L'ancien président Donald Trump, candidat républicain à la présidence, s'exprime lors d'un événement de campagne à l'Ed Fry Arena de l'Université d'Indiana de Pennsylvanie, le lundi 23 septembre 2024, à Indiana. (AP/Alex Brandon)
Donald Trump était assis dans une grande grange dans la campagne en Pennsylvanie lundi, posant des questions aux agriculteurs et faisant des blagues, mais surtout, il écoutait.
L’ancien président à la voix tonitruante s’est montré inhabituellement modéré lors d’un événement sur l’influence de la Chine sur l’économie américaine. Des agriculteurs et des industriels ont exprimé leurs inquiétudes quant à la perte de leur mode de vie lors d’une table ronde.
Derrière Trump se trouvaient de grands tracteurs verts et un panneau déclarant «Protégez notre nourriture de la Chine».
L’événement à Smithton, en Pennsylvanie, a donné à Trump l’occasion de faire passer son message économique contre la vice-présidente Kamala Harris, en faisant valoir que l’imposition de tarifs douaniers et l’augmentation de la production d’énergie réduiraient les coûts.
Il a souligné le retournement de Harris sur une promesse antérieure d’interdire la fracturation hydraulique, une méthode de production de gaz naturel essentielle à l’économie de la Pennsylvanie.
Il a noté que les tracteurs derrière lui étaient fabriqués par John Deere, qui a annoncé en juin qu’il déplaçait la fabrication de chargeuses compactes et de chargeuses à chenilles au Mexique et travaillait à l’acquisition de terrains là-bas pour une nouvelle usine. Donald Trump a menacé l’entreprise d’un tarif de 200% s’il regagnait la présidence et qu’elle choisissait d’exporter la fabrication au Mexique.
«S’ils veulent construire aux États-Unis, il n’y a pas de tarif», a-t-il ajouté.
Donald Trump a ouvert l’événement avec certains de ses thèmes habituels. Il a déclaré qu’en 2020, «nous avons eu une élection qui ne s’est pas vraiment bien passée. Et c’était une honte».
Mais il a ensuite fait quelque chose d’inhabituel: il a laissé les autres parler.
Quand un agriculteur a dit que ces dernières décennies avaient vu des dizaines d’exploitations familiales fermer, Trump a demandé ce que cela signifiait pour la production globale. La réponse a été que, grâce aux grandes exploitations maintenant en activité, la production totale est en fait en hausse, mais «nous perdons les petites exploitations familiales».
«Je le sais, oui», a répondu Trump d’un ton sombre. Plus tard, il a déclaré qu’il n’est «pas trop inquiet que les gens autour de cette table» le soutiennent le jour de l’élection, tout en ajoutant en plaisantant: «Mais on ne sait jamais».
En réponse aux inquiétudes d’un autre participant concernant la production d’énergie, Donald Trump a affirmé qu’il ne savait pas que les agriculteurs étaient si dépendants de l’énergie. Un autre agriculteur a parlé des entreprises subventionnées par la Chine, ce qui a incité l’ancien président à répondre que «c’est pourquoi nous avons besoin de tarifs douaniers».
Plus tard, l’ancien président a répondu aux questions des journalistes et s’est montré plus agressif lorsqu’on lui a demandé s’il craignait que les tarifs sur les fabricants comme John Deere augmentent les coûts pour les agriculteurs. Il a déclaré à propos de Kamala Harris qu’elle «ne va pas être bonne pour la Pennsylvanie».
Retour aux vieilles habitudes
En soirée, dans un rassemblement à Indiana, en Pennsylvanie, Donald Trump est revenu à ses habitudes, utilisant un message abrasif pour dynamiser les électeurs conservateurs, blancs et de la classe ouvrière.
«Elle est une boule de démolition économique à elle seule et si elle reste au pouvoir pendant quatre ans supplémentaires, son programme radical réduira l’économie en miettes et réduira votre situation financière en poussière», a-t-il dit à propos de Mme Harris. Il a poursuivi en disant qu’«elle veut vous confisquer vos armes», même si la vice-présidente a souligné qu’elle était elle-même propriétaire d’armes à feu.
«Elle vient pour votre argent. Elle vient pour vos retraites et elle vient pour vos économies», a-t-il lancé.
L’ancien président a exhorté ses partisans à «sortir et voter», mais s’est moqué de l’idée du vote par anticipation, suggérant sans preuve que cela laissait plus de temps pour commettre des fraudes. «Ils ont dit que si nous ne gagnons pas cette élection, il n’y aura peut-être jamais d’autre élection dans ce pays», a-t-il lancé en citant des sources inconnues.
À un moment donné, l’ancien président s’est aperçu sur grand écran et a plaisanté à propos d’un «bel homme là-bas» avant de conclure: «Oh, c’est Trump».