Les taux au jour le jour sont actuellement situés dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50% depuis la réunion de fin juillet, après onze hausses depuis mars 2022. (Photo: 123RF)
La Banque centrale américaine (Fed) a entamé mardi sa réunion de deux jours au cours de laquelle elle devrait décider de maintenir ses taux dans leur fourchette actuelle, même si son président, Jerome Powell, juge l’inflation toujours «trop élevée».
La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) «a débuté à 10h comme prévu», a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Fed. Elle s’achèvera mercredi à la mi-journée avec la traditionnelle conférence de presse de Jerome Powell.
La décision sera annoncée mercredi à 14h dans un communiqué. Elle devrait susciter cependant peu de surprises, tant la quasi-totalité des acteurs de marché prévoit que la Fed va prolonger sa pause dans les hausses de taux, la troisième pause en quatre réunions.
Les taux au jour le jour sont actuellement situés dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50% depuis la réunion de fin juillet, après onze hausses depuis mars 2022. Ce rythme très rapide de renchérissement du crédit est justifié par la volonté d’empêcher l’inflation de s’ancrer dans les anticipations du marché et des consommateurs.
L’inflation a fortement ralenti depuis son plus haut, atteint en juillet 2022 à 9,5% et se situait à 3,4% sur un an en septembre, stable depuis trois mois, selon l’indice PCE, qui est privilégié par la Fed.
Il reste du chemin à faire donc pour la ramener à la cible de long terme de 2,0% visée par la Fed, et Jerome Powell a jugé mi-octobre qu’elle restait «encore trop élevée». «Quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu’il faudra pour être certains que l’inflation baisse durablement», a-t-il déclaré.
Mais, avait-il averti, «le chemin risque d’être semé d’embûches et de prendre du temps».
Le mantra répété par la majorité des membres de la Fed est désormais «plus haut, plus longtemps» mais certains analystes craignent que des taux maintenus à un niveau élevé trop longtemps ne finissent par avoir un impact sérieux sur l’économie américaine, qui s’est montrée jusqu’ici particulièrement résiliente.
La croissance du PIB a ainsi plus que doublé au troisième trimestre, à 4,9% en rythme annualisé et le taux de chômage reste obstinément bas, à 3,8%.
Mais les rendements des bons du Trésor à 10 ans, qui servent de référence, ont flambé en septembre et octobre, pour flirter avec les 5%, et restent très élevés, à 4,81%.
Or cette hausse des rendements représente un risque pour les marchés financiers et alourdit le coût des crédits, notamment les prêts immobiliers.
Les prêts à 30 ans, les plus répandus aux États-Unis, atteignaient le 26 octobre 7,79%, selon les données du groupe de refinancement immobilier Freddie Mae, au plus haut depuis septembre 2000.