La capitale du Sénégal, Dakar. (Photo: 123RF)
Les entreprises québécoises qui souhaitent commercer ou accroître leurs échanges économiques avec l’Afrique de l’Ouest bénéficient d’un nouvel outil: le Cercle d’affaires Sénégal-Québec-Canada.
Le lancement de cet organisme — à la fin du mois de janvier — s’inscrit dans la volonté du gouvernement de François Legault d’accroître les activités de démarchage économique des représentations du Québec à l’étranger.
La ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, était d’ailleurs présente au Sénégal lors du lancement du Cercle d’affaires, dans le cadre d’une mission en Afrique subsaharienne.
«Le Cercle d’affaires permettra l’échange d’informations stratégiques et le développement de partenariats porteurs et de projets à succès pour les entreprises québécoises et sénégalaises», souligne dans un courriel une porte-parole du ministère des Relations internationales et de la Francophonie.
Selon le gouvernement du Québec, l’objectif à plus long terme est de développer «le plein potentiel de nos liens d’affaires» avec le Sénégal.
Un des pays les plus stables d’Afrique
Ce pays de 16,7 millions d’habitants «est l’un des pays les plus stables d’Afrique», selon la Banque mondiale. Depuis l’indépendance en 1960, les trois alternances politiques «ont été pacifiques».
Le Sénégal a aussi une économie très dynamique, notamment en raison des industries pétrolière et gazière.
«Après avoir ralenti à 4,8% en 2022, la croissance au Sénégal devrait bondir à 8,0% en 2023 et se raffermir à 10,5% en 2024», prévoit la Banque mondiale.
En fait, si elle se confirme, la croissance économique en 2024 dépassera le sommet historique du pays de 8,9% enregistré en 1976.
En 2021, les échanges commerciaux entre le Québec et le Sénégal se sont chiffrés à 152 millions de dollars (M$), dont 150M$ sont des exportations québécoises, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
C’est relativement bas, car le Sénégal est le 36e client «acheteur» du Québec. En revanche, depuis cinq ans (2017-2021), les échanges commerciaux ont connu une croissance de 368,6%.
Plusieurs secteurs intéressants pour le Québec
Plusieurs secteurs de l’économie sénégalaise sont intéressants pour le Québec, selon le ministère des Relations internationales et de la Francophonie. Il s’agit en fait de secteurs où le Québec «a une expertise reconnue, sans toutefois s’y restreindre».
On parle ici des ressources naturelles et des industries extractives, des infrastructures et du génie-conseil, de l’agriculture, de l’énergie et des technologies vertes, ainsi que des technologies de l’information et du numérique.
Dans ce contexte, le Cercle d’affaires aura la mission de cibler les donneurs d’ordre, les institutions de financement et d’investissement, sans parler des entreprises québécoises et sénégalaises qui souhaitent développer des partenariats et des projets.
Si le Sénégal a des institutions stables, il est quand même vulnérable à son environnement géopolitique, souligne une analyse de Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur), spécialisée dans l’analyse du risque.
«L’instabilité régionale pose des risques pour l’économie, particulièrement dans le sud-est du pays en proie aux groupes armés près des gisements aurifères, alors que la menace islamiste essaime du Mali voisin».
Cela dit, Coface souligne que le Sénégal a «de solides antécédents en matière de stabilité politique».