Aux États-Unis, l'inflation s'est établie à 3,4% en rythme annualisé en septembre, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed. (Photo: 123RF)
Pas de baisse des taux en vue à la banque centrale américaine (Fed), a averti mercredi l’un de ses responsables, qui a ajouté que ceux-ci devront probablement rester élevés plus longtemps que prévu, alors que l’inflation a certes ralenti, mais reste trop élevée.
«Une baisse du taux directeur n’est pas susceptible de se produire à court terme. J’adhère à la position selon laquelle les taux vont devoir rester élevés plus longtemps», a indiqué Patrick Harker, président de la Fed de Philadelphie, lors d’un discours au Northwestern University Transportation Center, à Evanston (Illinois).
Le 1er novembre, la Fed a maintenu ses taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle ils se trouvent depuis juillet, leur plus haut niveau depuis 22 ans.
Patrick Harker a fait état des «décalages» entre les décisions de politique monétaire et leurs effets sur l’économie réelle, précisant que «maintenir le taux stable donnera le temps de rattraper leur retard».
Les décisions de la Fed dans les mois à venir pourront aller «dans un sens ou dans l’autre, en fonction de ce que nous disent les données», a souligné ce responsable, qui dispose en 2023 du droit de vote tournant au sein du comité de politique monétaire (FOMC), l’organe de décision.
«Nous connaissons une désinflation lente mais régulière. Les taux d’intérêt restent en territoire restrictif (et freinent l’activité économique, NDLR) et, aussi longtemps qu’ils le seront, ils continueront de ralentir l’inflation», a-t-il ajouté.
L’inflation s’est établie à 3,4% en rythme annualisé en septembre, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed.
Et Patrick Harker s’est montré optimiste quant à la trajectoire des prochains mois, avec «la maîtrise de l’inflation» et «la protection de nos fondements économiques».
Il anticipe une inflation inférieure à 3,0% sur un an en 2024, avant un retour à l’objectif de 2,0%.
Et s’il table sur «un ralentissement de la croissance du PIB au cours des prochains trimestres», il n’anticipe cependant pas de «récession».
Patrick Harker a néanmoins mis en garde contre les dangers qui guettent l’économie américaine.
Une paralysie de l’administration fédérale, si les élus du Congrès ne parviennent pas à s’entendre sur le budget d’ici le 17 novembre, pourrait «réduire d’un point de pourcentage le PIB du quatrième trimestre», selon lui.
«Et bien sûr, il existe des enjeux internationaux qui peuvent avoir un impact sur notre propre économie», a-t-il souligné.