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Justin Trudeau remanie trois ministères

La Presse Canadienne|Publié le 12 janvier 2021

Fraîchement arrivés, les nouveaux ministres ont déjà une idée de l’ampleur de la tâche qui les attend.

Justin Trudeau redistribue quelques postes dans son conseil des ministres.

Marc Garneau devient ministre des Affaires étrangères. François-Philippe Champagne prend les rênes du ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie que quitte Navdeep Bains.

Un élu ontarien, Omar Alghabra devient ministre des Transports.

Le député manitobain Jim Carr, qui a dû s’éclipser pour des raisons de santé, se voit maintenant confier un ministère sans portefeuille, celui de représentant spécial des Prairies.

Le premier ministre avait déjà fait savoir que ses ministres devront être prêts à se présenter aux prochaines élections pour rester en place. M. Bains lui a justement annoncé dans les derniers jours qu’il entend mettre un terme à sa carrière politique dans un proche avenir pour des raisons familiales. 

« Il est temps pour moi de faire passer ma famille en premier », a-t-il fait valoir aux journalistes, lors d’une conférence de presse tenue mardi matin. 

 

Nouveaux ministres

Fraîchement arrivés, les nouveaux ministres ont déjà une idée de l’ampleur de la tâche qui les attend. 

Le changement à la tête du ministère fédéral des Transports arrive à un moment critique pour l’industrie aérienne, qui crie famine depuis près d’un an en raison de la pandémie.

C’est au ministre Alghabra que reviendra la lourde tâche de présenter un plan de relance pour le secteur, comme lui a rappelé le Conseil national des lignes aériennes du Canada, qui représente Air Canada, Air Transat, Jazz Aviation et WestJet, dans l’heure suivant sa nomination. 

« Les décisions prises par le gouvernement fédéral dans les semaines et les mois à venir auront un impact direct et fort sur l’avenir de l’aviation canadienne, l’avenir de nos employés et l’avenir des communautés que nous servons », a déclaré le Conseil, par voie de communiqué. 

M. Alghabra a par ailleurs promis de travailler dans l’urgence sur l’étude de la transaction d’Air Transat et d’Air Canada pour laquelle on attend toujours une décision. « Mon plan est de bâtir sur l’excellent travail du ministre Garneau et de son équipe », a-t-il dit, en conférence de presse. 

M. Garneau, quant à lui, héritera entre autres du dossier des relations canado−américaines, alors que la nouvelle administration de Joe Biden entre en poste. Ce dossier avait été pris en charge par la ministre Chrystia Freeland dans les quatre dernières années sous Donald Trump. 

« J’ai eu le privilège de présider le comité sur les relations canado-américaines pendant que la ministre Freeland renégociait l’ALÉNA, alors je suis familier avec le dossier. J’ai vécu neuf ans aux États-Unis où j’ai bâti des relations solides ; deux de mes enfants sont nés là-bas », a expliqué M. Garneau. 

Le nouveau ministre des Affaires étrangères aura également à piloter le dossier des deux Canadiens emprisonnés en Chine depuis plus de deux ans. « On verra, dans les prochaines semaines, comment ça va se développer » a-t-il laissé tomber. 

 

Élection au printemps?

Ce remaniement ministériel, qui s’est fait dans une cérémonie par visioconférence, diffusée sur le compte Twitter du premier ministre du Canada, alimente les suppositions d’une élection fédérale qui s’annoncerait plus tôt que tard. 

Le gouvernement minoritaire libéral est en poste depuis l’automne 2019. Bien qu’aucun des partis d’opposition ne semble prêt à le faire tomber, le scénario d’une élection au printemps, après le dépôt d’un premier budget fédéral, est de plus en plus évoqué.

Depuis 10 mois, le gouvernement Trudeau a concentré tous ses efforts à la gestion de la pandémie. La tenue d’une campagne électorale dépendra aussi d’où en sera la situation sanitaire au printemps.

Une retraite virtuelle du cabinet — quatre séances d’un jour chacune qui se tiendront au cours des deux prochaines semaines — sera axée sur ce que le gouvernement devra faire pour gérer la pandémie qui fait toujours rage à travers le pays, incluant l’accélération de la distribution de vaccins.

Elle doit aussi se concentrer sur une éventuelle relance économique, et le gouvernement libéral prévoit investir des milliards de dollars dans la lutte contre les changements climatiques, la création d’emplois, l’offre de logements abordables et un programme national de garde d’enfants.

Le gouvernement se prépare à la reprise des activités au parlement, le 25 janvier.

Déjà, cet automne, l’esprit de collaboration du début de la pandémie au printemps dernier avait fait place à une atmosphère bien plus partisane. Le premier budget est donc attendu de pied ferme par l’opposition, surtout le Parti conservateur qui s’est choisi un nouveau chef cet été.

Le gouvernement aura besoin de l’appui d’au moins un des principaux partis de l’opposition pour survivre à un vote de confiance sur le budget.