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Legault ne demandera pas de cesser la hausse des taux

La Presse Canadienne|Publié le 05 septembre 2023

Legault ne demandera pas de cesser la hausse des taux

Le chef du gouvernement du Québec a préféré toutefois défendre l’indépendance de la Banque du Canada et a donc refusé de tenter d’influencer ses décisions. (Photo: La Presse Canadienne)

Le premier ministre François Legault ne demandera pas à la Banque du Canada de stopper la hausse des taux d’intérêt. 

À la veille d’une révision du taux directeur de la Banque du Canada, le Parti québécois (PQ) réclamait une intervention de M. Legault, mais il a fermé la porte en conférence de presse mardi à Granby. Le Parti libéral du Québec (PLQ) a aussi ajouté sa voix, mais de façon plutôt confuse.

Le PQ priait le premier ministre de faire comme ses homologues de l’Ontario et de la Colombie−Britannique, qui ont tous deux exigé la fin d’une série de 10 augmentations successives des taux, entamée en mars 2022.

Le chef du gouvernement du Québec a préféré toutefois défendre l’indépendance de la Banque du Canada et a donc refusé de tenter d’influencer ses décisions.

«Je ne pense pas que c’est une bonne idée d’aller suggérer de se mettre les deux mains dans les décisions de la Banque du Canada», a plaidé M. Legault en marge d’une annonce d’un investissement dans la filière batterie.

Il a ajouté que la banque centrale du pays «s’arrime, qu’on le veuille ou non, aussi avec les décisions qui sont prises par la Réserve (fédérale) aux États−Unis». 

Le premier ministre a dit comprendre que la hausse des taux d’intérêt «fait mal à beaucoup de Québécois». Il a reconnu que des propriétaires voient leur hypothèque «augmenter de façon importante».

Cela représenterait des centaines de dollars en moins chaque mois dans le portefeuille des ménages du Québec et ce serait «catastrophique», a affirmé par voie de communiqué le chef péquiste Paul St−Pierre Plamondon, pour justifier sa demande formulée au premier ministre.

 

Message contradictoire au PLQ 

Au caucus des élus du PLQ en Mauricie, le chef intérimaire libéral Marc Tanguay et le député Frédéric Beauchemin, qui aspire à la direction du parti, ne semblaient pas avoir accordé leur violon sur la pertinence d’une sortie du premier ministre.

M. Legault «a sûrement une opinion qu’il pourrait envoyer (à la Banque du Canada), ça pourrait aider dans le débat», a pour sa part soutenu M. Tanguay.

«Je ne pense pas que la Banque du Canada est sensible aux pressions politiques», a dit M. Beauchemin, qui était auparavant chef des marchés des capitaux du Québec pour la Banque Scotia.

«Le gouverneur de la banque centrale va faire ce qu’il veut de son propre chef. Il ne sera pas influencé par n’importe quelle lettre qui peut être envoyée, c’est sûr et certain.»

Une nouvelle augmentation du taux directeur mercredi ferait mal aux familles québécoises qui paieraient plus cher leurs hypothèques et leurs emprunts, a déploré le chef péquiste Paul St−Pierre Plamondon.

Il demande donc à M. Legault de faire comme Doug Ford, de l’Ontario, et David Eby, de la Colombie−Britannique.

Dans une lettre adressée au gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem dimanche, le premier ministre ontarien a affirmé que les hausses successives des taux ont rendu l’achat d’un domicile impossible pour les jeunes, les nouveaux arrivants et les premiers acheteurs.

M. Ford presse le gouverneur de prendre en compte les effets des taux élevés pour le monde ordinaire qui a du mal à boucler ses fins de mois.

M. Eby soutient quant à lui qu’une nouvelle augmentation du taux directeur pourrait empirer l’inflation.

La Banque du Canada a augmenté son taux directeur depuis un peu plus d’un an afin de ralentir l’inflation. Les banques canadiennes suivent les décisions de la banque centrale et alignent par la suite leurs différents taux en fonction du taux directeur.

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne