Le géant américain avait déjà fermé en 2019 sa plateforme de commerce en ligne dans le pays asiatique. (Photo: 123RF)
Pékin — Le mastodonte du commerce en ligne Amazon a annoncé jeudi la fermeture l’an prochain en Chine de sa boutique de livres numériques Kindle, renonçant ainsi sur ce créneau à l’immense marché chinois.
Le géant américain avait déjà fermé en 2019 sa plateforme de commerce en ligne dans le pays asiatique, où il affrontait la concurrence de puissants rivaux bien implantés comme Alibaba et JD.com.
«Amazon cessera les activités de sa boutique de livres numériques Kindle Chine le 30 juin 2023», a indiqué le groupe dans un communiqué publié sur le réseau social Weibo.
«Après cette date, vous ne pourrez plus acheter de livres numériques, mais vous pourrez toujours télécharger, jusqu’au 30 juin 2024, ceux déjà achetés», a précisé l’entreprise.
Elle n’a pas donné de raison pour justifier sa décision.
«Nous évaluons périodiquement nos offres et procédons à des ajustements, quel que soit le pays d’activité», a sobrement indiqué Amazon dans un communiqué transmis à l’AFP.
Les clients peuvent toujours acheter des liseuses Kindle via des revendeurs tiers sur Tmall, l’un des principaux sites de cybercommerce chinois — mais plus sur le magasin en ligne d’Amazon.
Le géant américain avait lancé en 2013 son service Kindle en Chine, misant sur la croissance d’un gigantesque marché en devenir et d’une population avide de nouvelles technologies.
Amazon disposait dans le pays d’un service distinct du reste du monde avec un nombre de livres étrangers beaucoup plus restreints et soumis à approbation des autorités chinoises.
L’entreprise a vendu des millions de liseuses Kindle en Chine, qui était devenu en 2016 son premier marché.
Son succès dans le pays avait inspiré plusieurs concurrents, dont le géant chinois de l’internet Tencent qui avait lancé à son tour une librairie numérique.
En novembre, l’américain Yahoo, qui avait été l’un des plus populaires moteurs de recherche au début d’internet, avait déjà annoncé son départ de Chine.
Un mois plus tôt, le réseau social professionnel LinkedIn de Microsoft faisait de même, évoquant un «environnement difficile».
Au nom de la «stabilité», les autorités chinoises suppriment de la toile les sujets politiquement sensibles et les géants de l’internet sont priés de bloquer les contenus indésirables.
Refusant de se plier aux exigences de Pékin, les réseaux sociaux américains Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, ainsi que l’encyclopédie participative Wikipédia, sont ainsi inaccessibles en Chine.
De multiples médias étrangers sont par ailleurs totalement bloqués par une «Grande muraille informatique» érigée par les censeurs du régime.