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Secteur public: les syndicats veulent donner une chance à la négo

La Presse Canadienne|Publié le 29 novembre 2023

Secteur public: les syndicats veulent donner une chance à la négo

Les dirigeants syndicaux de gauche à droite: Magali Picard (FTQ), Robert Comeau (APTS), François Enault (CSN) et Éric Gingras, (CSQ) (Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot)

Les dirigeants du front commun du secteur public ont été avares de commentaires au sortir d’une rencontre avec la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel mercredi en fin d’après-midi à Québec.

Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, a pris la parole au nom de ses collègues pour dire qu’ils voulaient donner une chance à la négociation.

«Ce n’est pas la première fois qu’on rencontre la présidente du Conseil du trésor, une bonne discussion, on a fait le point, on a parlé de tous les sujets, et comme on l’a dit depuis le début, on veut une négociation», a déclaré Éric Gingras devant les journalistes.

«Maintenant, on veut que ça continue à la table de négo. Mais vraiment, mise au point, des échanges, une discussion, tous les sujets, puis là, nos équipes sont au travail et c’est ça qui est important, donc c’est le message qu’on porte ce soir», s’est-il limité à dire.

Cette rencontre au sommet survient au lendemain de l’annonce de sept autres journées de grève à venir.

Le front commun, qui représente 420 000 travailleurs par le biais de ses quatre organisations membres, la CSN, l’APTS, la FTQ et la CSQ, a annoncé que ses membres débraieraient une nouvelle fois, du 8 au 14 décembre. Il a ajouté qu’il s’agira de sa dernière séquence de grève avant la grève illimitée, le cas échéant.

Interrogée quelques heures avant la rencontre, la ministre LeBel a indiqué que cette rencontre «va servir à faire l’état de la situation» avec le front commun.

D’emblée, elle a abaissé les attentes: «il faut rien n’y lire, ni de positif ni de négatif». Elle a rappelé qu’elle rencontre séparément le front commun, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Elle a elle-même fait un parallèle avec les fameux «forums» de discussions qu’elle avait tenté d’implanter, il y a plus d’un an, pour asseoir tous les syndicats à une même table et parler de différents sujets. Les syndicats avaient unanimement rejeté cette option, soutenant que la ministre voulait ainsi «noyer le poisson» plutôt que de négocier l’amélioration des conditions de travail dans les services publics.

Le front commun, quant à lui, affirme sentir «un momentum» depuis peu dans la négociation, à compter de la nomination d’un conciliateur, à sa demande, mais pas suffisamment pour relâcher la pression sur le gouvernement. C’est pourquoi il a annoncé sept autres jours de grève.

 

FIQ et FAE

Par ailleurs, la FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, a également annoncé d’autres journées de grève du 11 au 14 décembre.

La FIQ rapporte une intensification récente des négociations avec le gouvernement du Québec.

«Au cours des derniers jours, le comité de négociation de la FIQ a constaté une intensification des discussions dans le but d’atteindre une entente de principe négociée avant la fin de l’année. Toutefois, bien que le ton ait changé, aucun gain concret n’a encore été fait», rapportait l’organisation syndicale.

Quant à la FAE, elle en était mercredi à sa cinquième journée de débrayage d’une grève générale illimitée.

Sa présidente, Mélanie Hubert, rapporte également que «depuis trois jours, ça négocie un petit peu plus activement; on va compter sur ça».

Elle reproche néanmoins aux Centres de services scolaires de faire de «l’obstruction» dans les discussions pour imposer des contraintes aux enseignants, en usant de leur droit de gérance, dans le but de régler le problème de pénurie.