Grève: nouvelle offre de Québec à la FSE et à la FAE
La Presse Canadienne|Publié le 05 Décembre 2023La FAE déplore que le gouvernement ait «balayé du revers de la main» sa propre contre−proposition sur la demande de Québec d’obtenir plus de «souplesse» dans les affectations des enseignants. (Photo: La Presse Canadienne /Ryan Remiorz)
Après la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), c’est au tour de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) de recevoir une nouvelle offre de Québec quant au renouvellement de la convention collective.
Josée Scalabrini, présidente de la FSE, qui est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), en a informé ses membres dans une vidéo mardi midi.
Elle y relate avoir reçu un appel de Québec l’informant que la FSE recevra «ce soir» (mardi) «une nouvelle proposition» de la part de la partie patronale. Les 34 syndicats membres pourront en prendre connaissance, précise−t−elle.
La FSE représente la majorité des enseignants du primaire et du secondaire au Québec, soit 95 000 d’entre eux. Ceux−ci ne sont pas en grève présentement, mais ils le seront du 8 au 14 décembre, avec les autres membres du front commun intersyndical.
La FAE, qui en représente 66 000, est présentement en grève illimitée, et ce, depuis le 23 novembre.
«On est prêt; on sera là pour négocier», affirme Mme Scalabrini dans son message à ses membres.
Elle affirme que sa fédération s’est montrée «très discrète» au cours des derniers jours, même s’il y avait des échanges avec le gouvernement du Québec.
«Si ce qui nous est offert n’est pas intéressant, vous avez travaillé trop fort jusqu’à ce jour pour avoir une entente de principe qui ne serait que sur les apparences», ajoute−t−elle.
La FAE, quant à elle, a expliqué avoir reçu tard lundi soir une «proposition verbale exploratoire» de la part de Québec, en «l’absence d’un document écrit complet».
Néanmoins, l’organisation syndicale indépendante indique que son comité exécutif analyse l’offre verbale depuis mardi matin. Il convoquera «sous peu l’instance syndicale pertinente pour discuter de la suite de la négociation».
La FAE déplore du même souffle que le gouvernement ait «balayé du revers de la main» sa propre contre−proposition sur la demande de Québec d’obtenir plus de «souplesse» dans les affectations des enseignants.
«Chaque minute compte»
À Québec, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a présenté sa contre−proposition à la FAE comme «une offre pour être capable de dégager un règlement».
«Chaque minute compte», a lancé la ministre, avant de réitérer sa volonté de renouveler les conventions collectives du secteur public d’ici la fin de l’année.
Plusieurs points sont en litige dans cette négociation entre Québec et les syndicats d’enseignants, en lien avec le fardeau de tâches des enseignants et l’intégration des élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage dans les classes régulières.
La question de la période d’affectation des enseignants aux classes est aussi en litige. Québec veut devancer à juin l’affectation des enseignants aux classes afin d’éviter la période de pointe de la rentrée en août.
Depuis le déclenchement de sa grève illimitée le 23 novembre, une instance de la FAE se réunit toutes les semaines pour évaluer la situation, à la lumière du progrès dans les négociations. Jeudi dernier, elle a décidé de poursuivre sa grève pendant une autre semaine au moins.
Ses neuf syndicats membres sont l’Alliance des professeurs de Montréal, le Syndicat de l’enseignement de l’Ouest de Montréal, le Syndicat de l’enseignement de la Pointe−de−l’île, le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval, le Syndicat de l’enseignement des Basses−Laurentides, le Syndicat de l’enseignement des Seigneuries, le Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais, le Syndicat de l’enseignement de la Haute−Yamaska et le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec.
Lia Lévesque, La Presse Canadienne