Le ministre des Finances Bill Morneau nomme Tiff Macklem comme nouveau gouverneur de la Banque du Canada.
Un ancien numéro deux de la Banque du Canada, Tiff Macklem, en deviendra le prochain gouverneur en juin, en pleine tourmente économique due à la crise du coronavirus, a annoncé vendredi le gouvernement canadien.
M. Macklem, actuellement doyen d’une école de gestion réputée de Toronto, succèdera le 3 juin à Stephen Poloz, dont le mandat de sept ans arrive à échéance.
Né à Montréal, Tiff Macklem avait débuté sa carrière à la Banque du Canada en 1984 avant d’en devenir sous-gouverneur en 2010.
En 2013, il était donné favori pour prendre la tête de l’institution financière, mais avait été battu par Stephen Poloz. Il avait quitté la banque un an plus tard.
«M. Macklem amène une profonde compréhension de l’économie canadienne et des marchés financiers», a expliqué le ministre des Finances Bill Morneau en annonçant cette nomination lors d’une conférence de presse.
«Il a été l’un des principaux acteurs économiques lors de la crise de 2008, et cette expertise sera utile au Canada alors que nous faisons face à la crise de la COVID-19», a-t-il expliqué.
Pour tenter de contrer les effets économiques de la crise du coronavirus, la banque centrale canadienne a baissé son taux directeur à trois reprises pour atteindre son niveau le plus bas, 0,25%.
Sous la houlette de M. Poloz, la Banque du Canada a injecté environ 200 milliards de dollars dans l’économie ces trois dernières semaines par des prêts aux banques et des achats d’actifs sur les marchés de financement.
Elle a annoncé mi-avril deux nouveaux programmes visant l’achat pour 50 milliards de dollars d’obligations des provinces et un autre de 10 milliards de dollars pour les obligations de sociétés.
Selon une projection officielle publiée jeudi à Ottawa, l’économie canadienne risque de se contracter de 12% en 2020 en rythme annuel, un chiffre sans précédent depuis que les statistiques semblables ont commencé, en 1961.
Le déficit budgétaire du gouvernement fédéral pourrait atteindre le chiffre record de 252,1 milliards de dollars pour l’exercice en cours, selon l’un des scénarios envisagés dans ce rapport par le Directeur parlementaire du budget (DPB), un responsable indépendant.