La FTQ croit possible d’en arriver à une entente avec Québec d’ici la fin de septembre.
Le nouveau coordonnateur de la négociation du secteur public pour la FTQ, Marc Ranger, croit possible d’en arriver à une entente avec Québec d’ici la fin de septembre sur le renouvellement des conventions collectives.
«On risque d’avoir comme défi une deuxième vague (de coronavirus). On veut mettre toutes les énergies pour régler ça avant. On veut être mobilisés, pas faire la grève. Une entente est à portée de main et ce n’est pas si complexe. On ne veut pas entrer en guerre; la population n’a pas besoin de ça et nous non plus. On est capable, le 30 septembre au plus tard, d’avoir mis ça derrière nous», a lancé en entrevue mercredi avec La Presse Canadienne M. Ranger, qui est aussi directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Un demi−million d’employés de l’État attendent toujours l’issue de ces négociations, lancées au début de l’année, et qui n’ont pas vraiment pris de pause cet été, ni pendant le plus fort de la crise du coronavirus.
M. Ranger a dit estimer que pour qu’il y ait une entente globale, il faudra cependant que Québec modifie son offre de 1,75%, 1,75% puis 1,5% pour l’ensemble des employés de l’État.
«Nos gens sur le terrain, ils l’ont eue dure en chien! Il y a un état de fatigue. Et ça prend une reconnaissance», après le travail au plus fort de la pandémie et après les «années d’austérité» imposées aux services publics, a plaidé M. Ranger.
Le prédécesseur de Sonia Lebel au Conseil du trésor, Christian Dubé, avait déjà lui aussi exprimé sa volonté de régler ce dossier rapidement, pour se concentrer sur la gestion de la pandémie, puis de la relance économique. Fait inhabituel, il avait même mis en ligne les offres gouvernementales, au beau milieu des négociations.
La FTQ n’est pourtant pas si éloignée de l’offre de Québec en termes de pourcentages, puisque ses demandes révisées sont de 2% par année pendant trois ans.
Mais il reste aussi d’autres enjeux importants, comme les assurances collectives, des horaires de travail intéressants, l’intégration des nouveaux employés comme les futurs 8 000 préposés aux bénéficiaires, de même que la rémunération de ces préposés.
Dans certains établissements, seulement 30% des travailleurs sont à temps complet. Il faut créer des postes. Nombreux sont ceux qui sont sur appel, occasionnels ou à temps partiel, mais voudraient un emploi à temps complet. D’autres ont des horaires qui sont peu compatibles avec la conciliation travail−famille. Il faut stabiliser les équipes, les postes, a plaidé M. Ranger.
«Le gouvernement est prêt à mettre des milliards dans les infrastructures; il peut bien en mettre pour les gens qui donnent les services publics», a lancé le coordonnateur de la négociation pour la FTQ.
Préposés aux bénéficiaires
Pour les préposés aux bénéficiaires en CHSLD, bien que Québec ait annoncé qu’il voulait rehausser leur rémunération jusqu’à 26$ l’heure, la façon d’y parvenir divise encore les parties, puisque l’offre de Québec n’est pas faite seulement d’augmentations de salaire, mais aussi de primes.
Et les syndicats craignent que ces primes puissent disparaître et qu’elles ne comptent pas dans le calcul de la retraite. De plus, tous les préposés aux bénéficiaires ne travaillent pas en CHSLD; certains travaillent dans les centres hospitaliers, par exemple.
De même, les parties doivent s’entendre sur les moyens de rehausser la rémunération des préposés tout en respectant les règles de l’équité salariale — un système de classement des emplois, après les avoir évalués, qui leur attribue un rangement par rapport aux autres.