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Ottawa offre un contrat à Deloitte pour la vaccination

La Presse Canadienne|Publié le 12 janvier 2021

Le gouvernement mandate la firme de créer un système informatique national pour gérer le déploiement du vaccin.

Le gouvernement fédéral a attribué à la firme comptable Deloitte un contrat de 16 millions $ afin de créer un système informatique national pour gérer le déploiement du vaccin contre la COVID-19.

Le contrat a récemment été affiché sur le site web du ministère des Services publics et de l’Approvisionnement après qu’Ottawa eut demandé à un certain nombre d’entreprises de soumettre des propositions pour le développement du système en décembre. 

Le nouveau système de gestion des vaccins «aidera à gérer le déploiement, l’administration et le suivi des vaccins à l’avenir, à mesure que le volume des livraisons augmentera», selon Services publics et Approvisionnement Canada.

Le gouvernement fédéral n’a pas précisé quand il s’attend à ce que Deloitte livre le nouveau système, même si les vaccins contre la COVID-19 sont déjà distribués dans tout le pays.

Le mois dernier, les fonctionnaires fédéraux ont défendu les systèmes informatiques existants utilisés pour suivre et gérer la distribution des vaccins à travers le Canada, en particulier ceux utilisés pour les vaccinations contre la grippe chaque année. 

La ministre de l’Approvisionnement, Anita Anand, et l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, ont déclaré que le nouveau système ne ferait qu’ajouter à leur efficacité, notamment en connectant les systèmes utilisés par différentes provinces pour suivre et gérer la distribution des vaccins.

 

Système centralisé

Mais Kumanan Wilson, expert médical de l’Université d’Ottawa et scientifique à l’Hôpital d’Ottawa, affirme que les systèmes existants de suivi des vaccinations dans les provinces sont extrêmement diversifiés et sont en grande partie mis en place pour suivre les vaccinations chez les enfants.

«Ainsi, au Québec, le fournisseur de soins de santé rend compte de l’état de la vaccination», a déclaré M. Wilson, dont le travail comprend la création d’une application numérique appelée CANImmunize, afin que les Canadiens puissent stocker et suivre leurs dossiers de vaccination. 

«En Ontario, la responsabilité incombe aux parents de déclarer les données de vaccination. (…) Les personnes qui peuvent fournir un vaccin varient également d’une province à l’autre.»

Selon lui, le Canada a besoin d’un système digne du «21e siècle» pour que les «fournisseurs de vaccins, la santé publique et le receveur de vaccin reçoivent tous la même information en temps réel». 

Dans un rapport publié le mois dernier, l’Association médicale de l’Ontario a souligné le même besoin, affirmant que la collecte de ces informations aidera à déterminer où les vaccins contre la COVID-19 sont encore nécessaires. Cela aiderait également à suivre les effets indésirables et d’autres données pertinentes. 

«Le Canada ne dispose pas d’un système centralisé de suivi des vaccins qui permettrait au gouvernement et aux décideurs de savoir qui est vacciné, quels vaccins ont été utilisés, où l’administration des vaccins a eu lieu et de déterminer les lacunes dans l’utilisation», indique le rapport. 

«Un registre numérique centralisé et intégré des vaccins permettrait de suivre et de comparer les taux d’infection et la couverture vaccinale dans des zones précises et permettrait de distribuer les vaccins dans les zones à fort besoin en cas de pénurie.»

 

Plus d’un demi-million de doses livrées

Ottawa affirme que 548 000 doses ont été distribuées aux provinces et aux territoires en date de jeudi dernier. Les provinces sont responsables d’administrer les injections et de rendre compte de la vaccination. 

Le gouvernement a promis que tous les Canadiens qui souhaitent se faire vacciner contre la COVID−19 pourront le faire d’ici septembre, mais les progrès à ce jour ont été plus lents que prévu et Ottawa réfléchit à des moyens pour vacciner plus de personnes plus rapidement.

La Dre Theresa Tam a annoncé la semaine dernière qu’elle avait demandé au Comité consultatif national de l’immunisation d’étudier s’il serait justifié de retarder les deuxièmes doses de vaccins contre la COVID-19 dans le but de vacciner le plus de gens possible.

Le comité devrait présenter ses recommandations mardi.