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Ottawa prévoit des millions pour un système national de garderies

La Presse Canadienne|Publié le 01 Décembre 2020

Ces dépenses bénéficient du soutien de nombreux chefs d’entreprise selon la ministre Freeland.

Le gouvernement fédéral prévoit déjà des millions de dollars pour un système national de garderies qui sera annoncé dans le budget du printemps prochain, promettent les libéraux.

Le gouvernement Trudeau a toujours dit que le Québec pourra exercer son droit de retrait avec compensation de tout éventuel programme national de garderies.

La ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, a donc, une fois de plus, lundi, cité le Québec. « Le Canada va apprendre de l’exemple réussi du Québec », a dit la ministre lorsqu’elle a été invitée à confirmer que le Québec aura l’argent puisqu’il a déjà mis en place les services.

À l’extérieur du Québec, beaucoup reste à faire.

À (re)lire: Mini-budget Freeland: entre espoir et incertitudes, l’analyse de Jean-Paul Gagné

Dans son énoncé économique, publié lundi, le gouvernement libéral propose déjà de dépenser 420 millions $ en subventions et bourses d’études, afin d’aider les provinces et territoires à former et à retenir des éducatrices de la petite enfance qualifiées. Les libéraux proposent également de dépenser 20 millions $ sur cinq ans pour mettre sur pied un Secrétariat fédéral responsable de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants, et 15 millions $ par année pour un organisme similaire destiné aux Autochtones.

Ces sommes devraient jeter les bases de ce qui sera probablement une grosse promesse dans le prochain budget fédéral. Les dépenses fédérales actuelles en matière de services de garde expirent vers la fin de la décennie, mais les libéraux proposent maintenant de continuer — à commencer par 870 millions $ par an en 2028.

La Presse canadienne a déjà révélé que le gouvernement envisageait des dépenses annuelles au-delà de ce chiffre, car il compte travailler avec les provinces pour ajouter plus de places en garderies, tout en assurant de bons environnements d’apprentissage pour les tout-petits et des tarifs abordables pour les parents.

Qualifiant cette mesure d’élément d’un « programme féministe », la ministre Freeland estime que ces dépenses constituent de bons investissements et bénéficient du soutien de nombreux chefs d’entreprise.

Une estimation de la Banque Scotia suggérait plus tôt cet automne qu’il en coûterait 11,5 milliards $ par année pour offrir à tous les Canadiens ce que le Québec offre déjà depuis plusieurs années. Un rapport du Center for Future Work estimait la semaine dernière que les gouvernements pourraient récolter entre 18 et 30 milliards $ de recettes supplémentaires par année, à mesure que de plus en plus de parents entreront sur le marché du travail.

La ministre Freeland a par ailleurs rappelé ces derniers jours que beaucoup de femmes avaient cessé de travailler lorsque la COVID-19 a forcé la fermeture d’écoles et de garderies au printemps dernier. Plusieurs de ces femmes ne sont pas retournées au travail depuis.

Le 7 décembre, on soulignera le 50e anniversaire de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada — la « Commission Bird » —, qui demandait déjà à l’époque aux gouvernements de mettre immédiatement en place un système national de garderies. La ministre Freeland rappelait la semaine dernière que de nombreuses femmes qui étaient alors des bébés sont maintenant des mères, mais le Canada, lui, n’a pas beaucoup progressé en matière de services de garde.