Le CA de Teck Resources rejette l’offre améliorée de Glencore
La Presse Canadienne|Publié le 13 avril 2023Glencore avait révisé son offre non sollicitée pour Teck plus tôt cette semaine, pour y inclure une portion de 8,2 milliards de dollars US en espèces. (Photo: 123RF)
Vancouver — Le conseil d’administration de Teck Resources a rejeté la nouvelle offre améliorée de la minière suisse Glencore, tout en mettant à jour les détails de sa propre proposition de restructuration.
La société de Vancouver a indiqué jeudi que la nouvelle version de l’offre ne représentait pas l’intérêt supérieur des actionnaires.
Teck a précisé que son conseil et son équipe de direction avaient toujours l’intention d’aller de l’avant avec le plan annoncé en février, qui consiste à scinder les activités métallurgiques et celles du charbon pour en faire deux entreprises distinctes, Teck Metals et Elk Valley Resources (EVR).
La société a mis à jour jeudi sa propre proposition en permettant une scission plus hâtive des deux entreprises et en imposant un plafond aux dépenses de la division du charbon essaimée, pour maximiser les flux de trésorerie disponibles.
Glencore avait révisé son offre non sollicitée pour Teck plus tôt cette semaine, pour y inclure une portion de 8,2 milliards de dollars US en espèces. L’offre verrait les actionnaires de Teck obtenir une participation de 24% dans une entreprise formée des activités métallurgiques des deux minières, en plus d’un montant en espèces.
Teck a qualifié l’offre de Glencore d’«opportuniste et d’irréaliste».
La présidente du conseil de Teck, Sheila Murray, a fait valoir que le plan de Teck «créait un spectre significativement plus large d’occasions pour maximiser la valeur des actionnaires de Teck.»
«Teck a clairement exprimé qu’être acquise par Glencore et fusionner avec vos activités de charbon thermique ou de commerce pétrolier ne représentait pas l’intérêt supérieur de nos actionnaires», a écrit Mme Murray dans une lettre au conseil de Glencore.
«Puisque vous avez publiquement affirmé que vous êtes prêts à essaimer vos activités de charbon thermique, nous vous suggérons d’aller de l’avant avec ce projet, de séparer vos activités pétrolières, et puis de recontacter Teck Metals une fois que notre propre scission aura été complétée.»
Teck est contrôlée par la famille Keevil, qui détient les actions de catégorie A de la société avec la société japonaise Sumitomo.
«Le moment présent, avant la scission, n’est pas un bon moment pour explorer une transaction de cette nature», a affirmé Norman B. Keevil, président émérite de Teck.
«J’ai la plus haute confiance envers la stratégie de notre conseil et de nos équipes de direction pour maximiser la valeur des actionnaires de Teck Metals et d’EVR après la scission.»
La proposition initiale de Glencore était uniquement composée d’actions et aurait vu Glencore acquérir Teck, puis essaimer les activités métallurgiques des deux entreprises ainsi que certaines parties des activités de marketing de Glencore en une seule société. De leur côté, les activités de charbon des deux entreprises, et d’autres actifs connexes, auraient formé une entité distincte.
En révisant son offre, Glencore a reconnu que certains investisseurs de Teck préféraient peut-être une pleine sortie du secteur du charbon et que d’autres pourraient ne pas vouloir être exposés au charbon thermique. L’ajout d’une portion en espèces à son offre visait essentiellement à racheter aux actionnaires de Teck leur exposition au charbon.
L’analyste Shane Nagle, de la Banque Nationale, a estimé dans une note que le rejet de Teck de la plus récente version de l’offre de Glencore était un élément positif et a indiqué que la banque voyait toujours d’un bon œil la restructuration mise de l’avant par Teck.
Les actionnaires de Teck seront appelés à voter, le 26 avril, sur le plan de l’entreprise pour scinder ses activités en deux sociétés distinctes, soit Teck Metals et Elk Valley Resources.