Le Haut-commissariat de l'Inde à Ottawa le lundi 25 septembre 2023.(Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne)
Une source gouvernementale de haut rang au courant de la situation a déclaré que ces expulsions surviennent alors que le Canada dispose de preuves d’activités criminelles violentes en cours liées au gouvernement indien.
L’Inde a déclaré plus tôt qu’elle retirait ses diplomates, mais le responsable canadien a indiqué que l’annonce de l’Inde est intervenue après que le Canada a déclaré le haut-commissaire Sanjay Kumar Verma et cinq autres diplomates persona non grata.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) tenait ce lundi une conférence de presse à son siège d’Ottawa pour fournir plus de détails sur l’enquête.
Le commissaire de la GRC, Michael Duheme, a mis en garde contre une violence généralisée, des homicides et une menace à la sécurité publique liée aux agents du gouvernement indien.
La GRC a pris la mesure extraordinaire d’avertir le public après avoir confronté des représentants du gouvernement indien au cours de la fin de semaine.
Michael Duheme a déclaré que la GRC avait inculpé «un nombre important» de personnes directement impliquées dans des homicides, des extorsions et d’autres actes criminels de violence au cours des dernières années et qu’elle était au courant de plus d’une douzaine de menaces contre des membres de la communauté sud-asiatique et du mouvement pro-Khalistan, l’État revendiqué par les indépendantistes sikhs de l’État indien du Pendjab.
Il a ajouté que les activités se poursuivaient et constituaient une menace sérieuse pour la sécurité publique au Canada.
New Delhi rejette les enquêtes et qualifie les allégations de la GRC de ridicules.
La décision du Canada d’expulser les diplomates intervient dans le cadre d’une enquête en cours sur la mort en 2023 du leader sikh Hardeep Singh Nijjar en Colombie-Britannique.
L’Inde a annoncé qu’elle retirerait son haut-commissaire du Canada. Dans un communiqué, New Delhi dit rejeter ce qu’elle appelle des «imputations absurdes» formulées dans une communication diplomatique du Canada dimanche.
La déclaration fait référence à «certaines allégations» formulées par le premier ministre du Canada en septembre 2023, lorsque Justin Trudeau s’est levé à la Chambre des communes pour dire que l’Inde était soupçonnée d’être impliquée dans la mort par balle de Hardeep Singh Nijjar à Surrey, en Colombie-Britannique.
Dans une déclaration de suivi, l’Inde dit avoir convoqué le diplomate canadien en Inde et qualifié d’inacceptable le «ciblage sans fondement» du haut-commissaire indien.
L’Inde allègue que les accusations mettent en danger la sécurité du haut-commissaire, en particulier dans un environnement chargé d’extrémisme et de violence.
New Delhi ajoute qu’elle n’exclut pas de nouvelles mesures contre le gouvernement Trudeau.
Rédigé par Laura Osman