Le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault en a fait l’annonce mardi matin à Longueuil. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa appuiera le financement d’une vingtaine de projets visant la protection d’habitats naturels à travers le pays, en pigeant 6,7 millions de dollars (M$) du Fonds pour dommages à l’environnement (FDE).
Le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault en a fait l’annonce mardi matin à Longueuil, en Montérégie, où un organisme recevra 100 000$ pour un projet contribuant à la sauvegarde de la rainette faux-grillon de l’Ouest.
Créé en 1995, le FDE perçoit notamment les montants d’amendes ou provenant d’ordonnances de la cour pour infractions environnementales. Ces fonds sont ensuite investis pour soutenir la conservation de la faune et de la flore sauvage.
«Autrement dit, on finance la restauration de l’environnement à même les ressources de ceux qui causent les dommages», a indiqué Steven Guilbeault en conférence de presse.
Ce sera au tour de 22 projets répartis au Québec, en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nunavut d’en bénéficier.
Les initiatives viseront, entre autres, à prendre des mesures de restauration et de gestion pour plus de 1029 hectares d’habitat, ainsi que réduire et détourner plus de 30 800 kilogrammes de déchets toxiques ou dangereux.
Le fonds soutiendra également des études menées sur plus de 19 millions d’hectares d’habitat.
«Nos 22 projets sont très variés. On parle entre autres de nettoyage de déchets dans les fonds marins en Gaspésie, de conservation des pins (…) dans les Rocheuses en Alberta, autant que de protection des oiseaux nicheurs à Terre-Neuve-et-Labrador», a résumé Steven Guilbeault.
Le ministre a rappelé que le Canada et 195 autres pays ont signé en décembre un accord historique, lors de la COP15 à Montréal, s’engageant à conserver notamment au moins 30% des terres et des mers d’ici 2030.
«Pour réaliser ces grands objectifs internationaux, il faut commencer par travailler ici à l’échelle locale», a-t-il soutenu.
Ruisseau Massé
Au Québec, sept projets toucheront une partie du financement de 6,7M$ annoncé mardi, y compris celui de Ciel et Terre.
L’organisme, autrefois le Centre d’information sur l’environnement de Longueuil, souhaite protéger et conserver la flore et la faune du ruisseau Massé.
Le cours d’eau traverse des zones agricoles et urbaines, ainsi que des tourbières, des peuplements forestiers et des marécages.
«C’est un élément clé pour établir un corridor de connectivité avec divers milieux naturels de la Montérégie», a fait valoir le président de Ciel et Terre, Michel Saint-Denis, en conférence de presse.
Le projet, en partenariat avec la Ville de Longueuil, consiste à améliorer les fonctions écologiques des bandes riveraines, de même que la qualité de l’eau. L’organisme procédera au nettoyage des berges, plantera des bandes de protection riveraines et éliminera les espèces exotiques envahissantes.
Selon Michel Saint-Denis, ses efforts devraient bénéficier à plusieurs espèces tels que le papillon monarque, le goglu des prés et la rainette faux-grillon de l’Ouest.
Ces deux dernières sont inscrites comme espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril depuis plusieurs années. Le gouvernement fédéral a d’ailleurs adopté en 2021 un décret d’urgence pour protéger l’habitat de la rainette faux-grillon à Longueuil.
«Un des objectifs du projet est de restaurer les écoulements naturels du ruisseau en favorisant les habitats de la rainette et la plantation de végétaux qui sont bénéfiques pour les autres espèces menacées», a expliqué Michel Saint-Denis.
L’organisme prévoit aussi dans le cadre de ses travaux d’organiser des campagnes d’information et de sensibilisation sur la biodiversité.
Par Frédéric Lacroix-Couture