Le gouvernement fédéral n’atteindra pas sa cible pour le déficit, selon le DPB
La Presse Canadienne|Publié le 17 octobre 2024Le directeur parlementaire du budget prévoit que le gouvernement fédéral n'a pas réussi à maintenir le déficit sous la barre des 40 G$, mais il estime que la croissance économique devrait rebondir l'année prochaine. La colline du Parlement, à Ottawa, le lundi 7 octobre 2024. (Photo: La Presse Canadienne/Sean Kilpatric)
Le directeur parlementaire du budget (DPB) estime que le gouvernement fédéral n’aura probablement pas réussi finalement à maintenir son déficit sous la barre des 40 milliards de dollars (G$) au cours du dernier exercice financier, comme il l’avait promis.
Dans ses plus récentes perspectives économiques et financières, le DPB prévoit par contre que la croissance économique, faible cette année, devrait commencer à rebondir en 2025, grâce à la baisse des taux d’intérêt.
Le bureau d’Yves Giroux estime dans son rapport publié jeudi que le gouvernement fédéral affichera au final un déficit de 46,8 G$ pour l’exercice financier 2023-2024, terminé le 31 mars dernier.
Or, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, s’était engagée il y a un an à maintenir le déficit fédéral sous la barre des 40 G$. Dans son budget du printemps, elle a déclaré que le déficit pour 2023-2024 resterait conforme à cette promesse.
Ce nouveau «garde-fou budgétaire» de la ministre Freeland faisait partie d’un effort visant à apaiser les craintes selon lesquelles les dépenses publiques élevées alimenteraient la croissance des prix et iraient à l’encontre des efforts de la Banque du Canada pour juguler l’inflation.
Les chiffres définitifs du dernier exercice seront connus lorsque le gouvernement publiera son rapport annuel sur les comptes publics, plus tard cet automne.
Au cabinet de la ministre Freeland, on n’a pas voulu dire si le gouvernement fédéral s’attendait toujours à ce que le déficit respecte ses cibles. «Notre gouvernement fédéral fait des investissements historiques dans les priorités des Canadiens — dans le logement, l’accessibilité et la croissance économique — et nous le faisons de manière responsable sur le plan budgétaire», a écrit la porte-parole Katherine Cuplinskas.
Croissance économique
Le DPB estime par ailleurs que la croissance économique restera modeste cette année au pays, mais qu’elle rebondira en 2025, car les baisses des taux d’intérêt de la Banque du Canada stimulent les dépenses et les investissements des entreprises.
Le rapport prévoit que le produit intérieur brut réel augmentera de 2,2% en 2025, comparativement à une prévision de 1,1% pour l’ensemble de 2024.
Le DPB s’attend également à ce que la banque centrale continue de réduire ses taux jusqu’à ce que son taux directeur atteigne son «niveau neutre» de 2,75% au deuxième trimestre de 2025.
La prochaine annonce de taux d’intérêt de la Banque du Canada est prévue mercredi prochain, alors que les économistes s’attendent en général à une éventuelle réduction de taux de grande ampleur.
Plus tôt cette semaine, Statistique Canada a rapporté que le taux d’inflation annuel était tombé à 1,6% en septembre, sous la barre de la cible de 2,0% de la Banque du Canada.
Ce taux d’inflation plus faible que prévu a suscité de nouvelles spéculations selon lesquelles la banque centrale opterait pour une réduction d’un demi-point de pourcentage des taux d’intérêt la semaine prochaine, au lieu de ses baisses habituelles d’un quart de point.
Par Nojoud Al Mallees