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Le géant de la location de logements entre particuliers Airbnb a annoncé lundi qu’il devenait l’un des principaux commanditaires du Comité international olympique (CIO) jusqu’en 2028, dans le but de redorer son image face à plusieurs controverses notamment à Paris.
Ce partenariat, dévoilé à Londres par le co-fondateur de la plateforme Joe Gebbia, intervient au moment où la société veut se présenter sous son meilleur jour avant une possible introduction en Bourse en 2020.
Airbnb entre dans le cercle fermé des grandes entreprises membres du programme « top » du CIO, qui accueille déjà treize groupes dont le chinois Alibaba ou l’américain Coca-Cola. En plus de Airbnb, un quinzième groupe, l’assureur allemand Allianz, avait déjà indiqué qu’il deviendrait commanditaire, mais à partir de 2021.
L’accord avec Airbnb, dont le montant n’a pas été dévoilé, couvrira au total cinq éditions des JO à savoir Tokyo en 2020, Paris en 2024 et Los Angeles en 2028 pour l’été, ainsi que Pékin en 2022 et Milan-Cortina en 2026 pour l’hiver, précise de son côté le CIO dans un communiqué.
Il s’agit pour la plateforme américaine d’un contrat marketing majeur qui doit lui permettre d’accompagner son développement et de renvoyer une image plus positive face à de nombreuses controverses.
« La mission d’Airbnb est de créer un monde où n’importe qui peut se sentir chez soi n’importe où, et nous sommes fiers que l’esprit olympique soit diffusé au sein de notre communauté », assure Joe Gebbia.
Le directeur général d’Airbnb Brian Chesky avait lui confié récemment à la presse japonaise qu’un partenariat olympique permettrait « de vraiment aider à faire connaître Airbnb » au Japon.
Populaire auprès de millions de touristes pour ses prix jugés attractifs, Airbnb s’est attiré les foudres de nombreux professionnels de l’hôtellerie qui l’accusent de réduire leurs parts de marché et réclament aux autorités un meilleur contrôle des activités de la compagnie américaine.
Contentieux avec Paris
Plusieurs contentieux opposent d’ailleurs actuellement le géant américain à la Ville de Paris, à moins de cinq ans des JO dans la capitale française. En février, la mairie de Paris a ainsi assigné en justice la plateforme, passible d’une amende de 12,5 millions d’euros pour avoir mis en ligne 1 000 logements non enregistrés.
La maire de Paris Anne Hidalgo, qui est en campagne pour sa réélection, a d’ailleurs immédiatement écrit au président du CIO Thomas Bach pour l »‘alerter sur les risques et les conséquences » d’une commandite des JO par Airbnb, selon son courrier dont l’AFP a eu copie.
Le contrat noué avec le CIO portera notamment sur l’hébergement des visiteurs et des familles d’athlètes lors des prochains JO, en se voulant respectueux de l’environnement.
« Ce partenariat novateur renforce notre stratégie qui est de s’assurer que l’organisation efficace des Jeux olympiques est durable et laisse un héritage à la communauté hôte », souligne Thomas Bach.
« Avec le soutien d’Airbnb, nous offrirons également de nouvelles possibilités aux athlètes du monde entier de générer leurs propres revenus en faisant la promotion de l’activité physique et des valeurs olympiques », selon lui.
L’alliance avec le CIO est annoncée quelques jours après la décision d’Airbnb de vérifier l’exactitude des informations concernant la totalité des 7 millions de locations proposées sur son site d’ici fin 2020, afin de rassurer les clients après plusieurs incidents, dont une fusillade qui a fait 5 morts en Californie.
Basée à San Francisco, la plateforme, emblème de l’économie du partage au même titre qu’Uber, a pris son essor peu après la crise financière de 2007.
Selon son site internet, elle propose désormais une offre dans quelque 100 000 villes et 191 pays. Créée en 2008, Airbnb fait partie des « licornes », à savoir des start-up technologiques valant plus de 1 milliard de dollars.
Son principe est que les utilisateurs peuvent réserver des logements entiers, des chambres privées ou des chambres partagées à travers le monde, généralement pour des séjours de courte durée.
Ces dernières années, le groupe a cherché à diversifier son activité, se lançant notamment dans la réservation de restaurants et mettant à disposition de ses utilisateurs des « expériences », où des tiers peuvent proposer des activités payantes, comme des visites touristiques ou des cours de langues et de cuisine.