Transferts en santé: une entente avec le Québec «bientôt»
La Presse Canadienne|Publié le 24 octobre 2023Le ministre de la Santé, Mark Holland (Photo: La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick)
Le fédéral laisse transparaître des signes d’impatience face au fait qu’aucune entente sur les transferts en santé n’ait encore été conclue avec le gouvernement du Québec bien que le premier ministre québécois, François Legault, ait consenti verbalement à l’offre d’Ottawa depuis près de neuf mois.
«Je comprends que les personnes, et certainement moi aussi, veulent que l’entente arrive bientôt», a dit le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, à La Presse Canadienne, au cours d’une mêlée de presse.
Il a promis que, pour plusieurs provinces, les détails de chaque entente seraient convenus entre les ordres de gouvernement prochainement. Au début du mois, la Colombie-Britannique est devenue la première province à signer un accord bilatéral final sur les transferts fédéraux en santé.
«Il va y avoir beaucoup d’ententes avec les autres provinces», a avancé le ministre en français, faisant valoir que ces accords sont «complexes».
Ottawa compte déjà des ententes de principe avec chacune des provinces et territoires, à l’exception du Québec qui a toujours «des questions» à clarifier, a affirmé mercredi dernier Mark Holland.
«Ce n’est vraiment pas, pour moi, une question de juridiction, pas du tout», a-t-il précisé.
Selon lui, «c’est vraiment une question de la visibilité de l’investissement d’argent dans le système».
«Qu’est-ce que c’est, le résultat de ça? Et aussi, pour les Québécois et les Québécoises, [on doit] s’assurer que les résultats sont visibles», a ajouté Mark Holland.
En février dernier, les provinces et territoires ont accepté, par l’entremise du Conseil de la fédération, une nouvelle entente avec Ottawa pour bonifier les transferts fédéraux en santé d’une somme de 46,2 milliards de dollars étalée sur dix ans.
Questionné à ce sujet, le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, a répété qu’Ottawa veut imposer des «conditions» en échange du transfert d’argent. Depuis le début, le gouvernement de François Legault dit vouloir éviter à tout prix qu’Ottawa s’ingère dans son champ de compétence qu’est la santé.
«Certains de mes collègues, qui sont peut-être meilleurs que moi, ont réussi à avoir une entente non conditionnelle sur le logement, sur les garderies. Dans un domaine aussi important que la santé, je ne vois pas pourquoi on serait obligé d’accepter des conditions», a-t-il enchaîné.
Pourtant, les quatre conditions sur lesquelles Ottawa et le Conseil de la fédération se sont entendus sont déjà des priorités du gouvernement de la Coalition avenir Québec. Il s’agit d’améliorer l’accès à un médecin de famille; de soutenir les travailleurs de la santé et de réduire les listes d’attente en chirurgie; d’améliorer l’accès aux services en santé mentale et en dépendance; et d’améliorer l’accès à des données numériques sur l’état du réseau de santé.
Au moment de l’annonce de la bonification des transferts fédéraux, François Legault avait résumé sa position en disant que c’était «mieux que rien», mais qu’il avait l’intention de manifester son mécontentement dans l’espoir d’obtenir davantage.
La part du Québec s’élève à environ 10 milliards de dollars, soit un milliard de plus par année alors que François Legault réclamait une hausse annuelle de 6 milliards de dollars.
Les ministres Christian Dubé, Éric Girard et Jean-François Roberge avaient aussi signé une lettre à l’attention du gouvernement fédéral dans laquelle ils disaient que «le Québec entend se prévaloir de sa part du financement fédéral».