grève de la FIQ s’ajoute à celles du front commun et de la FAE.
Le front commun intersyndical qui représente 420 000 travailleurs est en grève depuis le 8 décembre jusqu’au 14 également.
Et les 66 000 membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) sont en grève illimitée depuis le 23 novembre.
100 000$ des Métallos
Par ailleurs, un grand syndicat du privé, celui des Métallos, affilié à la FTQ, a annoncé lundi matin qu’il faisait un don d’une valeur de 100 000 $ pour venir en aide à des grévistes.
Le don sera fait sous forme de cartes cadeaux d’épicerie «pour soutenir les familles plus affectées à l’approche du temps des Fêtes», a fait savoir le syndicat.
Le syndicat des Métallos a précisé que ces dons pourront être offerts à des membres du front commun, de la FAE ou de la FIQ. Les cartes cadeaux seront distribuées localement, «via les lignes de piquetage» dans toutes les régions, selon les besoins financiers de chacun.
Les Métallos sont affiliés à la FTQ, qui fait partie du front commun intersyndical du secteur public. Le mois dernier, plusieurs syndicats du privé affiliés à la FTQ, dont ceux des Métallos, d’Unifor et de la FTQ-Construction, avaient publiquement soutenu la cause des grévistes du secteur public, affirmant qu’ils se battaient pour des services publics de qualité et pour parvenir à affronter l’inflation.