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Alithya centrée sur son objectif de doubler de taille d’ici 3 ans

Denis Lalonde|Publié le 21 septembre 2021

Alithya centrée sur son objectif de doubler de taille d’ici 3 ans

Le PDG Paul Raymond cible les industries où la société voit les plus grands besoins en transformation numérique. (Photo: courtoisie)

L’entreprise de services TI Alithya (ALYA, 3,58$), qui tenait une journée des investisseurs la semaine dernière, reste centrée sur son objectif de doubler ses revenus d’ici trois ans, assure son président et chef de la direction, Paul Raymond.

«Nous devrions atteindre cet objectif autant par le biais de notre croissance organique que par des acquisitions», explique le dirigeant en entrevue.

Pour l’exercice 2021, les revenus d’Alithya ont totalisé 287 millions de dollars. Dans trois ans, la société souhaite atteindre le cap symbolique des 600 millions de dollars.

Pour y parvenir, Paul Raymond entend miser sur une stratégie ciblant les industries où la société voit les plus grands besoins en transformation numérique, comme les services financiers, le secteur manufacturier, les secteurs de l’énergie renouvelable, des télécommunications, du transport et de la logistique, des services professionnels, de la santé et du gouvernement. 

Paul Raymond raconte entre autres que c’est Alithya qui a implanté les suites de logiciels d’affaires de Microsoft dans les usines d’élevages de poulet du détaillant Costco aux États-Unis. On ne parle pas ici de la suite Office, mais de logiciels qui permettent de gérer les usines.

«C’est notre façon de nous différencier. On ne veut pas offrir de tout à tout le monde. On veut se concentrer sur certains créneaux où nous pouvons nous distinguer et être premier ou deuxième en Amérique du Nord. On ne gagne pas des contrats parce qu’on est les moins chers, mais parce qu’on est les meilleurs», affirme-t-il.

 

Pénurie de main-d’œuvre

De l’aveu du dirigeant, les effectifs d’Alithya, qui regroupent 3300 employés, pourraient en compter entre 300 et 400 de plus si la société arrivait à pourvoir tous les postes disponibles en ce moment.

«On embauche comme ça ne se peut pas en ce moment et avons ajouté 1000 employés à notre équipe depuis le début de la pandémie, ce qui n’est pas rien. Mais avec une croissance annuelle de 20%, ce n’est pas assez», confie le PDG. 

Pour attaquer de front le problème de pénurie de main-d’oeuvre qui touche toute l’industrie des technologies de l’information, Alithya a fait le pari de miser sur l’amélioration des relations entre les employés et leur supérieur immédiat.

«Bien sûr, dans le monde des technologies de l’information, les gens vont regarder les salaires et les avantages sociaux, mais ce qui provoque le plus de départs, c’est une mauvaise relation entre un individu et son supérieur immédiat», dit M. Raymond. 

Il y a trois ans, Alithya a donc choisi de développer un programme d’un an obligatoire pour tous les gestionnaires de l’entreprise en collaboration avec l’Université McGill. L’objectif du programme est d’apprendre aux gestionnaires à mieux communiquer et à mieux diriger leurs équipes.

«Depuis le début de la pandémie, la satisfaction globale entre l’employé et son gestionnaire a augmenté de façon importante pour atteindre 8,6 sur 10 selon nos sondages internes», explique le PDG.

Paul Raymond ajoute que le télétravail aide beaucoup au recrutement et à la rétention du personnel : «La productivité des employés est en ce moment supérieure à ce qu’elle était quand tout le monde était au bureau. Nous ne sommes donc pas pressés de ramener tout le monde sur les lieux de travail», dit-il.

En plus de miser sur le télétravail, Alithya compte aussi sur l’ouverture d’un bureau au Maroc pour contrer les difficultés d’embaucher des travailleurs étrangers.

«Depuis le début de la pandémie, il est très difficile de faire venir des travailleurs ici. Beaucoup de gens d’origine marocaine travaillent avec nous et certains d’entre eux ont dû retourner au Maroc pour des raisons familiales. Ils nous ont suggéré d’ouvrir un bureau là-bas, qui comptait une cinquantaine d’employés quelques semaines après son ouverture. D’ici la fin de l’année, nous aurons une centaine d’employés pour servir nos clients nord-américains et européens. Le potentiel de croissance est énorme là-bas», explique Paul Raymond.

 

Un rachat d’actions

L’entreprise a également annoncé un imposant rachat d’actions. Lorsque celui-ci sera terminé, l’entreprise pourrait avoir racheté près de 5,5 millions de ses propres actions, soit 10% des titres détenus par le public. 

«Nous sommes actifs du côté des acquisitions, mais les titres des entreprises que nous ciblons se négocient parfois à des ratios de valeur d’entreprise plus élevés que le nôtre», raconte Paul Raymond.

Dans ce contexte, Alithya préfère racheter de ses propres actions pour profiter de la faiblesse du titre.