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Kamala Harris choisit le gouverneur Tim Walz comme colistier

AFP|Publié il y a 15 minutes

Kamala Harris choisit le gouverneur Tim Walz comme colistier

Ancien militaire de la Garde nationale, il vient du monde rural, contrairement à Kamala Harris, ce qui pourrait aider cette dernière à séduire un électorat plus large parmi les indécis. (Photo: Getty Images)

Washington — Kamala Harris a choisi mardi Tim Walz comme colistier dans la course à la Maison-Blanche, selon plusieurs médias américains, la vice-présidente se tournant vers un gouverneur blanc venu du «Midwest» pour la seconder dans sa campagne face à Donald Trump.

À seulement trois mois de l’élection, le duo formé par la candidate démocrate et celui qui deviendrait son vice-président en cas de victoire en novembre a peu de temps pour convaincre les électeurs.

Pas franchement connu en dehors des frontières de l’État du Minnesota dont il est le gouverneur, ce sexagénaire a un parcours atypique, ayant été professeur et coach de football américain.

Ancien militaire de la Garde nationale, il vient du monde rural, contrairement à Kamala Harris, ce qui pourrait aider cette dernière à séduire un électorat plus large parmi les indécis.

Vu comme plutôt modéré, il a toutefois aussi pris des mesures étiquetées progressistes, comme la légalisation du l’usage récréatif de marijuana et le renforcement des contrôles à l’achat d’une arme à feu — tout en se revendiquant chasseur.

L’équipe de campagne de Donald Trump a immédiatement réagi et qualifié Tim Walz de «dangereux gauchiste extrémiste».

Anticipant ces attaques, l’influente élue démocrate Nancy Pelosi a déclaré mardi matin sur MSNBC que définir Tim Walz «comme étant à gauche» était «surréaliste». Il est «tout à fait au centre», a-t-elle soutenu.

Tournée des États clés

Tim Walz devrait être présent pour une première réunion en tandem avec la vice-présidente mardi soir à Philadelphie, en Pennsylvanie — l’un des États clés ayant porté Joe Biden à la Maison Blanche en 2020.

Les deux enchaîneront avec plusieurs autres États pivots d’ici samedi pour une tournée qui doit donner le ton de leur entente et de leur complémentarité.

Mi-août, ils célébreront leur investiture lors de la grande convention démocrate prévue à Chicago.

Kamala Harris, qui deviendrait la première femme noire élue présidente des États-Unis en cas de victoire, n’a eu que deux semaines pour choisir son colistier, après le coup de tonnerre du retrait de candidature de Joe Biden le 21 juillet. Un processus de sélection accéléré par rapport aux longs mois pris habituellement pour décortiquer chaque aspect de la vie des différents prétendants.

Le suspense sur le nom du colistier démocrate aura duré jusqu’au bout: la liste des choix possibles comportait plusieurs autres hommes blancs, notamment Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, et Mark Kelly, ancien astronaute devenu sénateur de l’Arizona.

Élan à conserver

Depuis deux semaines, Kamala Harris a rattrapé le retard qu’accusait Joe Biden sur Donald Trump dans les intentions de vote et a vu s’envoler les montants récoltés pour sa campagne, marquant des débuts sans fausse note — mais dont il lui faudra réussir à maintenir la bonne dynamique durant les trois prochains mois.

Mi-juillet, quelques jours après avoir été victime d’une tentative d’assassinat en Pennsylvanie, Donald Trump avait choisi comme colistier J.D. Vance, sénateur de 40 ans de l’Ohio, un autre État industriel du «Midwest».

Mais ce dernier a enchaîné les polémiques, se révélant pour l’heure être davantage une épine dans le pied qu’un atout.

Ces prochains jours, J.D. Vance doit se rendre dans certains des mêmes États que le duo démocrate, pour porter la parole trumpiste, qui accuse notamment Kamala Harris d’être responsable de la crise migratoire.

L’ex-président Donald Trump, qui a récemment accusé son adversaire — née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne — d’être «devenue noire» par calcul politique, lui a en outre imputé lundi la responsabilité des déboires des marchés boursiers américains, qui sont au bord de la panique.

La candidate démocrate, qui fait notamment campagne sur la protection du droit à l’avortement, pointe régulièrement les outrances trumpistes et résume l’élection à une question: «Dans quel genre de pays voulons-nous vivre? Un pays de liberté, de compassion et d’État de droit, ou un pays de chaos, de peur et de haine?»