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Le président ukrainien évoque des sanctions contre la Russie

La Presse Canadienne|Publié le 11 janvier 2022

Le président ukrainien évoque des sanctions contre la Russie

«Personne d’autre que l’Ukraine et l’OTAN ne devrait influencer le processus de notre intégration à l’alliance», a précisé M. Zelenskyy. (Photo: 123RF)

Ottawa — Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a mentionné au premier ministre Justin Trudeau que l’Occident devait être prêt à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie pour son renforcement militaire à la frontière orientale de son pays.

M. Zelenskyy a transmis ce message à M. Trudeau lors d’un entretien téléphonique mardi matin, à la veille d’une réunion clé se tenant à Bruxelles entre l’alliance des 30 pays de l’OTAN et la Russie.

La réunion vise à désamorcer la tension persistante entre l’Occident et le Kremlin alors que l’armée russe se masse à la frontière orientale de l’Ukraine, attisant les craintes d’une invasion.

La Russie a demandé à l’OTAN de garantir qu’elle ne s’étendra pas vers l’est en Ukraine, une demande que l’alliance et l’Ukraine elle-même rejettent catégoriquement.

«La position des pays occidentaux dans le dialogue avec la Russie doit rester ferme et décisive. Il faut être prêt à l’introduction immédiate d’un paquet préventif de sanctions contre la Russie pour contrer les intentions agressives du Kremlin», a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères, citant les propos de M. Zelenskyy. 

Il a réitéré à M. Trudeau que l’Occident ne devait pas céder aux demandes de Moscou de freiner l’expansion de l’OTAN.

«Personne d’autre que l’Ukraine et l’OTAN ne devrait influencer le processus de notre intégration à l’alliance», a précisé M. Zelenskyy.

Un compte-rendu canadien de l’appel n’était pas immédiatement disponible.

M. Zelenskyy a également poussé le Canada à prolonger sa contribution de 200 militaires à une mission de formation militaire de l’OTAN en Ukraine qui doit expirer à la fin mars.

Les deux dirigeants sont également «convenus de la nécessité de déployer des efforts conjoints pour obtenir une indemnisation adéquate» pour les familles des 176 passagers qui ont été tués lorsque l’armée iranienne a abattu le vol 752 d’«Ukrainian International Airlines» il y a deux ans. La majorité des personnes tuées venaient du Canada ainsi que des ressortissants ukrainiens, suédois, britanniques et afghans.

Plus tôt mardi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a déclaré que toute concession de l’OTAN à la Russie selon laquelle elle n’étendrait pas l’alliance vers l’est serait une défaite stratégique.

«La Fédération de Russie avait engagé des pourparlers sur les soi-disant “garanties de sécurité” pour augmenter les enjeux au maximum en faisant des demandes intentionnellement inacceptables», a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba dans un communiqué fourni par l’ambassade d’Ukraine à Ottawa.

«La situation apparaît d’autant plus cynique que la Russie exige des garanties de sécurité alors que ses forces, fortes de plus de 100 000 hommes, brandissent des armes aux frontières de l’Ukraine, prennent la Crimée en otage et combattent dans le Donbas, que les services spéciaux russes sapent la sécurité aux frontières du Belarus avec la Pologne et la Lituanie et que l’approvisionnement en gaz est transformé en instrument de politique étrangère.», a ajouté M. Kuleba dans le communiqué.

En 2014, la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée après l’éviction de son dirigeant favorable à Moscou et a jeté son poids derrière une insurrection séparatiste dans l’est du pays, où plus de sept ans de combats ont tué plus de 14 000 personnes.

Un accord de paix de 2015 négocié par la France et l’Allemagne a permis de mettre fin aux batailles à grande échelle, mais de fréquentes escarmouches se sont poursuivies et les efforts pour négocier un règlement politique ont échoué.

M. Zelenskyy a rencontré mardi des responsables français et allemands qui se sont rendus à Kiev après des entretiens à Moscou la semaine précédente afin de discuter des perspectives d’une autre réunion à quatre, entre des dirigeants de la Russie, de l’Ukraine, de la France et de l’Allemagne, à propos du conflit.

«Il est temps d’avoir des pourparlers de fond sur la fin du conflit, et nous sommes prêts à prendre les décisions nécessaires lors d’un nouveau sommet des dirigeants des quatre pays», a assuré M. Zelenskyy.