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Legault évoque le retour en classe lundi; FSE et FAE sceptiques

La Presse Canadienne|Publié le 13 Décembre 2023

Legault évoque le retour en classe lundi; FSE et FAE sceptiques

Tant les 95 000 enseignants de la FSE, affiliée à la CSQ, que les 66 000 de la FAE sont présentement en grève. Les premiers sont en grève jusqu’à jeudi inclusivement, les seconds sont en grève illimitée depuis le 23 novembre. (Photo: La Presse Canadienne)

Le premier ministre François Legault croit possible qu’une entente intervienne avec les syndicats d’enseignants en grève, au point où les élèves pourraient être de retour en classe lundi prochain. Mais les deux fédérations syndicales concernées se montrent fort sceptiques.

«Ça va bien, très bien, les négociations avec les enseignants. J’ai bon espoir que tous les enfants vont retourner à l’école dès lundi qui vient», a lancé en point de presse, mercredi, le premier ministre.

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente 66 000 enseignants en grève illimitée depuis le 23 novembre, l’a carrément contredit.

«Contrairement à ce que dit François Legault, les nouvelles à la table ne sont pas encourageantes. Le gouvernement souffle le chaud et le froid. Il nous promet de l’ouverture pour ensuite refermer la porte aussitôt. La stratégie du gouvernement est clairement de diviser le mouvement et d’épuiser les profs», a répliqué la FAE.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), qui représente 95 000 enseignants, est en grève encore mercredi et jeudi, puis ses membres retourneront au travail vendredi. Mais la FSE, affiliée à la CSQ, qui est membre du front commun, n’a toujours pas d’entente non plus.

Le commentaire de la présidente de la FSE, Josée Scalabrini, en dit long: «je ne sais pas ce que le premier ministre sait que moi, je ne sais pas. Je ne sais pas ce que madame LeBel sait que moi, je ne sais pas. Mais même s’il y a des signes positifs que la négociation s’amorce rapidement, hier il manquait encore des mandats et on était des deux côtés de façon exploratoire sur les grands besoins. Est−ce qu’on est sur le point de régler? Pas à ma connaissance à moi.»

«Une négociation sur des éléments aussi délicats, ça ne se fait pas en 48 heures là, même très difficile dans une semaine», a ajouté Mme Scalabrini.

Un retour en classe, qui suppose donc une entente d’ici lundi, est−il réaliste? «Le travail à faire est tellement grand dans les prochaines heures que pour nous, pour la Fédération des syndicats de l’enseignement, je ne pourrais pas dire que je trouve réaliste de dire qu’on aurait une entente pour lundi matin», a tranché Mme Scalabrini.

La FSE devait retourner à la table de négociation mercredi après−midi.

En plus du premier ministre Legault, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, y est allée aussi de sa vision optimiste. «Je considère présentement qu’on a tout sur la table, tous les éléments essentiels pour trouver un règlement le plus rapidement possible.»

Questionnée à savoir si la journée de lundi évoquée par le premier ministre pour un retour en classe n’était pas prématurée, la ministre LeBel a répondu: «la possibilité est là; elle est réelle».

Le ministre des Finances, Eric Girard, quant à lui, a prévenu que «tout ce qui serait mis sur la table qui excéderait ce qui était dans le cadre financier devra être emprunté et, ultimement, payé par l’ensemble des contribuables».

Lia Lévesque, La Presse Canadienne