Mise à jour économique: réactions de différents milieux
La Presse Canadienne|Publié le 25 novembre 2021Le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a présenté jeudi sa mise à jour économique. (Photo: La Presse Canadienne)
La mise à jour économique présentée jeudi par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a suscité diverses réactions. En voici quelques-unes, en rafale, provenant autant de l’Assemblée nationale que des milieux municipaux, communautaires, syndicaux et des affaires.
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Parti libéral du Québec
La cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a déclaré que «la mise à jour économique d’aujourd’hui est complètement déconnectée de l’urgence climatique que nous vivons. Il ne suffit pas d’aller à la COP-26 pour être actif dans la lutte aux changements climatiques. Alors que le Québec se doit d’oser pour l’avenir, la CAQ, elle, préfère surfer sur les bonnes décisions de premiers ministres libéraux qui les ont précédés».
Carlos J. Leitao, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques, a ajouté que «ces prévisions ne sont pas sérieuses, on dirait plutôt un travail de graphiste. Surtout que la CAQ n’explique même pas quelles mesures ils veulent mettre en place pour lutter contre la décroissance démographique».
Québec solidaire
«Le gouvernement ouvre les vannes en pleine année préélectorale, mais dès 2023, après l’élection, la CAQ compte refermer le robinet. Clairement, François Legault n’a pas les bonnes priorités en tête: il est obsédé par l’écart de richesse avec l’Ontario et l’équilibre budgétaire à tout prix, quitte à serrer la ceinture de l’État québécois trop vite. La dernière chose que veulent les Québécois, c’est rejouer dans le film de l’austérité libérale. Ce dont on a besoin, c’est de réinvestir dans nos services publics pour les renforcer. On en a eu des preuves frappantes depuis le début de la pandémie», a fait valoir Ruba Ghazal, la porte-parole de Québec solidaire en matière de finances.
«Malheureusement, l’aide proposée par la CAQ aux Québécois pour faire face à la hausse du coût de la vie va mettre moins d’argent dans les poches des familles qui en ont le plus besoin. Le gouvernement aurait dû cibler davantage les familles plus démunies au lieu de donner le même montant à tout le monde, sans égard au revenu de chaque famille», a ajouté Mme Ghazal.
Parti québécois
«On rate carrément la cible. Si je résume, l’aide financière, dégressive sur 5 ans, est disponible uniquement pour les personnes gagnant moins de 31 000 $ et les couples dont les revenus n’excèdent pas 54 000 $ ; c’est insuffisant! Par ailleurs, le gouvernement a oublié les gens de 65 à 70 ans, alors qu’ils sont souvent les premiers à ressentir l’augmentation du coût de la vie. Nous, au Parti québécois, avions proposé de les soutenir individuellement», affirme le leader parlementaire et porte‑parole du Parti québécois en matière de finances, Martin Ouellet.
«Lorsqu’il a permis à Hydro-Québec de hausser ses tarifs sans avoir à les faire approuver par la Régie de l’énergie, il a fait le choix de les indexer en fonction de l’inflation. Et l’inflation, cette année, c’est fulgurant, presque du jamais-vu. Autrement dit, le gouvernement refuse de soutenir les familles de la classe moyenne, malgré le fait qu’il en ait la possibilité», a poursuivi M. Ouellet.
Ville de Montréal
«Nous saluons les investissements supplémentaires annoncés par le ministre des Finances, Éric Girard, notamment rendus possibles grâce à une excellente relance économique, à laquelle Montréal continuera de contribuer à titre de métropole. Nous accueillons très favorablement les sommes annoncées en sécurité publique, notamment pour combattre le trafic d’armes, la prévention de la criminalité et la violence conjugale», a dit la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Chambre de commerce du Montréal métropolitain
«Comme en témoigne la forte croissance du PIB, l’économie du Québec et de sa métropole se porte bien. Les revenus du gouvernement du Québec sont en hausse et le déficit structurel anticipé a été coupé de 40%. Depuis maintenant plusieurs années, le gouvernement du Québec fait preuve d’un solide contrôle de ses finances, incluant une performance plus robuste que prévu durant la pandémie. Nous félicitons le ministre des Finances, Éric Girard», a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Conseil du patronat du Québec
«Le Québec est aux prises avec la plus grave pénurie de main-d’œuvre de son histoire récente. Seulement depuis le début de l’année, le nombre de postes vacants est passé de 150 000 à 280 000. Le mini-budget aurait dû être l’occasion pour le gouvernement de confirmer qu’il avait entendu l’appel des employeurs et des régions du Québec qui vivent de plein fouet les impacts de la pénurie», a dit Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ).
Centrale des syndicats du Québec
«Il est très clair que le gouvernement dispose des ressources nécessaires pour aider concrètement les travailleuses et travailleurs des réseaux de l’éducation, de la petite enfance et de la santé. On ne peut pas nier que cette mise à jour met beaucoup d’argent sur la table, mais le gouvernement a fait le choix de mesures éphémères. Impossible de ne pas y voir un lien avec le fait que nous soyons en année électorale», a réagi le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras.
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
«On aurait aimé un plan plus ambitieux», affirme Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
«Le ministre des Finances veut réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario, bravo! Le Conseil des ministres du mois de décembre aurait l’occasion d’atteindre une partie de cet objectif en proposant une augmentation du salaire minimum à 18 $ l’heure afin que les travailleurs et travailleuses puissent se sortir la tête de l’eau», a ajouté M. Boyer.
Centrale des syndicats démocratiques
«Il ne peut pas être seulement question des secteurs de pointe, on doit sortir de ces œillères. On doit prendre en considération l’ensemble des secteurs de l’économie, surtout ceux qui ont soutenu le Québec pendant la pandémie et qui sont complètement oubliés», affirme Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques.
Collectif pour un Québec sans pauvreté
«Le 24 janvier prochain, 3 300 000 Québécois et Québécoises pourront compter sur un montant supplémentaire pour essayer de payer les factures», s’est réjouie la porte-parole du Collectif, Virginie Larivière.
«Cela leur permettra assurément de souffler un peu… dans deux mois! Et que se passera-t-il au mois de février? Au mois de mars? Pour le Collectif, il va sans dire que ce montant devrait tout simplement s’ajouter au crédit d’impôt pour solidarité de façon permanente.»
FRAPRU
«En refusant de privilégier le logement social, le gouvernement Legault refuse de répondre aux besoins les plus urgents. Il refuse de prioriser la seule formule qui garantisse des logements véritablement abordables de façon durable pour les ménages qui subissent la crise du logement de plein fouet», a réagi Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.
«Il abandonne sciemment des projets sans but lucratif qui appartiennent aux communautés et non pas à des intérêts privés qui alimentent et perpétuent la logique spéculative», a-t-elle ajouté.
Union des municipalités du Québec
«L’économie du Québec va bien et c’est rassurant. Les mesures annoncées aujourd’hui permettent de soutenir nos milieux de vie. Je pense ici particulièrement aux mesures visant à construire 2200 nouveaux logements abordables, et ce, par le biais d’un nouveau programme. C’est un chantier pour lequel l’Union et ses membres travaillent depuis de nombreuses années, puisqu’il a des impacts concrets et tangibles pour la vitalité de toutes les municipalités», a soutenu le président de l’UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté.
Fédération québécoise des municipalités
«Le besoin immense de logements partout sur le territoire est un frein au développement et à la vitalité de nos régions. Pour accueillir de nouvelles familles, notamment immigrantes, nous avons besoin de les loger. À titre de porte-parole des régions, la FQM souhaite que cette nouvelle approche contribue à la vitalité économique de nos communautés», a dit Jacques Demers, président de la FQM, maire de Sainte-Catherine-de-Hatley et préfet de la MRC de Memphrémagog.