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Amazon face à une grève en plein «Black Friday»

AFP|Publié le 24 novembre 2023

Amazon face à une grève en plein «Black Friday»

Contacté par l’AFP, un porte-parole d’Amazon au Royaume-Uni a de son côté affirmé que le groupe «réévaluait régulièrement ses salaires pour s’assurer qu’[ils offraient] des paies et avantages en nature compétitifs». (Photo: 123RF)

Le géant américain du commerce en ligne était touché par une grève dans plusieurs pays vendredi, ses salariés exigeant de meilleures conditions de travail, en plein «Black Friday», une journée devenue l’un des temps forts du commerce chaque année. 

Des employés d’Amazon dans une trentaine de pays – dont la France, les États-Unis ou encore le Japon – étaient appelés à protester à l’initiative de la campagne «Make Amazon pay» (faites payer Amazon, ndlr), qui rassemble quelque 80 organisations et réclame de meilleures conditions et rémunérations pour les salariés du groupe.

«Depuis 2020, nous avons organisé quatre journées d’action mondiales – qui ont permis chaque fois d’élargir notre mouvement planétaire pour empêcher Amazon de pressurer les travailleurs, les communautés et la planète», font valoir les organisateurs sur le site internet de la campagne.

«Cette journée d’action prend de l’ampleur chaque année parce que le mouvement visant à demander des comptes à Amazon ne cesse de s’amplifier et de se renforcer», a réagi la fédération syndicale internationale UNI Global Union, dans un communiqué.

Le «Black Friday», qui a démarré aux États-Unis avant de s’exporter dans de nombreux pays, est devenu un moment crucial pour les commerçants.

Or, au Royaume-Uni, sur le vaste site d’Amazon à Coventry (à environ 150 km au nord-ouest de Londres), «plus de 1 000 personnes» ont débrayé vendredi, a affirmé à l’AFP Stuart Richards, porte-parole du syndicat britannique GMB.

Environ 2 300 personnes travaillent sur le site de Coventry, d’après le syndicat. Comme il «alimente d’autres entrepôts, il ne fait aucun doute pour nous que cette grève aura un fort impact» sur les livraisons de commandes générées par Amazon pendant le «Black Friday», a estimé M. Richards.

Si le mouvement social mené par GMB depuis près d’un an a conduit «Amazon à offrir des augmentations de salaire» à un grand nombre d’employés, cela reste toutefois inférieur aux demandes des grévistes, qui veulent une rémunération de 15 livres (17,2 euros) par heure contre environ 12 livres obtenues jusqu’à présent, affirme le syndicat.

Contacté par l’AFP, un porte-parole d’Amazon au Royaume-Uni a de son côté affirmé que le groupe «réévaluait régulièrement ses salaires pour s’assurer qu’[ils offraient] des paies et avantages en nature compétitifs».

 

«Suivie de près» 

En Allemagne, le mouvement, lancé à l’appel du syndicat Verdi, concerne cinq entrepôts sur les vingt exploités par Amazon dans le pays, à Leipzig, Rheinberg, Dortmund, Bad Hersfeld et Coblence. Selon les syndicats, ce «Black Friday» pourrait être la plus grosse journée de grève de l’histoire d’Amazon.

Néanmoins, affirme un porte-parole d’Amazon en Allemagne, «les clients peuvent compter, comme d’habitude, sur des livraisons fiables et ponctuelles».

L’Italie était également concernée. Les travailleurs du centre Amazon de Piacenza, près de Milan, se sont joints à la grève, le syndicat Filcams Cgil évoquant dans un communiqué une «très forte participation».

En Espagne, la protestation est programmée un peu plus tard, le syndicat Commissions ouvrières (CCOO) ayant appelé l’ensemble des salariés d’Amazon dans le pays à des arrêts de travail d’une heure le 27 novembre, jour d’un «Cyber Monday» (Cyber lundi), et le 28 novembre.

CCOO dénonce lui aussi une «protection insuffisante de la santé au travail», des «problèmes persistants de gestion des ressources humaines» et des «salaires qui ne reconnaissent pas les responsabilités ou les exigences fixées par l’entreprise».

En France, aucun site n’était touché, d’après Amazon France. De façon plus générale, un porte-parole du groupe a estimé que le mouvement n’avait pas d’impact sur les clients à l’échelle globale. «Nous proposons d’excellents salaires et avantages à nos salariés, ainsi que d’excellentes opportunités de carrière, et offrons un environnement de travail sûr et moderne», fait valoir Amazon dans un courriel à l’AFP.

Toutefois, «une action revendicative concernant les salaires et les conditions de travail du personnel des entrepôts pourrait menacer les performances et sera suivie de près par les investisseurs», a commenté dans une note Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.