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Retraite du cabinet: les relations canado-américaines au menu

La Presse Canadienne|Publié le 23 janvier 2024

Retraite du cabinet: les relations canado-américaines au menu

Le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne (Photo: La Presse Canadienne/Christinne Muschi)

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, affirme que les économies canadienne et américaine sont plus intégrées que jamais, ce qui devrait servir de tampon contre la menace du protectionnisme américain.

François-Philippe Champagne et ses collègues ministres libéraux tiendront mardi leur troisième et dernière journée de réunions lors d’une retraite hivernale du Cabinet en préparation de la prochaine séance parlementaire.

L’économie et l’accessibilité financière ont dominé les deux premiers jours de discussions, mais mardi, il sera question d’enjeux internationaux.

Plus précisément, le Cabinet discutera de la prochaine élection présidentielle aux États-Unis et de la perspective très réelle du retour de l’ancien président Donald Trump à la Maison-Blanche.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que le Canada se prépare à toute issue potentielle dans la course à la Maison-Blanche en 2024, qu’il s’agisse de la réélection du président Joe Biden ou d’un second mandat pour Donald Trump. 

François-Philippe Champagne affirme que les économies canadienne et américaine ont toujours été liées, mais qu’elles le sont encore plus maintenant, et que des millions d’emplois dans les deux pays dépendent de cette stabilité.

«Une chose que l’ancien président Trump comprend, c’est les emplois», a affirmé le ministre Champagne, ajoutant que «des millions d’emplois dépendent de ce que nous avons réalisé au cours de la dernière décennie».

Il a poursuivi en disant que l’intégration économique sera une «clé» pour l’avenir.

Cela inclut, a-t-il dit, les semi-conducteurs, la biotechnologie et le secteur automobile. En 2022, le Canada a fait pression pour obtenir une exemption à une disposition de la loi de l’administration Biden sur la réduction de l’inflation afin de garantir que les véhicules électriques fabriqués avec des batteries ou des composantes canadiennes soient toujours admissibles à d’importants crédits d’impôt américains.

Cette exclusion — au départ, les crédits étaient beaucoup plus stricts pour le contenu uniquement américain — a aidé le Canada à s’attirer plusieurs usines majeures de batteries l’année dernière. M. Champagne a déclaré à La Presse Canadienne en décembre que des usines de batteries comme celle que Volkswagen construit en Ontario n’auraient pas vu le jour sans la Loi sur la réduction de l’inflation (IRA). 

«Cela aurait été bien plus difficile, a-t-il indiqué. Je pense que l’IRA a été le catalyseur de la réindustrialisation en Amérique du Nord.»

Laura Dawson, une experte des relations canado-américaines et actuelle directrice générale de la Future Borders Coalition, affirme que le Canada doit être préparé, quel que soit le vainqueur, car Biden et Trump ont tous deux des tendances protectionnistes.

«C’est un moment important pour vraiment faire le point sur cette relation et réinvestir dans cette relation, car pour le Canada et les États-Unis, elle revêt une importance existentielle tant pour l’économie que pour la sécurité», a-t-elle précisé. 

Laura Dawson fait partie d’un groupe d’experts qui feront mardi des présentations au cabinet sur les relations entre les États-Unis et le Canada.

Elle sera accompagnée de Kirsten Hillman, ambassadrice du Canada à Washington, de Flavio Volpe, président de l’Association des fabricants de pièces automobiles, et de Marc-André Blanchard, premier vice-président et chef chez CDPQ mondial.