Le quartier de la Défense, à Paris (Photo: Ruben Christen pour Unsplash)
Les entreprises québécoises ont désormais accès à un réseau d’affaires plus vaste en France et dans le monde, grâce à une entente de collaboration signée ce jeudi à Paris entre Investissement Québec International et son homologue Business France.
L’entente conclue entre les deux sociétés d’État vise à augmenter les investissements et les exportations de part et d’autre de l’Atlantique, alors que le Québec affiche une balance commerciale déficitaire structurelle avec la France.
En 2021, les expéditions de marchandises des entreprises québécoises dans l’hexagone ont totalisé 1,7 milliard de dollars (G$), tandis que les exportations françaises au Québec se sont élevées à 3,5 G$, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
En entrevue à Les Affaires, le président d’Investissement Québec international, Hubert Bolduc, a indiqué que l’entente procurera une plus grande intelligence d’affaires aux entreprises québécoises, ce qui contribuera à accroître les exportations et les investissements.
Ouverture de portes en France
«L’entente va ouvrir davantage de portes à nos entreprises en France», dit au bout du fil Hubert Bolduc, que nous avons joint à Paris.
Que change concrètement cette entente pour les entrepreneurs québécois ?
Les réseaux sont le nerf de la guerre pour faire des affaires en France et, du reste, ailleurs dans le monde.
Auparavant, en France, une entreprise québécoise pouvait par exemple passer par le personnel de la Délégation générale du Québec à Paris pour entrer en contact avec des entreprises françaises ou du personnel politique.
Désormais, cette même entreprise du Québec — toujours en passant d’abord par la Délégation à Paris — aura en plus accès au réseau d’affaires et politique de Business France.
C’est ce nouvel accès qui multipliera les occasions d’affaires et d’investissement des sociétés québécoises en France, et vice-versa.
Car les entreprises françaises bénéficieront également d’un meilleur accès au réseau d’affaires et politique d’Investissement Québec dans la province, et ce, en passant d’abord par le bureau de Business France, à Montréal.
En fait, cette intelligence d’affaires partagée existait déjà en partie auparavant, mais elle n’était pas structurée et à grande échelle. «L’entente officialise et accentue la collaboration avec Business France», insiste Hubert Bolduc.
Multiples occasions de collaboration en Afrique
Outre la France, Hubert Bolduc estime qu’il y a un grand potentiel de collaboration avec Business France en Afrique, sans doute le principal marché émergent de la planète dans les décennies à venir. La population du continent devait doubler d’ici 2050 à 2,5 milliards d’habitants, selon le magazine The Economist.
«Il y a un potentiel incroyable, une croissance économique fulgurante, ou tout est à faire ou presque», dit la patronne d’Investissement Québec International.
Le Québec a une Délégation générale à Dakar, au Sénégal, en Afrique de l’Ouest. Elle offre notamment des services d’affaires économiques pour les entreprises québécoises qui souhaitent exporter, s’implanter ou investir sur le continent africain.
Investissement Québec International aura bientôt d’ailleurs un employé à temps plein en Afrique, qui sera établi à Dakar.
Pour sa part, Business France compte des bureaux dans huit pays d’Afrique subsaharienne, couvrant 28 pays.
Comme en France, Hubert Bolduc souligne que les entreprises québécoises pourront bénéficier du réseau du Business France sur le continent africain pour y brasser des affaires ou y investir.
En 2021, les exportations québécoises de marchandises en Afrique ont totalisé 1,1 G$, soit la meilleure année depuis 15 ans à l’exception de 2019 (1,4 G$), selon l’ISQ.
Depuis 2007, elles ont progressé de 45%.
