Legault n’interviendra pas dans le conflit entre Garda et la CDPQ
La Presse Canadienne|Publié le 17 novembre 2020François Legault estime que les demandes formulées par le PDG de GardaWorld n’étaient pas claires.
Le premier ministre François Legault n’a pas l’intention d’intervenir dans le conflit entre GardaWorld et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui se retrouvent dans des camps qui lorgnent chacun le numéro un mondial de la sécurité G4S.
Interpellé la veille par le fondateur et président et chef de la direction de la multinationale québécoise, Stéphane Crétier, dans le cadre d’une entrevue accordée à Radio-Canada, le premier ministre a estimé, mardi, que les demandes formulées par l’homme d’affaires n’étaient pas claires.
À la fin octobre, GardaWorld a déposé une offre hostile, qui a été rejetée, valorisant G4S à environ 5,2 milliards $ CAN. Peu de temps après, Allied Universal Security Services, dont la CDPQ est le deuxième actionnaire en importance avec une participation d’environ 34 %, est passée à l’offensive avec une proposition valorisant l’entreprise britannique à environ 5,7 milliards $ CAN.
Depuis, les deux parties se sont échangé des reproches sur la place publique.
M. Crétier a estimé que le bas de laine des Québécois lui mettait des bâtons dans les roues en étant propriétaire d’une compagnie américaine qui a tenté de damer le pion à GardaWorld, dont le siège social se trouve à Montréal. Il a demandé au premier ministre d’intervenir auprès de la Caisse.
En réponse à une question en point de presse, M. Legault a estimé que la CDPQ n’avait probablement pas la légitimité de dicter les gestes qu’Allied doit poser.
GardaWorld n’avait pas commenté les propos du premier ministre dans l’immédiat.
La CDPQ était sur les rangs afin d’épauler GardaWorld en matière de financement — par l’entremise d’une offre en actions privilégiées de plus de 1 milliard $ US, selon les informations colligées plus tôt ce mois-ci par La Presse canadienne — pour l’aider à acquérir G4S. La multinationale québécoise avait finalement opté pour un syndicat bancaire ainsi qu’une proposition de la société d’investissement américaine HPS Investment Partners.