Cette transaction majeure pourrait aussi avoir un impact au Québec, car Livent détient 50% du capital de Nemaska Lithium. (Photo: courtoisie)
Grosse transaction ce mercredi dans le secteur du lithium: le producteur australien de lithium Allkem (AKE.AX) fait l’acquisition de la société américaine Livent Corp (LTHM.N), créant du coup un nouveau géant de matières premières clés pour fabriquer des batteries de véhicules électriques.
Selon l’agence Reuters, l’accord entièrement en actions créera une entité de 10,6 milliards de dollars américains (14,2 G$ CA). Celle-ci sera le cinquième producteur de lithium au monde après Albemarle, Sociedad Quimica y Minera de Chile S.A. (SQM), Ganfeng Lithium Group et Tianqi Lithiu.
Cette transaction majeure pourrait aussi avoir un impact au Québec, car Livent détient 50% du capital de Nemaska Lithium – l’autre moitié est détenue par Investissement Québec.
Nemaska Lithium possède la mine Whabouchi, à la Baie-James, dont la mise en service est prévue au quatrième trimestre de 2025.
Nemaska Lithium possède aussi un terrain dans le parc industriel et portuaire de Bécancour. Elle y construira une usine d’hydroxyde de lithium, qui devrait être mise en service en 2026.
Joint par Les Affaires, l’entreprise a préféré ne pas commenter cette transaction. « Livent est l’un des actionnaires de Nemaska Lithium. Notre entreprise vous réfère directement à Livent si vous souhaitez plus de détails sur cette transaction », indique un porte-parole dans un courriel.
Synergies dans les procédés et la logistique
Allkem est déjà présente au Québec. Elle a débuté la construction d’une mine de lithium à la Baie James par le truchement de sa filiale Galaxy Lithium.
En entrevue à Les Affaires, Denis Couture, chef des opérations canadiennes d’Allkem, a déclaré que cette transaction n’aura pas d’impact sur les opérations de Nemaska Lithium.
« On garde ça séparé, et on continue d’avancer avec nos projets respectifs », dit-il, en précisant que l’acquisition de Livent devrait être complétée cet automne.
À ses yeux, les synergies potentielles entre Galaxy Lithium et Nemaska Lithium seront à terme surtout au niveau des procédés et de la logistique. Aussi, il ne voit pas vraiment de potentiel d’intégration des activités de première et de deuxième transformation.
Si tout se déroule comme prévu, Galaxy Lithium estime pouvoir mettre en service sa mine de lithium « au milieu de la décennie ».
Galaxy Lithium construira une usine
Comme Nemeska lithium, la minière veut aussi construire une usine de deuxième transformation, dont le lieu n’est pas encore connu. « On vise une mise en service à la fin de la décennie », affirme Denis Couture.
Puisque l’entièreté de la production de la mine Whabouchi est destinée à la future usine de Nemaska Lithium à Bécancour, Galaxy Lithium doit nécessairement construire sa propre usine, explique-t-il.
Actuellement, Allkem produit du carbonate de lithium à partir de ses installations d’Olaroz et de Sal de Vida en Argentine. On y trouve aussi des opérations de saumure et de carbonate de lithium Hombre Mureto de Livent.
Livent, basée à Philadelphie, fournit des produits au lithium à plusieurs constructeurs automobiles, dont General Motors, Tesla et BMW.
Allkem produit également du lithium de roche dure en Australie et possède une installation de conversion chimique au Japon.
Avec l’agence Reuters.