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Coupes de 15 G$: Poilievre n’y croit pas

La Presse Canadienne|Publié le 15 août 2023

Coupes de 15 G$: Poilievre n’y croit pas

«Ils ne vont jamais le faire, a déclaré mardi M. Poilievre. Et elle (la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand) peut nommer n’importe quel chiffre, mais Justin Trudeau est incapable de livrer la marchandise parce qu’il est incompétent et il adore gaspiller l’argent.» (Photo: La Presse)

Le chef conservateur Pierre Poilievre estime que le gouvernement Trudeau sera incapable de respecter sa promesse de couper 15 milliards de dollars (G$) de dépenses. À l’inverse, le chef néo−démocrate Jagmeet Singh et le plus important syndicat de fonctionnaires se disent inquiets. 

«Ils ne vont jamais le faire, a déclaré mardi M. Poilievre lors d’un point de presse à Toronto. Et elle (la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand) peut nommer n’importe quel chiffre, mais Justin Trudeau est incapable de livrer la marchandise parce qu’il est incompétent et il adore gaspiller l’argent.»

Et pour preuve que le premier ministre «ne va jamais respecter ses engagements» en matière de dépenses gouvernementales, il note que lors de la campagne électorale qui l’a porté au pouvoir en 2015, M. Trudeau promettait de limiter les déficits à 10 milliards $ «et maintenant il a ajouté 500 milliards $ à notre dette nationale».

Selon le Conseil du Trésor, les ministres fédéraux ont été chargés d’identifier, d’ici le 2 octobre, 15 G$ de dépenses du gouvernement qui pourraient être sabrées, une information d’abord rapportée par le Globe and Mail.

Une porte−parole de la présidente du Conseil du Trésor a indiqué à La Presse Canadienne que le gouvernement tente de rediriger les fonds sous−utilisés vers des services essentiels, tels que les soins de santé et l’économie propre, ainsi qu’aux grandes priorités du gouvernement.

Elle a déclaré que les compressions ne devraient pas entraîner de pertes d’emplois, mis à part l’attrition normale ou le redéploiement de fonctionnaires.

Pour sa part, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a dit craindre que les compressions touchent aux services sur lesquels comptent les familles «particulièrement dans un temps où on a déjà des grands défis à joindre les deux bouts».

De passage à Edmonton, M. Singh a dit comprendre qu’il faille dépenser les deniers publics avec prudence et a plutôt encouragé les libéraux à couper dans les subventions aux pétrolières «qui font des profits massifs, des profits records», et dans les contrats aux grandes entreprises. Selon lui, les dollars seront mieux investis en ayant recours à la fonction publique.

Dans son budget 2023, Ottawa entendait réduire les dépenses publiques de plus de 15,4 G$ sur cinq ans, notamment avec des compressions dans les montants payés aux consultants, dans les services professionnels et dans les coûts de déplacements, des économies estimées à 7,1 G$.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait aussi annoncé une politique d’austérité, ordonnant aux ministères et organismes de réduire leurs coûts de fonctionnement de 3%.

Dans un courriel, le président de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Chris Aylward, affirme que le syndicat n’a pas été consulté sur les compressions de 15 G$ et sur l’examen de la fonction publique fédérale.

«La situation n’a pas changé et cet échéancier nous inquiète d’autant plus que les compressions se font en vase clos et à toute vitesse», écrit−il.

Selon l’AFPC, il est «impossible» de couper 15 G$ de dépenses sans «sacrifier les services à la population ou les emplois des personnes qui fournissent ces services».

Le syndicat note également que les 7 G$ qu’Ottawa vise à retrancher en sous−traitance doivent impérativement être réinvestis dans la fonction publique afin de maintenir les services.

− Avec des informations de Liam Fox