Le gouvernement Legault affirme qu'il prendra des moyens si le fédéral n'agit pas assez vite à son goût.
Le gouvernement du Québec exhorte Ottawa à mettre en place dès maintenant de nouvelles mesures pour serrer la vis aux voyageurs qui sont partis à l’étranger pour des vacances de plaisance en temps de pandémie. Si le gouvernement Trudeau ne va pas assez rapidement à son goût, Québec prendra lui−même des moyens.
«Si l’on n’a pas de réponse, on prendra les mesures nécessaires. On n’attendra pas», a assuré le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, en conférence de presse virtuelle.
Ce sont environ 3000 Québécois qui rentreront à la maison à compter de mercredi, selon le ministre, qui a qualifié de «choquantes» les images circulant dans certains médias, dans lesquelles on peut voir des touristes québécois dans le Sud qui ne respectent pas les mesures sanitaires.
Il demande donc à Ottawa d’appliquer trois nouvelles mesures le plus tôt possible: dépister les voyageurs avant qu’ils ne prennent l’avion pour revenir au pays, déployer des tests rapides aux aéroports internationaux et intensifier les mesures de surveillance de la quarantaine.
Le gouvernement du Québec voudrait entre autres que les autorités fédérales visitent sur place les voyageurs à leur lieu de quarantaine au lieu de les appeler.
Ottawa et Québec s’entendent sur ces mesures, mais pas sur l’échéancier, a souligné M. Dubé. Ottawa voudrait les mettre en place début janvier, alors que Québec souhaite qu’elles soient en vigueur dès demain.
Situation critique
Le ministre Dubé a aussi souligné l’importance pour tous les autres Québécois de respecter les mesures sanitaires, puisque la situation est critique en ce moment.
Près de 2400 nouveaux cas de COVID−19 ont été recensés mardi et les hospitalisations continuent de s’alourdir, avec un total de 1131.
«J’avais dit que si l’on continuait comme ça, il y a quelques semaines, qu’on allait frapper un mur en janvier. Malheureusement, on se rapproche de ça en ce moment», a−t−il soutenu.
Certains hôpitaux, notamment dans la grande région de Montréal, pourraient dépasser leur capacité à accueillir des «patients COVID», ce qui signifie qu’ils devront faire plus de délestage.
«La journée où on va augmenter le nombre de chambres, on va être obligés de baisser les opérations que nous faisons», a expliqué M. Dubé. «On veut garder le plus possible d’opérations non COVID.»
Le ministre a par ailleurs salué le respect des règles par les Québécois pendant la première portion du temps des Fêtes. Dans l’ensemble de la province, 197 contraventions ont été remises.
«Ce que j’entends du terrain, c’est que ça a été relativement calme. On apprécie beaucoup ce que les Québécois ont fait là−dessus», a−t−il déclaré.
La vaccination se déroule «rondement»
Le ministre semblait satisfait jusqu’à maintenant de la campagne de vaccination, qui a permis d’inoculer 22 500 personnes à ce jour.
Jusqu’à maintenant, seules les doses du vaccin Pfizer−BioNTech ont pu être administrées. Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, est d’ailleurs en train de vérifier auprès du fabricant pour pouvoir donner les doses restantes, qui sont actuellement réservées pour ceux qui ont déjà reçu la première injection.
«Ça évolue. D’autres provinces ont aussi regardé ça. On pense probablement que même si l’on vaccinait certaines personnes avec un certain délai plus élevé que ce qui est prévu, il n’y aurait pas d’effet sur la protection des individus», a indiqué le Dr Arruda.
Le vaccin nouvellement approuvé de Moderna sera reçu dans les prochains jours, et il sera probablement administré début janvier, a indiqué le ministre.
«Avec Pfizer qui rentre à peu près à 30 000 par semaine, toutes les semaines, plus les 32 000 de Moderna, ça commence à faire un bon mois de janvier», a−t−il prédit.
«On pourrait peut−être avoir vacciné à la fin du mois de janvier 100 000 personnes, et plus.»