Le Québec est bien dans une troisième vague, selon Christian Dubé
La Presse Canadienne|Publié le 29 mars 2021Le ministre Christian Dubé n’a pas cherché à minimiser la montée récente des cas de COVID−19. (Photo: La Presse Canadienne)
«On est dans une troisième vague», a lancé lundi matin le ministre de la Santé, Christian Dubé, alors qu’il se trouvait en tournée sur le terrain à Montreal−Nord.
Le ministre n’a pas cherché à minimiser la montée récente des cas de COVID−19, alors que la propagation des variants est au coeur de cette troisième vague et il n’en est pas du tout surpris.
«On s’attendait qu’avec les mesures de déconfinement, qui sont là pour la santé mentale (…) on le savait qu’il allait y avoir une augmentation des cas.»
À cet effet, Québec n’écarte pas la possibilité de resserrer à nouveau les mesures sanitaires, mais les propos du ministre Dubé laissent croire que cela ne surviendra pas à court terme.
«Pour que les gens continuent d’adhérer aux mesures, ce qui est notre plus grand défi en ce moment, c’est que parfois il faut donner un petit quelque chose. Et ce petit quelque chose, c’est là que l’équilibre est difficile. Jusqu’à maintenant — et je le dis de façon très prudente, on aura le point de presse avec le premier ministre demain après−midi — on suit ça à tous les jours en essayant de garder cet équilibre le plus possible au cours des prochaines semaines.
«S’il faut revenir (à des mesures plus strictes), on le fera, mais on essaie le moins possible de faire ce yoyo−là. Jusqu’à maintenant, on a été capables de le faire, mais il y a souvent des situations très particulières qui pourraient se pointer, qui justifieraient de le faire et on le fera à ce moment−là.»
Le retour en classe à temps plein de tous les étudiants de niveau secondaire est au nombre des sources d’inquiétudes, mais on estime qu’une semaine raccourcie par le congé de Pâques aidera à ralentir la propagation de la maladie.
Les paramètres qui détermineront un éventuel resserrement des mesures sanitaires n’ont toutefois changé. Christian Dubé a précisé que ce n’est plus le nombre de cas, mais bien la pression sur le système hospitalier qui sera déterminante.
«Ce qui nous préoccupe le plus en ce moment, c’est l’impact sur les hospitalisations et notamment les soins intensifs. (…) Si on regarde les derniers jours, on a monté en nombre de cas, mais on n’a pas encore d’impact négatif sur les hospitalisations et très peu sur les soins intensifs.»
Advenant un changement dans ces deux indicateurs, la réponse ne tardera pas, a−t−il dit, rappelant que le tout repose sur le comportement des citoyens.
«Si la population suit de moins en moins les mesures sanitaires, c’est sûr qu’on va avoir un impact non seulement du nombre de cas, mais là on pourrait avoir un impact très important dans nos hôpitaux.
«S’il y avait une augmentation des hospitalisations et des soins intensifs, à ce moment−là il faudra reconsidérer certaines de nos mesures», a−t−il averti. Il a demandé à l’Institut national de la santé publique (INSPQ) de lui préparer des modélisations sur les hospitalisations à prévoir.
Avec la vaccination massive des personnes âgées, les craintes reposent moins sur une troisième vague qui aurait les mêmes incidences auprès des aînés, mais bien sur une augmentation importante de cas chez les adultes plus jeunes. Bien que ceux−ci soient moins vulnérables que les plus âgés, il y en aura toujours une proportion qui sera aux prises avec des complications graves et si le nombre de cas augmente de façon significative, le nombre d’adultes souffrant de conséquences graves augmentera aussi.
La vaccination va par ailleurs bon train, selon le ministre, qui rapporte deux journées consécutives de plus 50 000 doses administrées. Tout près de 20% de la population montréalaise, soit une personne sur cinq, a maintenant reçu une première dose de vaccin.