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À surveiller: Cineplex, Air Canada et Constellation Energy

Matthieu Hains|Mis à jour hier à 17h21

À surveiller: Cineplex, Air Canada et Constellation Energy

(Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Cineplex, Air Canada et Constellation Energy? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Cineplex (CGX, 10,53$): sanctionné par le Tribunal de la concurrence

Le Tribunal de la concurrence a annoncé avoir conclu que Cineplex avait pratiqué une tarification «avec indication de prix partiel» étant donné la manière dont il a ajouté ses frais de réservation en ligne sur son site Web et son application mobile.

Cineplex a donc été condamné à payer une pénalité d’un peu plus de 38,9 millions de dollars, soit 0,61$/action, plus les frais de justice. 

Le Tribunal de la concurrence lui a également ordonné de ne pas se livrer à cette conduite ou à une conduite similaire pendant une période de 10 ans.

La pénalité imposée est équivalente au montant que Cineplex a généré par ces frais entre juin 2022 et décembre 2023.

L’entreprise a indiqué qu’elle était «choquée et déçue» par la décision et qu’elle ferait appel de la décision et de la sanction financière devant la Cour d’appel fédérale.

Elle a également souligné que «les frais de réservation en ligne sont un service facultatif à valeur ajoutée» qui «offre aux spectateurs de cinéma de savoir qu’ils ont un billet et une place exacte avant d’arriver au cinéma».

Cineplex pense que ses «clients prennent des décisions d’achat informées et reste confiant que ses frais de réservation sont présentés d’une manière qui respecte pleinement l’esprit et la lettre de la loi».

L’analyste Adam Shine de la Financière Banque Nationale est également surpris par la décision. «Alors que nous nous attendions à une pénalité nominale de 5M$ ou moins, le scénario le plus pessimiste, à savoir trois fois 39M$, ou 39M$ a été retenu.

Il s’agit sans aucun doute d’une décision qui mérite d’être contestée selon Adam Shine, qui maintient sa note de «surperformance» et son cours cible de 12,50$. 

Air Canada (AC, 16,31$): les résultats suspendus au vote des pilotes

Air Canada (AC, 16,31$): les résultats suspendus au vote des pilotes

Les résultats du troisième et du quatrième trimestre d’Air Canada seront quelque peu perturbés par la menace de grève.

Air Canada a sans doute enregistré des désistements dans les semaines précédant l’arrêt de travail potentiel, ainsi que des coûts liés aux changements de réservations.

Il se peut également qu’il y ait des paiements rétroactifs en espèces au cours des troisième et quatrième trimestres qui auront une incidence sur les résultats globaux d’Air Canada. 

Air Canada a conclu un accord de principe avec ses pilotes pour une durée de 4 ans qui se traduira par une augmentation moyenne des salaires d’environ 42% pendant la durée du contrat. 

L’accord doit encore être ratifié par le groupe de pilotes et il y a un risque que le contrat ne soit pas confirmé.

Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que le vote soit finalisé dans les semaines à venir et que si l’accord est ratifié l’importante pression sur le titre sera éliminée.

L’analyste note également que la croissance de l’industrie ralentit, ce qui pourrait, selon lui, contribuer à améliorer les rendements d’Air Canada au 4T et en 2025.

En effet, l’augmentation de 1,4% en glissement annuel de la capacité transfrontalière aux États-Unis au 4T est beaucoup plus faible que les augmentations de plus de 10% observées du 1er au 3e trimestre.

La croissance de la capacité internationale a également ralenti, passant d’une augmentation de 18,1% en glissement annuel au 1T à une augmentation de 0,6% en glissement annuel au quatrième. 

La capacité pour les vols intérieurs a été beaucoup plus limitée cette année et bien que l’augmentation en glissement annuel au 4T soit légèrement plus élevée que celle de l’année précédente, la capacité intérieure est restée stable, mais elle reste bien en deçà des niveaux de 2019.

Cameron Doerksen maintient sa note de «surperforamnce» sur le titre, mais abaisse son cours cible de 24  à 22$.

Constellation Energy (CGE, 260,11$US): l’entreprise étend son partenariat avec Microsoft

Constellation Energy (CEG, 260,11$US): l’entreprise étend son partenariat avec Microsoft

Constellation Energy a annoncé la signature d’un contrat d’achat d’électricité de 20 ans avec Microsoft qui comprendra le redémarrage de l’unité 1 de la centrale nucléaire de Three Mile Island. 

James M. Thalacker, analyste de la financière BMO, voit la transaction de manière positive compte tenu de son coût attractif d’environ 1,377$ le kilowatt et une estimation, conservatrice selon lui, de 3% d’augmentation du taux de croissance annuel composé.

L’analyste estime que l’opération devrait permettre à l’entreprise d’accroître son chiffre d’affaires d’environ 25 à 27$US par action, mais qu’elle devrait également avoir un effet multiplicateur.

Il tempère toutefois ses attentes, notant le scepticisme accru du marché à l’égard de toute annonce à court terme concernant les centres de données, en particulier ceux qui sont liés à des installations nucléaires et pense que le prix implicite représente une prime par rapport aux transactions récentes dans le secteur de l’énergie.

La direction de l’entreprise a commenté qu’elle continue de voir des opportunités d’ajouter de la capacité ainsi que des solutions d’approvisionnement supplémentaires pour les clients, y compris des contrats en amont et en aval du compteur.

La direction de Constellation Energy n’a pas peur que cette transaction vienne concurrencer ou évincer ses autres opportunités, y compris les transactions de colocation ou la vente de près de 1GW de capacité supplémentaire, ni la vente d’énergie sans carbone.

«La prime par rapport aux prix actuels du marché reflète trois aspects spécifiques de cette transaction», note l’analyste, ce qui inclut «un retour sur le capital investi pour redémarrer l’installation comparée à une centrale nucléaire en exploitation, une prime liée à la durée du terme de 20 ans et le coût d’exploitation global plus élevé d’un réacteur à eau pressurisé d’une seule unité que nous estimons à environ 52$/MWh, en supposant que le combustible, l’eau, le gaz et l’électricité soient inclus dans le coût d’exploitation global.»

L’analyste augmente son cours cible à 278$, une hausse de 23$, et maintient sa note de «surperformance».