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Rogers motivé par l’héritage dans son acquisition des parts de Bell dans MLSE

La Presse Canadienne|Mis à jour le 20 septembre 2024

Rogers motivé par l’héritage dans son acquisition des parts de Bell dans MLSE

Les experts affirment que l'héritage et la hausse de la valorisation des équipes sont probablement au cœur de ce qui a motivé Rogers à élargir le portefeuille d'équipes sportives professionnelles de Toronto de l'entreprise. (Photo: La Presse Canadienne/Chris Young)

Toronto — La hausse de la valeur des équipes et le désir de se forger un héritage sont probablement au cœur de ce qui a motivé le président exécutif de Rogers Communications, Edward Rogers, à renforcer le portefeuille d’équipes sportives professionnelles de Toronto de la société, selon des experts.

L’accord de 4,7 milliards de dollars (G$) de la société pour acquérir la participation de 37,5% de son rival des télécommunications BCE dans Maple Leaf Sports & Entertainment donnera à Rogers un contrôle majoritaire des Maple Leafs de Toronto, des Raptors de Toronto, des Argonauts de Toronto et du Toronto FC.

C’est une décision qui s’inscrit dans la stratégie de longue date de Rogers visant à développer son empire sportif, la société possédant déjà les Blue Jays de Toronto et étant devenue le détenteur national des droits de télévision de la LNH il y a dix ans. 

C’est Edward Rogers qui est le grand responsable de l’accord, a déclaré Richard Powers, professeur à la Rotman School of Management de l’Université de Toronto.

«C’est le patron», a dit M. Powers.

«Il a toujours voulu être le décideur, et maintenant il le sera.»

Edward Rogers a hérité de la propriété des Blue Jays après le décès de son père, Ted, sous qui la société a acheté l’équipe de baseball en 2000. M. Powers affirme que cela lui a donné «un avant-goût de ce que c’était» d’être propriétaire d’une équipe de sport professionnel.

«Cela consolide le contrôle de presque toutes les équipes de sport professionnel du marché de Toronto sous Edward Rogers et je pense que c’était certainement ce qu’il recherchait depuis le début», a indiqué M. Powers, ajoutant que sa seule surprise était la durée du partenariat de Rogers avec BCE, propriétaire de Bell, dans MLSE.

Rogers et Bell ont conclu leur accord pour acquérir des parts égales dans MLSE en août 2012.
«L’opportunité de contrôler l’ensemble du marché était, je pense, quelque chose qu’il ne pouvait pas refuser», a ajouté M. Powers.

«Il a toujours montré qu’il voulait être aux commandes.»


Une «mission publique»

Dans une entrevue accordée à Sportsnet mercredi, Edward Rogers a déclaré qu’il reconnaissait que «s’impliquer dans ces équipes est une mission publique».

«Nous considérons cela comme une responsabilité que nous prenons très au sérieux, a-t-il dit. Nous voulons gagner autant que n’importe quel de nos partisans.»

M. Rogers a également noté que sa société avait dépensé plus de 14,5G$ au cours de la dernière décennie dans le sport. 

«C’est donc une activité essentielle pour nous et cette opportunité s’est présentée et nous avons senti qu’elle correspondait parfaitement à ce que nous faisons et à la direction que nous prenons.»

Dave Heger, analyste principal des actions chez Edward Jones, estime que Rogers a probablement un «bénéfice pour l’ego» à réaliser, qui vient du statut et de la reconnaissance du nom associé à la possession d’équipes sportives professionnelles dans une grande ville.

Cela s’ajoute à l’attrait financier d’équipes comme les Maple Leafs et les Raptors, dont la valeur continue d’augmenter, indique M. Heger.

Forbes a classé les Leafs comme l’équipe valant la plus chère dans la LNH avec 2,8 milliards de dollars américains (G$US) dans son dernier classement publié en décembre dernier, en hausse de 40% par rapport à 2022.

Les Raptors, avec 4,1G$US, étaient la 10e franchise la plus valorisée de la NBA en octobre 2023, en hausse de 32% par rapport à l’année précédente. 

Il reste à voir si M. Rogers pourrait étendre encore sa part dans MLSE au-delà de 75 %. Selon leur accord de propriété, Rogers et Bell auraient le droit de racheter le président de MLSE, Larry Tanenbaum, qui possède l’autre quart du conglomérat sportif, d’ici juillet 2026.

«Vont-ils envisager de combiner la propriété [de MLSE] et les Blue Jays en une sorte d’entité autonome?», s’est demandé M. Heger.


Par Sammy Hudes